Cette mesure d’exception sera autorisée malgré l’entrée en vigueur d’un moratoire sur la construction et la reconstruction de bâtiments situés dans l’ensemble des zones inondables cartographiées 0-20 ans, et sur le territoire qui a été inondé en 2017 et en 2019.
Ce moratoire touchera pas moins de 813 municipalités dorénavant incluses dans une zone d’intervention spéciale (ZIS) que le gouvernement Legault vient de décréter par l’entremise de la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme (LAU). Parmi ces municipalités sont incluses les 312 qui ont été touchées par les inondations de 2017 ou de 2019.
Permettre aux citoyens de choisir
Dans le cas de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, ont davantage expliqué les ministres Andrée Laforest et Benoît Charette, les inondations survenues ce printemps sont attribuables à un bris de la digue et non à une crue naturelle des eaux.
«Si cela n’était pas survenu, nous ne serions pas là à en parler», a répété à plusieurs reprises la ministre Laforest, précisant que les résidents de Sainte-Marthe-sur-le-Lac qu’elle a visités à quatre reprises souhaitent en grande majorité, à 87 % a même précisé celle-ci à l’animatrice Anne-Marie Dussault, à l’émission 24/60 sur Ici RDI, souhaitent reconstruire et rester au même endroit.
De son côté, le ministre et député Charette a rappelé que son gouvernement a déjà annoncé qu’il va, au cours des prochains mois, réparer, consolider et rehausser la digue en prévision d’une potentielle crue au printemps 2020, et autres évènements qui pourraient survenir à l’avenir. «Notre décision va permettre aux citoyens de choisir s’ils veulent demeurer à Sainte-Marthe-sur-le-Lac ou tout simplement de déménager», a souligné M. Charette.
Mais, si les sinistrés pourront reconstruire, il sera interdit de construire sur un terrain qui était vacant en date du 10 juin dernier, en attendant que le gouvernement statue d’ici la fin de la présente année sur son plan d’action en matière d’aménagement du territoire relatif aux inondations qu’il est à élaborer.
Également, des assemblées publiques de consultation seront tenues le jeudi 4 juillet prochain, dans les 16 régions visées par la ZIS pour permettre à la population et aux élus de s’exprimer sur la démarche gouvernementale.
Les coordonnées des endroits où se dérouleront ces assemblées sont précisées au cours des prochains jours sur le site Web du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH).
Des pour et des contre
Pour une, la mairesse de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, Sonia Paulus, a accueilli favorablement la décision du gouvernement du Québec. «J’accueille cette décision positivement. Elle constitue un pas dans la bonne direction», a-t-elle déclaré par la voie d’un communiqué de presse qui a été publié sur le site Web et la page Facebook de la Ville.
Toutefois, celle-ci estime que tout n’est pas réglé et qu’il reste encore du chemin à parcourir dans ce dossier. «Je souhaite que Québec modifie son programme d’aide aux sinistrés de sorte que les citoyens qui veulent quitter Sainte-Marthe-sur-le-Lac puissent le faire. La ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, a d’ailleurs mentionné qu’elle était bien au fait de cette demande. Comme c’est le cas avec le décret annoncé aujourd’hui, il serait souhaitable que son gouvernement puisse proposer des solutions adaptées à la situation de nos sinistrés», a-t-elle ajouté.
D’autres comme Myriam Sabourin, dont la famille et cinq autres ont initié une pétition (qui a recueilli 2 251 signatures à ce jour) pour demander au gouvernement une indemnisation qui tienne compte de la valeur de leurs propriétés avant les inondations s’ils veulent quitter, auraient aimé connaître leurs «options pour quitter».
AUSSI:
– Pour visionner la cartographie des zones inondées 2017-2019, CLIQUEZ ICI
– Pour accéder à la pétition initiée par des familles de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, CLIQUEZ ICI
MOTS-CLÉS
Benoit Charette
Sainte-Marthe-sur-le-Lac
Inondation St-Eustache et environs
Sonia Paulus
digue
ZIS
Myriam Sabourin