Et ce «Dernier tour de piste», titre de ce documentaire, en est un permettant d’abord et avant tout de pénétrer dans un lieu qui se voulait la «deuxième maison» de milliers et de milliers de passionnés pour qui la course motorisée et de voitures modifiées est un véritable mode de vie.
Comme entrer dans une tribu
«J’ai un ami qui avait déjà travaillé là plus jeune, et je connaissais l’endroit un peu comme tout le monde. Je savais que pas mal fréquenté. Mais, j’ai été surpris de constater sur place que pour tous ces gens provenant des banlieues et de Montréal, l’Autodrome St-Eustache, c’était leur famille. Les gens vivaient pour l’Autodrome, Retrouver un tel esprit familial dans un tel lieu, c’était assez particulier. C’était comme entrer dans une tribu», d’indiquer, en entrevue téléphonique, celui qui compte une vingtaine de productions documentaires à son actif.
Le tournage de ce documentaire, prévu bien avant l’annonce de la fermeture de l’Autodrome St-Eustache, le circuit alors le plus fréquenté au Canada avec plus de 200 000 entrées chaque année, s’est déroulé entre les mois d’avril et d’octobre 2019, la dernière saison d’activités à cet endroit. «C’est sûr que cela a donné une autre ampleur au documentaire», reconnaît le cinéaste et réalisateur.
On y rencontre Alan Labrosse, qui s’est porté acquéreur de l’endroit en 2017, son fils Jason, qui en était le directeur général et le promoteur, mais surtout ces amateurs de tous âges qui s’y rendaient à plusieurs reprises durant la saison, et même plusieurs fois par semaine pour participer à ces fameuses courses de drag, un concours amical d’accélération entre deux véhicules disputé sur une courte piste de 0,6 km.
Un lieu vraiment unique
«Souvent, ce sont des jeunes qui ne pas ont issus de familles bien nanties, des jeunes de 22 ans qui ont modifié leur voiture, leur Honda Civic, avec talent; des jeunes qui, s’ils avaient étudié comme ingénieurs, construiraient des ponts. J’ai été touché, au-delà de la boucane, du bruit, du boucan d’enfer et de la senteur des pneus, de constater que tous gens y retrouvaient une famille. C’était quasiment leur église. Ils y allaient deux, trois fois par semaine, campaient sur les lieux. Ils étaient très attachés à cet endroit. C’était un lieu vraiment unique en ce sens», de relater Guillaume Sylvestre.
Celui-ci dit s’être d’ailleurs justement concentré, dans ce film, à montrer ces évènements qui reflétaient cette réalité, avec bien sûr ses fidèles habitués âgés pour la majorité entre 20 à 30 ans. Du nombre de ces rendez-vous que ces jeunes ne manquaient pas, il y avait ces fameuses courses de drag en semaine ou encore le très populaire Honda Fest qui, à lui seul, en deux jours, attiraient pas moins de 10 000 personnes à Saint-Eustache.
Notons que le documentaire Dernier tour de piste pourra aussi être vu, en rediffusion, toujours au Canal D, le samedi 20 juin, à 2 h, le dimanche 21 juin, à 20 h, et le mardi 23 juin, à 10 h. Pour voir la bande-annonce, il suffit de cliquer sur le [https://vimeo.com/427371111].
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