C’est pourtant bien le cas, alors que l’avant Vincent Boily, 23 ans, et le gardien de but Jean-François Huneault, 28 ans, sont revenus de la Saskatchewan avec non pas une médaille d’or au cou comme ils l’auraient souhaité, mais avec une médaille d’argent fort bien méritée.
Défaite crève-cœur contre les États-Unis
« C’est sûr que cela a été une défaite crève-cœur [NDLR: 6-1 contre les États-Unis] mais, au bout du compte, cela a été une expérience vraiment incroyable. Il y avait beaucoup de fébrilité. C’est certainement la plus belle expérience de sport de ma vie », raconte Vincent Boily qui a participé à trois des cinq matchs que le Canada a disputés à Moose Jaw, ville hôtesse de ce Championnat du monde de parahockey sur glace auquel huit pays ont pris part.
C’était la première fois qu’un événement international majeur de parahockey était tenu en sol canadien depuis les Jeux paralympiques d’hiver de 2010 et la première fois que l’équipe nationale de parahockey du Canada accueillait un championnat mondial.
Et l’équipe canadienne avait, bien sûr, l’objectif de remporter devant ses partisans une cinquième médaille d’or, une première depuis 2017. Elle ressort tout de même avec une 11e médaille, un record dans l’histoire de ce tournoi.
Dans le tout premier match, Vincent Boily , qui a joué son hockey mineur à Saint-Eustache jusqu’à l’âge de 17 ans, avant d’être victime d’un accident de motoneige qui l’oblige maintenant à marcher avec des orthèses, a marqué un premier but sur la scène internationale et ajouté une aide, pour ainsi contribuer à une écrasante de victoire de 15-1 du Canada contre la Corée du Sud.
« C’était décevant de perdre un septième match de suite contre les États-Unis cette année, toutes compétitions confondues, mais je suis satisfait de ce que nous avons accompli », d’ajouter Jean-François Huneault qui, également, a apporté sa contribution lors ce premier match contre la Corée du Sud à titre de gardien de but partant, stoppant cinq des six tirs dirigés contre lui. Dans les quatre autres matchs, celui qui souffre de neuropathie sensitive ayant abouti à une amputation du pied droit et à la pose d’une orthèse, a agi à titre de substitut au gardien Dominic Larocque.
Deux parahockeyeurs de la relève
Les deux Eustachois en sont à leur toute première année au sein de l’équipe nationale de hockey qui compte 24 joueurs, dont cinq proviennent du Québec et deux… de la ville aux hirondelles. Vincent et Jean-François font d’ailleurs partie des parahockeyeurs qui seront appelés à représenter le Canada sur la scène internationale au cours des prochaines années.
« Je crois que le meilleur est à venir. Il y a plusieurs jeunes au sein de l’équipe et nous progressons. Certains de nos matchs contre les Américains ont été serrés, allant jusqu’en prolongation », estime Jean-François Huneault, jugeant que le Canada sera en mesure de mieux rivaliser contre les États-Unis, mais aussi la Russie [actuellement bannie en raison du conflit en Ukraine), dans un proche avenir.
Les deux parahockeyeurs, qui s’entraînent régulièrement sur les patinoires du Complexe Walter-Buswell, à Saint-Eustache, profitent actuellement d’un court congé de deux semaines au terme de cette saison 2022-2023 qui a pris fin avec ce Championnat mondial de parahockey sur glace. Ils reprendront par la suite l’entraînement en vue du camp de sélection de la prochaine équipe nationale dont ils devraient faire à nouveau partie.
Si c’est le cas, l’objectif commun sera de remporter une médaille – d’or de préférence – lors les prochains Jeux paralympiques d’hiver qui se dérouleront à Milan et Cortina d’Ampezzo, en Italie, du 6 au 15 mars 2026, deux semaines après les Jeux olympiques d’hiver. Six disciplines seront au programme, dont le parahockey sur glace.
En sept occasions, le Canada a remporté cinq médailles aux Jeux paralympiques depuis que ce sport y a fait son entrée en 1994, dont l’or en 2006. Deux fois, en 2002 et 2010, il n’a pas monté sur le podium.
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