Nouvelle saison et des Jeux olympiques à venir pour Mikaël Kingsbury

Non seulement franchira-t-il la barre des 100 victoires en Coupe du monde, lui qui en cumule déjà 99 à son palmarès, mais il pourrait ajouter deux autres médailles olympiques à sa fiche après avoir remporté l’argent aux bosses à Sotchi en 2014, l’or à Pyeongchang en 2018 et l’argent à Pékin en 2022.

Tout cela sans oublier que cette nouvelle saison pourrait peut-être s’avérer sa toute dernière…

Apprendre à vivre avec la pression

On pourrait croire que Mikaël Kingsbury a beaucoup de pression sur les épaules, étant donné que tous s’attendent de lui qu’il remporte la victoire chaque fois qu’il s’élance sur la piste, mais, assure-t-il, ce n’est pas le cas.

« J’ai appris à vivre avec ça. C’est plus la pression que moi je me mets sur moi, sur mes épaules. Je suis capable de vivre avec la pression des attentes des autres. Il faut que je me rappelle que je ne fais pas ça pour les autres; je le fais pour moi. Les gens sont parfois déçus que je ne gagne pas, mais il y a beaucoup de deuxièmes positions, des troisièmes même, dont je suis vraiment satisfait. C’est juste que cette journée-là, ce n’était pas ma journée », confie, en entrevue, alors qu’il était à se préparer pour partir en Finlande avec toute sa petite famille en vue de ses premières épreuves de la saison, le résident de Saint-Joseph-du-Lac et porte-parole de Tourisme Basses-Laurentides.

C’est d’ailleurs avec cette maturité acquise au fil des années que l’athlète âgé maintenant de 33 ans compte se présenter aux Jeux olympiques.

« Je ne suis plus le même skieur qu’au début, et je ne suis plus la même personne non plus. En fait, je suis, oui, la même personne, mais il y a beaucoup de choses qui ont évolué grâce à chaque étape vécue dans ma vie. J’ai toujours été une personne difficile envers moi-même. Pour les prochains Jeux olympiques, je n’ai pas besoin de me mettre autant de pression que je me suis mise aux autres. Je vais essayer de me faire un peu plus plaisir. Souvent, quand je fais ça, je suis encore plus relax et je suis capable de sortir le meilleur de moi-même. J’ai trois médailles olym/piques, j’ai l’opportunité d’en gagner deux autres. Je veux mettre toutes les chances de mon bord. Si je veux être au mieux, si je veux me faire plaisir là-bas, je sais ce que j’ai à faire. Quand je suis capable de me mettre dans cet état d’esprit, je suis difficile à battre », d’avertir le triple médaillé olympique.

S’assurer d’être à 100 % pour les Jeux olympiques

Avant de se présenter à Livigno, en Italie, Mikaël Kingsbury aura six épreuves à disputer sur le circuit de la Coupe du monde, quatre de moins que ce qui était prévu initialement; celles en simple et en duel qui devaient avoir lieu en Suède et en Géorgie ayant été annulées.

Les épreuves à Ruka, en Finlande, du 6 au 8 décembre, à Val St-Côme, au Québec, les 9 et 10 janvier, et à Deer Valley, aux États-Unis, du 16 au 18 janvier, sont toujours inscrites au calendrier de la saison 2025-2026. Resteront, après la pause olympique, six autres épreuves, avec des programmes doubles à Nanto-Toyama, au Japon (les 28 février et 1^er mars), à Almaty, au Kazakhstan (les 7 et 8 mars), et à Shahdag, en Azerbaïdjan (les 14 et 15 mars).

Celui qui est également ambassadeur du Club des petits déjeuners depuis 2017 profitera justement de ces courses pour s’assurer d’être à 100 % lorsqu’il se présentera aux Jeux olympiques.

« L’an dernier, j’avais mis beaucoup d’emphase pour gagner les trois globes de cristal et les deux championnats du monde. Pour moi, cela a été mission accomplie […] Cela a été une saison presque parfaite pour moi, probablement, considérant tout, la meilleure de ma carrière, en plus d’être devenu père et des autres ‘’challenges’’ de la vie. L’objectif, en début de saison, c’est de m’assurer d’être prêt aux Jeux olympiques, de vraiment ‘’peaker’’ à ce moment-là, d’avoir du fun avec la famille qui va être là et ainsi offrir la meilleure performance que je peux », de dévoiler celui qui a été nommé chevalier de l’Ordre national du Québec en juin dernier.

L’une des cartes qu’aura Mikaël Kingsbury dans son jeu pour parvenir à son objectif est sans doute son jeune fils Henrik, né le 25 août 2024.

« Ça va super bien. J’essaie de passer plus de temps à la maison. C’est le fun juste de le voir grandir. Tu sais, il marche maintenant, il joue super bien. Il arrive à 15 mois, donc c’est encore un bébé. Ça remet les priorités au bon endroit. Ça amène toujours, comme j’ai dit au début, un bel équilibre à ma vie d’athlète. Je fais toutes les choses en sorte pour me donner plus de sens de performer. Quand je suis à la maison, il est bon pour m’aider à décrocher et me reposer, même si des fois [rires] les nuits sont plus courtes », de confier le skieur qui a passé le dernier été à plus faire des répétitions et peaufiner son répertoire de sauts, sans en faire trop, pour ne pas commencer la saison fatigué.

Et, question inévitable au terme de ces 15 minutes d’entrevue accordée à votre hebdo L’ÉVEIL, est-ce que ce sera une dernière saison Mikaël Kingsbury ? Le principal intéressé préfère ne pas répondre pour le moment, disant qu’il est plus proche, étant papa, de la fin.

« J’ai déjà une idée de faite dans ma tête. Je n’ai pas pris de décision officielle à ce sujet. À un certain moment donné [durant la saison], je vais annoncer ce que je vais faire, mais pas tout de suite. Pour le moment, je me concentre sur mon entraînement; je ne pense pas à cela », de répondre tout simplement le « King des bosses » que l’on peut suivre sur sa page www.facebook.com/p/Mikaël-Kingsbury-100044484037426.