Pour y faire face, la Ville est justement, via son Service du développement de la communauté, en « mode actions » avec les organismes communautaires pour épauler les personnes en situation d’itinérance, leur trouver de l’hébergement, les aider à sortir de la rue.
« Assurer une qualité de vie pour tous les citoyens, c’est aussi porter une attention particulière aux moins favorisés d’entre nous. Je pense ici aux sans-abri, un problème qui nous préoccupe, en tant que politiciens, oui, mais avant tout, en tant qu’êtres humains. Comme vous le savez, l’itinérance, ce n’est plus un phénomène qu’on observe uniquement dans les grandes agglomérations. À une moindre échelle, nous sommes nous aussi confrontés à ce problème », devait confier, en décembre dernier, le maire de Saint-Eustache, Pierre Charron, lors de son allocution annuelle devant les membres de la Chambre de commerce et d’industrie MRC de Deux-Montagnes (CCI2M).
Une halte-chaleur par temps de grands froids
Par exemple, la Ville a ouvert à une vingtaine de reprises, en décembre et en janvier, les portes de la Maison des bénévoles Madeleine-Duquette (147, rue Saint-Laurent, Saint-Eustache) lors des périodes de grands froids qui ont sévi depuis le début de l’hiver.
Sur place, les sans-abri ont pu se réchauffer quelques heures ou encore passer la nuit entière sur l’un des lits de camp disponibles. Aussi, ceux-ci ont eu accès à une douche et à un four micro-ondes. Des boissons chaudes et de la soupe leur ont également été servies. En plus, on s’est assuré qu’ils aient de quoi manger et un moyen de transport pour repartir le lendemain matin.
Cette halte-chaleur est offerte avec la collaboration du café Parenthèse, maintenant installé à Sainte-Marthe-sur-le-Lac (3120, chemin d’Oka), après avoir été contraint de quitter au printemps 2021 le local qu’il occupait sur la rue Dorion, à Saint-Eustache. Deux intervenants de l’organisme sont sur place pour accueillir, de 22 h à 7 h le lendemain matin, les sans-abri lorsque la température ressentie à l’extérieur est de -20 OC.
Depuis le 13 décembre dernier, cette halte-chaleur, dont la capacité maximale est d’environ 7 à 8 personnes, a été ouverte à 19 occasions, y compris la semaine dernière, alors les températures les plus glaciales de la saison ont été ressenties à travers le Québec. Au total, plus d’une centaine de personnes y ont été accueillies jusqu’à maintenant et il est arrivé à quelques reprises que la capacité maximale soit atteinte.
C’est la troisième année que cette halte-chaleur est en service et la seconde à la Maison des bénévoles Madeleine-Duquette. La première année, elle se trouvait au pavillon Chénier.
Ce projet de halte-chaleur, précise la Ville, est complémentaire au service « Répit de la rue », offert par Les Ressources communautaires ACJ+. qui permet d’ajouter trois places supplémentaires en période de grands froids.
Et d’autres actions
D’autres actions sont également posées par la Ville qui chiffre à plus de 70 000 $ le montant déboursé annuellement pour ses interventions en itinérance.
Celles-ci se traduisent par un soutien financier au service « Répit de la rue »; un soutien financier à Écluse Laurentides pour permettre l’embauche d’un travailleur de rue; la présence d’une personne dédiée aux enjeux d’itinérance, laquelle coordonne les partenaires, accompagne les agents de première ligne et veille à la cohérence des efforts déployés; l’intervention des travailleurs sociaux de son Service de police en cas de situations problématiques sur le territoire; et un soutien à l’évènement « La nuit des sans-abri », notamment par le prêt de locaux et de matériel.
Aussi, les autorités eustachoises travaillent activement avec les villes voisines dans le but que toutes harmonisent leurs approches afin de mieux répondre aux besoins des personnes en situation d’itinérance.
Par l’entremise du Fonds du logement social métropolitain de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) auquel elle contribue, la Ville de Saint-Eustache a par ailleurs contribué pour un montant de 878 718,14 $ à un projet de construction d’habitation piloté par Les Ressources communautaires ACJ+.
En construction depuis mai dernier, le bâtiment en question, nommé Les Habitations Autour de Toit, comportera 12 studios qui accueilleront des jeunes et des adultes à risque d’itinérance, pour une période transitoire de deux ans. La résidence offrira aussi un service de soutien, d’intervention sociale ainsi que de réinsertion sociale.
Enfin, un projet de construction de 41 nouveaux logements abordables à Saint-Eustache est en gestation, mais plusieurs aspects restent à finaliser, notamment la question du financement, avant d’annoncer d’autres détails.
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