Les plus récentes de celles-ci dévoilent cependant notre canard sous un tout nouveau jour, lui qui devient l’agent secret Double Duck! Rien de moins! Celles-ci sont regroupées dans trois tomes publiés par Presse Aventures, une maison d’édition québécoise. Elles avaient été précédemment publiées en Europe par Glénat, mais en cinq tomes!
Pour Donald, cette grande aventure débute lorsque celui-ci découvre sa voiture sur laquelle on a installé un sabot pour avoir stationné à un endroit interdit. Dès le lendemain, celui-ci se rend au poste de police pour contester cette fameuse contravention, mais constate à son grand désarroi qu’il a une autre amende, et en retard. Le montant à payer est de 900,50 $. Déjà peu désireux de la payer, Donald constate que cette amende lui a été imposée pour une infraction dont il ne se souvient pas du tout. En fait, Donald n’a aucun souvenir de ce qui a pu survenir durant trois jours complets, au cours desquels sa voiture était mal stationnée. Que s’est-il passé? Le mystère est complet, jusqu’à ce qu’une étrangère lui remette un DVD dans lequel il se voit parler d’une mission qu’il est à compléter comme agent secret. L’étrangère, qui se nomme Kay-K et elle-même agente secrète, invite Donald à retourner à l’Agence où il trouvera plusieurs réponses à ses questions&#8230; Ce sera pour lui le début d’une grande aventure qui le mènera jusque dans les profondeurs de l’océan Arctique. Aussi, Donald devra cacher sa nouvelle identité à Daisy. Comme tout agent double qui se respecte!
Les fans de Donald Duck retrouveront ici un personnage qui, finalement, s’en tirera assez bien comme agent secret, à la satisfaction de ses supérieurs. Et Donald, lui, découvrira finalement qui est à la tête de l’Agence dans le troisième et dernier tome de la saga qui vient de paraître sous le titre de L’agent secret Double Duck 3 (Presse Aventures). Il est à noter que ce troisième tome inclue, en toute fin, une histoire d’une quarantaine de pages intitulée Le fils du Soleil Levant.

Dans ce nouvel ouvrage, le duo Boucq-Charyn nous propose de suivre le jeune Pavel qui se retrouve emprisonné en 1947, à l’âge de 7 ans, en même temps que ses parents dans un goulag soviétique. Séparé des siens, il devra apprendre à survivre seul dans ce milieu où tout, ou presque, est permis. Mais, le jeune Pavel a un atout que les autres n’ont pas: c’est un talentueux dessinateur qui a appris de son père. Et pour survivre, il dessine des tatouages au pastel sur le corps des autres enfants de l’orphelinat. De fil en aiguille, il va rencontrer un certain Kiril-la-Baleine, un pakhany qui a pouvoir de vie ou de mort sur les détenus. Par l’entremise de Kiril, il va perfectionner son art aux côtés d’Andreï qui va devenir son maître et réussir, non sans des moments douloureux, à sortir de cet enfer, quelques années après la mort de Staline.
Le récit que proposent Boucq-Charyn ne se déroule cependant pas que dans les années 1940 et 1950. Il se déroule aussi, dès les premières pages, en 1970, à New York, où Pavel dessine toujours des tatouages et a une jeune élève prometteuse, Azami. Il collabore aussi avec les policiers en dessinant, avec la description de témoins, les portraits d’agresseurs recherchés. Il est donc fort au courant des meurtres perpétrés par Bad Santa. Ce dernier viole et égorge en série les jeunes femmes et Pavel s’inquiète pour la mère d’Azami, Yoko&#8230;
Voilà pour la mise en scène de ce nouveau récit à la fois dur, très dur même, mais aussi touchant que signent, pour notre plus grand plaisir, François Boucq et Jerome Charyn. Un récit qui fait honneur à la collection Signé.
Jérôme K. Jérôme Bloche: L’ermite
Apparu pour la première fois en 1985, le jeune détective privé Jérôme K. Jérôme Bloche est devenu, au fil des ans, l’un des personnages les plus attachants de la bande dessinée. Maladroit, ne supportant pas l’alcool, Jérôme est cependant un détective rigoureux. Et avec l’aide parfois de sa copine Babette, il réussit toujours à dénouer l’enquête qu’on lui a confiée. Ce qui est surtout attachant dans cette série, c’est que celle-ci parle d’abord des gens, de la vie. Ici, pas de superhéros, pas de cascades à l’emporte-pièce. Le récit se déroule un peu comme la vie elle-même.
La série, qui fête donc en 2015 ses 30 ans d’existence, s’enrichit d’un nouveau titre, le 24e, ayant pour titre L’ermite (Dupuis). Cette fois-ci, notre détective à la chevelure rousse, qui porte toujours imperméable et chapeau comme son idole Humphrey Bogart, se voit mandaté par un notaire pour remettre une lettre à un vieil homme résidant dans un village officiellement disparu, du côté de Grenoble. Constitué de nombreux retours en arrière, le récit est surtout celui d’Antoine Oliveira, accusé 30 ans plus tôt d’un double meurtre, celui de son épouse et de l’amant de celle-ci. Celui-ci vit maintenant en ermite, avec son chien comme seul compagnon, dans ce village abandonné. Accompagné de Babette, Jérôme va donc découvrir, bout par bout, une histoire pour le moins tragique et dont le dénouement vous fera sans doute verser une petite larme. Encore une fois, une excellente histoire!

