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Le devoir collectif des États généraux sur l’itinérance

Photo tirée de la page Linkedin de La Hutte –

L’équipe de La Hutte lors des derniers États généraux sur l’itinérance en novembre dernier.

Le devoir collectif des États généraux sur l’itinérance

Publié le 03/02/2025

Comme l’écrit le philosophe André Moreau : « Comment pourrait-on envisager de changer le monde si l’on ne rêvait pas d’un monde meilleur? » C’est 450 rêveurs qui se sont rassemblés en décembre pour les quatrièmes États généraux sur l’itinérance.

Le directeur général du Réseau Solidarité Itinérance du Québec, Boromir Vallée Dore décrit ces habitudes de rassemblement comme des rencontres d’envergures où sont discutés les enjeux des quatre coins de la province, où sont partagés des savoirs et des connaissances et aboutissent à une déclaration commune.

Une édition 2024 très populaire

Lors des premiers États généraux en 2005, la déclaration commune portait sur le droit de cité qui a tracé la voie à l’adoption de la politique nationale de lutte à l’itinérance. En 2010 c’était un appel au rassemblement avec une formule comme « Pour que tout le monde s’en mêle ». En 2015, ça s’articulait plutôt autour de la politique et des méthodes pour faire la différence.

Cette année, après plus de 9 ans, la déclaration commune s’intitule « Renverser la tendance, un devoir collectif ». Et c’est bien sous ce thème que s’est déroulé le rassemblement. Autour de la table, des employés des trois paliers de gouvernement, du communautaire, des chercheurs, des ex-itinérants, des élus. M. Vallée Dore partage que les sondages d’appréciations disent essentiellement la même chose : « Ça a fait du bien de se voir, de se rencontrer, d’échanger sur nos réalités et de partager nos trucs ».

Une déclaration aidée par l’IA

À la fin des ateliers qui concluaient chacun des trois jours du sommet, les commentaires et les notes étaient transmissent à une intelligence artificielle dont l’objectif était de produire une déclaration commune en considérant l’importance de chaque enjeu et de trouver des solutions tangibles et réalisables.

Tout d’abord, la déclaration, disponible depuis quelques jours, définie les préoccupations et pose certains constats, qu’on parle de complexification des situations et du sous-financement chronique du secteur communautaire. Puis, la vision du changement, abordant l’accès au logement, aux soins de santé et à l’éducation comme éléments fondamentaux de la transformation nécessaire. Enfin, la déclaration énumère les propositions et engagements concrets pouvant être mis en œuvre sous trois thèmes : Les droits et besoins fondamentaux, les services et pratiques d’interventions ainsi que la responsabilité partagée.

La volonté du directeur général est vraiment de voir le gouvernement signer la déclaration commune et un meilleur investissement dans le communautaire. Il voulait dès le départ que les participants fassent du réseautage et s’inspirent les uns les autres. Avec 55 ateliers sur les trois jours et une bonne couverture médiatique, l’événement est victime de son succès. « On aurait pu se rendre à 1000 participants », se confie Boromir avec humilité lorsqu’il partage qu’ils ont dû arrêter les inscriptions à 450. Il n’est pas certain que son organisme aux moyens modestes aurait pu soutenir un événement d’une telle envergure.

Et finalement, ce qu’il souhaite voir lorsque les médias traitent d’itinérance : plus de nuances. « C’est difficile d’arriver avec de grandes vérités, alors avec des nuances, on développe du respect pour les différentes perspectives et les différents chemins de vies. » L’itinérance et la précarité affectent de plus en plus de gens : c’est la tendance que les participants s’engagent, et appellent, à renverser.


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