L’idée est née grâce à Lucia Guerra, une membre engagée du cercle. En découvrant une méthode déjà utilisée dans d’autres cercles de fermières, elle a eu l’idée d’adapter cette pratique pour répondre aux besoins locaux. « Je voulais que notre travail ait une répercussion directe sur la communauté, surtout en cette période où les besoins des plus vulnérables sont criants », confie-t-elle, la voix serrée par l’émotion. À ce jour, trois matelas ont été finalisés et sont prêts à être remis à l’organisme Le Répit de la rue, qui les distribuera aux personnes dans le besoin.
Une méthode artisanale pour une solution durable
Chaque matelas est conçu à partir de sacs de pain, de lait ou d’épicerie, soigneusement nettoyés, découpés et crochetés ensemble. Ces tapis, à la fois légers et résistants, offrent une solution pratique pour les personnes qui dorment dehors. Leur conception repose sur des matériaux plastiques non biodégradables, garantissant une plus grande durabilité face aux intempéries.
La fabrication demande entre 10 et 15 heures de travail par unité, réparties sur plusieurs jours. « C’est un travail exigeant pour les épaules, le plastique ne glisse pas comme la laine. Mais nous envisageons d’utiliser un métier à tisser pour simplifier le processus et augmenter la cadence de production », ajoute Lise Bergeron, une des participantes au projet.
Une mobilisation communautaire
Lors du Marché de Noël des 9 et 10 novembre derniers, une démonstration en direct a suscité un enthousiasme immédiat. « Des visiteurs ont proposé de nous fournir des sacs de plastique, certains déjà découpés, ce qui représente une aide précieuse », raconte Daphné Miljours, aide-technique aux communications pour le cercle. Une habitante dévouée, a même apporté des sacs de lait soigneusement transformés en pelotes prêtes à crocheter.
En plus de répondre à un besoin concret, l’initiative sensibilise à la réduction des déchets plastiques et à leur réutilisation créative. Les membres du Cercle espèrent aussi que leur projet inspirera d’autres organismes ou citoyens à se lancer dans des démarches similaires. « Nous sommes fermières, nous avons toujours eu à cœur de venir en aide aux plus démunis. C’est dans notre ADN », affirme Lucia Guerra. Pour elle, cette initiative est une réponse directe aux défis actuels, qu’ils soient environnementaux ou sociaux.
Une fois les matelas remis, le Cercle prévoit un suivi auprès des bénéficiaires pour s’assurer de leur efficacité et ajuster la méthode au besoin. « On ne sait pas encore si les matelas résisteront à des températures de -30°C. Nous voulons recueillir des retours pour continuer à améliorer notre approche », précise Mme Guerra.
Une invitation à participer
Le Cercle de Fermières Saint-Eustache invite la communauté à contribuer à ce projet, que ce soit en fournissant des sacs de plastique propres ou en venant prêter main-forte aux ateliers de fabrication.
MOTS-CLÉS
itinérance
Cercle de Fermières de Saint-Eustache
Le Répit de la rue
Le Cercle de Fermières de Saint-Eustache