Les faits étaient survenus dans une chambre d’hôtel de London en Ontario, la nuit du 18 au 19 juin 2018. À la fin du procès, la juge Maria Carroccia chargée du dossier les a tous acquittés, qualifiant le témoignage de la plaignante de « ni crédible ni fiable ». Michael McLeod, Carter Hart, Cal Foote, Dillon Dube et Alex Formenton sont aujourd’hui libres de leur mouvement, prêt à réintégrer l’équipe. La plaignante ? Renfermée. Effacée. Enterrée.
C’est un exemple parmi tant d’autres que souligne CALACS l’Ancrage, dénonçant les violences à caractère sexuel dont les femmes continuent d’être victimes dans la société. Elles sont parfois doublement victimes, puisque leurs paroles sont souvent remises en question, voire discréditées.
« On a une juge qui clame haut et fort que la parole de la victime n’est ni crédible ni fiable », rapporte Isabo Arbic, intervenante pour les actions de lutte au CALACS l’Ancrage. Selon elle, ces propos venant de « personnes de pouvoir avec une grande autorité, ont un impact majeur sur les victimes d’agressions à caractère sexuel. »
« Ici, au Québec, 1 femme sur 3 a vécu une ou plusieurs violences sexuelles. Trop souvent, la parole des victimes est décrédibilisée, y compris dans les tribunaux ; et la loi du silence encourage les agresseurs à continuer leurs crimes », écrit Karine Ayotte, coordonnatrice de l’organisme.
Solutions
Les agressions à caractère sexuel sont, de l’avis des responsables de l’organisme communautaire, une problématique sociale qui requiert des solutions sociales.
CALACS l’Ancrage s’inscrit dans l’ensemble des pistes de solution du Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS). Il s’agit, entre autres, d’un meilleur accès à la justice pour les survivantes, une loi-cadre contre les violences sexuelles dans les écoles, des mesures pour contrer la précarisation des femmes, la défense des droits des personnes migrantes et des droits reproductifs.
Les ressources financières sont le nerf de cette guerre que mène le CALACS l’Ancrage contre les violences à caractère sexuel. Elles sont essentielles à la mission de l’organisme, afin de maintenir les services d’accompagnement pour les femmes et les adolescent.es, de prévention scolaire et de formation professionnelle.
Problème criant de financement
L’organisme CALACS l’Ancrage ne possède pas les moyens de sa politique. Les subventions sont rares, or les besoins sont énormes, confient les responsables qui interviennent dans six MRC des Laurentides.
« Nous avons besoin d’une augmentation des financements à la mission pour couvrir tout notre territoire. », plaide Isabo Arbic, dénonçant le fait que ce type de services sociaux soit traité en parents pauvres.
« Avec la privatisation de la santé, l’état laisse entendre un désir de se désengager de ces responsabilités et ce n’est pas rassurant. Au contraire, on a besoin de leur soutien, et comme on disait, plus que jamais. »
Isabo Arbic, intervenante pour les actions de lutte, CALACS l’Ancrage
Pour en découdre avec les violences sexuelles
Dans sa mission de lutter contre ces types de violences, CALACS l’Ancrage dans les Laurentides a souligné, le 19 septembre 2025, la Journée d’action contre la violence sexuelle faite aux femmes, à la Vieille Gare de Saint-Jérôme. L’organisme s’est ainsi joint à la campagne nationale « Refusons l’inacceptable », initiée par le Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS).
Par cette marche, les responsables ont voulu sensibiliser la population aux violences sexuelles, les dénoncer et se positionner collectivement contre. « Nous souhaitons aussi soutenir les victimes, briser leur isolement, et montrer à tous que c’est un devoir collectif que de refuser l’inacceptable ».
L’organisme s’engage à poursuivre ses actions sur tout le territoire, sensibiliser le grand public, attirer l’œil des médias et démontrer aux politiques l’urgence d’agir.
« Ce sont des actions, qui, en étant relayées sur tout le territoire, montreront la détermination des Québécoises et des Québécois [de] refuser l’inacceptable. »
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