« C’est une période qui est un peu plus difficile. C’est un moment où les agriculteurs vont faire leurs comptes et compléter leur comptabilité. Parfois, ça peut être synonyme de mauvaises nouvelles », explique Magali Noiseux-Laurin, directrice générale d’Écoute agricole. Les mois de décembre à février sont souvent plus difficiles pour la communauté agricole. Il est donc d’autant plus important pour l’organisme de rappeler sa présence.



C’est pourquoi Écoute agricole lance une série de capsules, de style vox pop, sur divers sujets. Chacune de ces vidéos pose une question sur la santé mentale dans le milieu agricole. « Comment prendre soin de soi en agriculture ? Quels sont les tabous pour les femmes ou les hommes dans le milieu ? Un peu pour parler positivement de la santé en général et briser ces tabous », complète Mme Noiseux-Laurin.



Chacun des répondants à ces questions vit lui-même dans le milieu agricole. Ils sont agriculteurs, travailleurs de rang, hommes ou femmes. Léandre Raymond Desjardins, producteur maraîcher biologique et propriétaire des Jardins de la Fourchette, et Éléonore Macle, apicultrice et propriétaire d’Intermiel, sont deux Mirabellois faisant partie de la campagne. « On souhaitait que les témoignages résonnent auprès de la communauté agricole. Mais c’est certain que ça va aider les citoyens à comprendre la réalité du milieu aussi », affirme la directrice de l’organisme.



Les capsules seront lancées sur les réseaux sociaux d’Écoute agricole à des moments clés dans les prochaines semaines : Facebook, TikTok, YouTube, ainsi que sur le site web de l’organisme. Plusieurs plateformes seront les messagers de la campagne, histoire de joindre le public le plus large possible.



« La première sera diffusée le 10 octobre, pour la Journée mondiale de sensibilisation à la santé mentale. Il y en aura une aussi en novembre, pour la Semaine du bien-être des hommes. Et le 1er novembre, une capsule sortira pour parler de la fin de la saison des récoltes et de l’arrivée de la saison froide », ajoute Magali Noiseux-Laurin.



<h2>Presque 10 ans</h2>



L’organisme rappelle également que sa soirée-bénéfice annuelle est en préparation. Elle se déroulera le 15 février prochain et marquera le début des célébrations du 10e anniversaire d’Écoute agricole. « On est parti d’un employé avec un travailleur de rang, et maintenant on a quatre travailleurs de rang et une très belle équipe », se souvient-elle.



« C’est encore en préparation, mais c’est certain que ça va être une soirée plus spéciale que les précédentes », promet Mme Noiseux-Laurin. D’ici un mois, la billetterie devrait être ouverte, selon elle. Elle rappelle également que les commanditaires pour l’événement sont toujours les bienvenus.

C’est en janvier dernier que Michèle se fait annoncer son diagnostic de cancer du sein, stade deux, qui s’est finalement avéré être au troisième stade. Au départ, les procédures impliquaient une opération (deux mastectomies partielles et le retrait 15 ganglions aux aisselles), suivi un traitement de radiothérapie. Finalement, c’est un processus beaucoup plus tumultueux qui l’attendait, car 16 traitements de chimiothérapie se sont ajoutés au programme.



« Au début, je pensais que mon corps allait se régénérer, mais on m’a vite fait comprendre que, parce qu’on m’a enlevé des ganglions lymphatiques, mon système immunitaire allait s’affaiblir pour le reste de ma vie », explique Michèle.



Après deux mastectomies partielles, Michèle avoue avoir été particulièrement secouée par la perte de ses cheveux&nbsp;: « Ç’a été dur. C’est un deuil, parce que j’ai toujours eu les cheveux longs et blonds. Mes enfants ne m’ont jamais vu avec les cheveux courts. C’est comme ça que je me reconnaissais. »



<h2>L’importance du village</h2>



« Je suis tellement reconnaissante du réseau que j’ai. Martin et mes enfants ont pris en charge tout ce qu’ils pouvaient. J’ai vraiment senti qu’ils ont pris une partie de ma douleur », raconte Michèle.



Même si elle voulait au départ tout prendre sur ses épaules pour minimiser la souffrance de sa famille, elle a rapidement appris à leur laisser de la place dans cette épreuve&nbsp;: « J’ai réalisé que si je les empêchais d’être là pour moi, je leur enlevais tout leur pouvoir, leur possibilité d’adoucir mes journées. Parce qu’ils en ont besoin dans l’impuissance qu’ils vivent. »



« J’ai arrêté de travailler parce que je voulais être là le plus possible pour elle », explique Martin qui a décidé de prendre sa retraite à l’instant où on lui annonçait le cancer de sa partenaire. Malgré tout, il a été grandement confronté au sentiment d’impuissance&nbsp;: « Ç’a été très difficile parce que dans la vie, j’ai toujours été une personne en action. À chaque problème il y avait une solution, mais ce n’est pu comme ça maintenant. »



C’est un sentiment que leur fils Gabriel a aussi ressenti, même s’il se libère autant que possible pour épauler sa mère&nbsp;: « Dès que je pouvais faire quelque chose, même si c’était insignifiant, je le faisais. Mais des fois, il faut juste accepter que tu ne peux rien faire. »



