Originaire du Sri Lanka, Jullian est arrivé au Québec à l’âge de sept ans et depuis maintenant six ans, il habite à Saint-Eustache avec sa famille, son père, sa mère, et depuis l’année dernière, sa grand-mère, fraîchement arrivée du Sri Lanka.
Julian a rapidement adopté la ville. « J’aime mieux Saint-Eustache que Laval et Montréal. Ici, il y a une vraie personnalité, un sentiment d’appartenance. Laval, c’est trop impersonnel, puis Montréal, c’est rendu juste trop compliqué. Ici, je me sens chez nous, la communauté est tissée serrée et on dirait que tout le monde finit par se connaître. C’est ça que j’aime. »
Auteur-compositeur de talent, agent de bord curieux et barbier autodidacte, Jullian ne connait peut-être pas tout le monde en ville, mais il a certainement trouvé un excellent moyen pour se rapprocher de sa communauté. « Ce que j’aime le plus dans mon métier, c’est de parler avec les gens, d’apprendre à les connaître et de partager un moment avec eux », confie-t-il.
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Jullian s’occupe de Réjean Chartrand, un habitué qui lui rend visite à toutes les semaines, depuis un an maintenant.
Être barbier, c’est aussi être un confident. « Les gars viennent pour une coupe, mais repartent avec une bonne session de thérapie gratuite », lance-t-il en riant. Il note d’ailleurs que les conversations sur la santé mentale des hommes restent encore trop rares. « Beaucoup de gars gardent tout en dedans. Moi, j’essaie d’ouvrir la discussion », dit-il, conscient qu’une chaise de barbier est peut-être moins confrontante pour certain qu’un bureau de professionnel.
Julian n’avait jamais envisagé devenir barbier, mais l’opportunité s’est présentée naturellement. Il a commencé par couper les cheveux de son père, puis ceux de son entourage. Rapidement, il a développé un talent pour la précision et le détail. “J’aimais déjà prendre soin de ma propre barbe, alors j’ai décidé d’essayer avec les autres”, explique-t-il. « J’ai amené mon neveu, j’ai coupé ses cheveux et j’ai commencé le lendemain », raconte-t-il. Depuis, il jongle entre les ciseaux et les avions, travaillant également comme agent de bord chez Transat, ce qui lui permet de voyager
La musique, un pilier
Mais c’est la musique qui fait vibrer Julian. Auteur-compositeur, il navigue entre les genres, sans jamais s’enfermer dans une étiquette. « J’aime mélanger plusieurs styles, je me laisse guider par l’inspiration », confie-t-il. En 2021, il a tenté sa chance à Star Académie, sans attente particulière. « Je voulais juste vivre une expérience. Finalement, je me suis rendu dans le top 21 au Québec. »
Les scènes ouvertes et les collaborations avec d’autres musiciens nourrissent sa créativité. Il rêve de voir sa musique atteindre un plus grand public, tout en gardant une approche organique et sincère. « Je préfère écrire mes propres chansons plutôt que faire des covers. J’aime raconter des histoires. »
Un esprit libre
Entre ses coupes, ses vols et ses chansons, Julian n’a pas peur d’expérimenter. « Je ne me mets pas de limites. J’aime essayer des choses, voir où ça me mène. » Dans dix ans, il ne sait pas exactement où il sera, mais il espère continuer à faire ce qui le passionne. « Peut-être que je vais percer en musique, peut-être que je vais écrire pour d’autres. L’important, c’est de rester ouvert aux opportunités. »
À Saint-Eustache, derrière son fauteuil de barbier, il construit son avenir un coup de ciseaux à la fois. En attendant de le voir se produire sur les grandes scènes, vous pouvez aller vous asseoir dans sa chaise au Vintage Barber Lounge.
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