Fermé depuis la mi-mars, au moment où le Québec a été mis sur pause, le Salon de quilles Terminus a donc connu une fin qui n’était surtout pas celle qu’auraient souhaité les deux copropriétaires. «Depuis la mi-mars, on voyait les choses aller. Et on ne voyait surtout pas comment nous allions pouvoir reprendre nos activités, tout en étant fonctionnel et sécuritaire. Il y avait aussi des dépenses additionnelles à prévoir. Déjà que c’était difficile d’opérer. La COVID-19 aura précipité les choses. C’est dommage», de relater Réjean Bélisle qui s’est joint à Pierre Creamer en 1993 dans cette aventure, un an après que ce dernier se soit porté acquéreur du salon de quilles.
De son côté, Pierre Creamer, bien connu pour avoir été notamment entraîneur des Pingouins de Pittsburgh, dans la Ligue nationale de hockey (LNH), en 1987-1988, ajoute qu’il aurait fallu opérer avec un maximum de 40 personnes à l’intérieur, et à trois quilleurs par allée; une situation qui n’était pas rentable sur le plan financier.
«En plus, nous avions une clientèle dont l’âge moyen était de 65 ans, et le risque s’avérait plus élevé», de mentionner Pierre Creamer, alors que son associé Réjean Bélisle précise que la décision finale de fermer a été prise à la mi-août lorsqu’est venu le temps de renouveler le bail pour une autre année; le bâtiment appartenant à la Ville de Saint-Eustache depuis une dizaine d’années.
Un peu d’histoire…
Pour la petite histoire, rappelons que la Salon de quilles Terminus, appelé ainsi parce que les autobus effectuant la navette entre Ottawa et Montréal s’y arrêtaient, a été construit en 1949 et qu’il comptait alors huit allées. En 1963, quatre allées additionnelles s’ajoutent lorsque la famille Robert est propriétaire de la salle.
Puis, lorsque Pierre Creamer quitte le monde du hockey, il décide, en 1992, d’acheter le salon de quilles des mains de Claude Robert, après que le propriétaire du bâtiment, Roger Renaud, ancien directeur général des Patriotes de Saint-Eustache avec qui il a œuvré comme entraîneur une quinzaine d’années plus tôt, lui en ai parlé.
Des activités de financement
Le Salon de quilles Terminus, l’un des rares où l’on devait encore inscrire son pointage à la main, est aussi connu pour avoir accueilli pendant 26 ans le Quilles-O-Thon Omnium Bossy-Creamer dont les fonds étaient remis à des organismes philanthropiques.
«Nous avons amassé près de 250 000 $ durant toutes ces années. Malheureusement, la 27e édition n’a jamais eu lieu en raison de la COVID-19», raconte Pierre Creamer, ajoutant que bon nombre d’activités de financement au profit d’associations sportives locales ont aussi été organisées sur place au fil des ans.
Même si le Salon de quilles Terminus ne représentait pas une «mine d’or» pour les deux copropriétaires, ceux-ci disent qu’ils vont regretter l’aspect social qu’on y retrouvait. «Nous y avons fait beaucoup de connaissances. Les gens se sentaient comme chez eux et pour pour nous, c’était comme une petite famille.», relatent Pierre Creamer et Réjean Bélisle qui tiennent, enfin, à remercier tous ceux et celles qui les ont appuyés.
«Quand j’ai acheté, on m’avait dit que ça ne durerait pas plus de deux ans. Presque 30 ans, c’est pas si mal», ne manque de rappeler, en souriant, Pierre Creamer en guise de conclusion.
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