<figure class="wp-block-image size-large is-resized"><img loading="lazy" src="https://bn.leveil.com/wp-content/uploads/2024/10/nrc-michele-cancer-edited.jpg" alt="Michèle Deguise, entourée de son conjoint et de son fils" class="wp-image-92839" width="585" height="389" srcset="https://bn.leveil.com/wp-content/uploads/2024/10/nrc-michele-cancer-edited.jpg 718w, https://bn.leveil.com/wp-content/uploads/2024/10/nrc-michele-cancer-edited-327x218.jpg 327w, https://bn.leveil.com/wp-content/uploads/2024/10/nrc-michele-cancer-edited-96x64.jpg 96w, https://bn.leveil.com/wp-content/uploads/2024/10/nrc-michele-cancer-edited-615x410.jpg 615w" sizes="(max-width: 585px) 100vw, 585px" /><figcaption>Photo: Nina-Rose Cassivi Pour Michèle qui a eu de longs cheveux blonds toute sa vie, la perte de ses cheveux se vit comme un deuil à traverser.</figcaption></figure>



<h2>Guérir en traversant la maladie</h2>



Michèle a vécu cette expérience comme un soulagement à son mal-être qui lui pèse depuis longtemps déjà&nbsp;: « Avant, je disais que j’avais le cancer de l’âme. J’ai eu des problèmes de dépression depuis longtemps, dès que j’avais 16 ans. J’ai aussi un post-partum très difficile et il y a eu beaucoup de hauts et de bas dans ma vie. Maintenant on dirait mon cancer physique, mon cancer du sein, est allé guérir mon cancer de l’âme. »



« C’est une belle chose qui est arrivée, parce que j’avais toujours l’impression de vivre sur du temps emprunté. Aujourd’hui, j’arrête de vivre de la culpabilité quand il faisait beau dehors, alors que j’avais juste envie de pleurer. Avant je me tapais sur la tête parce que j’avais tout pour être heureuse. Maintenant, je me dis que si je veux pleurer, j’ai le droit », admet-elle.



« Quand elle m’a dit ça, c’était le plus beau cadeau que j’ai eu de ma vie, confie Martin. Ça fait des années que je me disais qu’elle méritait tellement d’être heureuse. »



<h2>Sauvée par la prévention</h2>



Éligible aux mammographies préventives, Michèle a reçu son diagnostic, alors qu’elle n’avait aucune douleur ni symptôme&nbsp;: « Ça m’a sauvé la vie. Parce que je ne sentais rien et finalement mon cancer était de stade trois. Si j’avais attendu d’avoir des symptômes, il aurait été certainement trop tard. Et j’espère vraiment qu’ils vont baisser la limite d’âge pour avoir accès au protocole, parce que j’ai rencontré beaucoup de jeunes femmes qui l’ont. »



Même si les avancées médicales associées au cancer du sein ont permis de chuter considérablement le taux de survie, Michèle tient à rappeler tout le chemin qui reste à faire&nbsp;: « Beaucoup de gens me disaient que j’allais m’en sortir, que j’étais une guerrière. C’est super gentil, mais j’ai un malaise de me faire dire ça. Parce que même si tu fais tout ce qu’il faut, il y a quand même des femmes qui ne s’en sortent pas. Pour ces femmes-là, on ne peut pas dire que la bataille est gagnée d’avance. C’est pour ça qu’on ne doit pas banaliser cette maladie-là. »

Martin Généreux et Michèle Deguise avec leur fils, Gabriel.

« Maintenant, je me dis que si je veux pleurer, j’ai le droit »

Dès le 16 octobre 2024, la vaccination sera offerte gratuitement dans la région, incluant le vaccin contre les infections à pneumocoque pour certains groupes à risque.



<h2>Personnes à risque :</h2>



–&nbsp;Résidents de centres d’hébergement, résidences pour aînés ou autres milieux collectifs ;&nbsp;



–&nbsp;Personnes de 60&nbsp;ans et plus ;&nbsp;



–&nbsp;Personnes immunodéprimées, dialysées ou atteintes de maladies chroniques ;&nbsp;



–&nbsp;Femmes enceintes et parents de bébés de moins de six mois ;&nbsp;



–&nbsp;Travailleurs de la santé ;&nbsp;



–&nbsp;Adultes vivant en région éloignée.



Les rendez-vous pour la population générale seront disponibles à partir du 16&nbsp;octobre. La vaccination se fera dans les points de service locaux et certaines pharmacies communautaires, avec possibilité de recevoir les vaccins contre la grippe et la COVID-19 lors de la même séance.



<h2>Prise de rendez-vous obligatoire&nbsp;:</h2>



– En ligne : <a href="https://www.clicsante.ca" target="_blank" rel="noreferrer noopener">clicsante.ca</a>



–&nbsp;Téléphone&nbsp;: 1&nbsp;877&nbsp;644-4545&nbsp;



La Direction rappelle également l’importance des mesures de prévention comme le lavage des mains, la limitation des contacts et le port du masque en cas de symptômes. En cas de fièvre, il est recommandé de rester à la maison.



Pour plus d’informations, consultez la section « Soins et services/Vaccination » sur <a href="https://www.santelaurentides.gouv.qc.ca" target="_blank" rel="noreferrer noopener">santelaurentides.gouv.qc.ca</a>.

Écoute agricole: Nouvelle campagne de sensibilisation à la santé mentale

Presque 10 ans