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Maison Le Paravent : Où chaque femme arrive avec son histoire

Photo Maison Le Paravent (courtoisie) –

L’équipe d’intervenantes de la Maison Le Paravent est composée de Sarah, Marie-Ève, Judith, Guylaine, Hélène et Malika. Absente de la photo : Katherine.

Maison Le Paravent : Où chaque femme arrive avec son histoire

Publié le 24/01/2025

Depuis son ouverture, il y aura trois ans le 13 juillet prochain, la Maison Le Paravent, qui propose de l’hébergement transitoire et des services d'accompagnement pour femmes en situation ou à risque d'itinérance visant une réinsertion sociale, reçoit plus de 250 demandes annuellement, mais n’a été en mesure d'accueillir qu’une quarantaine de femmes par année puisqu’elle ne dispose que de 10 lits en hébergement.

Une situation qui désole bien évidemment l’équipe de la Maison Le Paravent, y compris Marie-Hélène Bilodeau-Brunet, fondatrice et directrice générale, et Marie-Pier Foucault, coordonnatrice clinique, qui voudrait en faire plus. Mais, l’organisme basé à Pointe-Calumet, sur le territoire de la MRC de Deux-Montagnes, ne bénéficie malheureusement d’aucun financement récurrent planifié en itinérance à ce jour.

« Nous avons reçu des fonds du Plan d’action interministériel en itinérance [offerts dans le cadre du Plan d’action interministériel en itinérance 2021-2026 du gouvernement du Québec) et du programme « Vers un chez soi 2021 » [soutenu par le gouvernement du Canada avec le concours du lCentre intégré de santé et de services sociaux des Laurentides (CISSS) des Laurentides], mais ces montants peuvent varier d’une année à l’autre et ne sont pas garantis », explique la coordonnatrice clinique Marie-Pier Foucault.

Un “déplacement” de la grande ville vers les régions

Seule ressource d’hébergement dans les Basses-Laurentides dédiée aux femmes de 18 ans et plus (et à leurs enfants) en situation d’itinérance ou à risque d’itinérance [il y a aussi le Centre le Phoenix, à Saint-Jérôme], la Maison Le Paravent accueille une clientèle provenant principalement de la grande région laurentienne, mais reçoit aussi des demandes de régions extérieures puisque les hébergements exclusifs aux femmes sont plus rares. Et, comme constaté dans d’autres ressources du genre, il y a un “déplacement” des gens de la grande ville vers les régions.

« Il n’y a pas de portrait type, chaque femme que nous accueillons relève des défis différents et arrive avec son histoire. Depuis notre ouverture, nous avons accueilli des femmes qui avaient tout perdu à la suite d’un feu, des femmes qui sortaient de programmes de réadaptation, des personnes ayant des besoins particuliers pour qui les ressources étaient limitées, des femmes qui avaient quitté des situations de violence conjugale, des femmes enceintes qui se retrouvaient sans soutien. Les histoires sont toutes différentes », raconte Mme Foucault.

Photo Maison Le Paravent (courtoisie)
L’équipe de gestion de la Maison Le Paravent : Marie-Pier Foucault, coordonnatrice clinique, et Marie-Hélène Bilodeau-Brunet, fondatrice et directrice générale.

Avoir une continuité de services

Cela dit, la coordonnatrice clinique reconnait que les services sont loin d’être suffisants car, l’hébergement dispensé répond à un besoin spécifique visant une réinsertion sociale. « Il faut avoir une continuité de services divers pour répondre à la demande: services d’urgence, halte de jour/ de nuit, hébergement long terme. À long terme, nous aimerions développer un ensemble de services pouvant répondre à divers besoins », de spécifier Mme Foucault.

À son avis, une des solutions à privilégier pour éviter que le phénomène de l’itinérance prenne encore plus d’ampleur ou, mieux encore, soit éliminé, est « d’arrimer les services, de ne pas travailler en silo, de travailler en collaboration en se soutenant et comprenant la réalité de chacun des services, d’aller au bout des évaluations pour identifier les besoins des personnes afin de mieux les diriger dans tous les services existants. Surtout, d’avoir suffisamment de fonds dédiés à l’itinérance pour que chaque projet puisse vivre ».

Et même si de plus en plus de gens sont sensibilisés à la cause, que de plus en plus de « belles initiatives » peuvent être mises de l’avant, Marie-Pier Foucault juge qu’il y a de trop grands délais avant leur mise en place; une situation qui pourrait, dit-elle, être corrigée avec « une augmentation du financement et un arrimage des services entre le CISSS, les centres hospitaliers, les CLSC, les équipes de prévention et les organismes ».

Pour en savoir davantage visitez le site internet de Maison Le Paravant ainsi que leur page Facebook.