Little Tulip – Jérôme K. Jérôme Bloche

Car si les aventures signées par Jacobs étaient des bulles toujours garnies de longs dialogues, celles de Veys et Barral, connus pour leur série Baker Street, se déroulent, disons-le, de façon beaucoup plus décontractée, et sous le signe de l’humour. Car s’il y a la série Blake et Mortimer, il y a aussi la série Philip et Francis, deux personnages librement inspirés de ceux créés par Jacobs. Le troisième album la série Les aventures de Philip et Francis lui est d’ailleurs dédié.
Ici, les deux personnages sont caricaturés à l’extrême. Et c’est ainsi que l’on voit dans ce troisième récit un Philip Mortimer fort gentil. Trop même! Aussi ne peut-il pas refuser l’asile à son fidèle compagnon Francis Blake qui vient de se disputer avec sa mère. Mais, voilà, Francis met à rude épreuve la gentillesse de son hôte, lui qui est même incapable de se défendre contre Spencer et sa bande qui aiment bien ennuyer Mortimer. Cela en est trop et voilà que le très gentil professeur décide de se concocter un produit afin de devenir impitoyable, dur, énergique, méchant, dominateur, pour enfin se faire respecter. Le nouveau Mortimer ne veut plus du régime astreignant de son serviteur, aime sortir, manger et boire, voir les filles dans les boîtes de strip-tease, où il sera incidemment capturé par les hommes de main du colonel Orlik. Il s’agira toutefois d’une fort mauvaise idée puisque Mortimer, sous ses nouveaux traits à la Bad Guy, trouve justement Orlik fort minable dans ses plans et décide que ce sera lui le maître du monde!
Voilà donc ce qui attend ceux et celles qui liront cette troisième aventure fort rigolote et bien construite de Philip et Mortimer intitulée S.O.S. Météo (Dargaud), un clin d’œil, bien sûr, à l’album S.O.S. Météore, paru originalement en 1959. Les lecteurs doivent surtout s’attendre à découvrir deux personnages déjantés qui sauront les faire rire très sérieusement. Car, ne l’oublions pas, nous sommes toujours en Grande-Bretagne&#8230; Trois ans d’attente entre la deuxième et la troisième aventure en auront, surtout, valu la peine! Mais trois albums en 10 ans, c’est toutefois très peu et on en redemande!
Goblin’s: Cthulhu, Ça tangue
Au lieu d’œuvrer dans le milieu de la magistrature française, Tristan Roulot a plutôt choisi, en cours de route, de se consacrer à la bande dessinée. Celui qui vit aujourd’hui à Montréal a sans aucun doute fait le bon le choix, lui qui signe avec le dessinateur Corentin Martinage la série Goblin’s. Depuis 2007, huit tomes ont paru, le plus récent ayant pour titre Cthulhu, Ça tangue (Soleil). Les deux auteurs sont aussi complices de la trilogie Psychoparis (Soleil), dont le premier tome a paru en 2011.
La série Goblin’s met en vedette de petits personnages verts, nombreux, agressifs, stupides, mais pleins de bonne volonté et d’idées. Plutôt que de se présenter en format strips, le nouvel album est cette fois une longue histoire dans laquelle il est possible d’en apprendre plus sur le monde où évoluent les Goblins qui devront composer avec le réveil de Cthulhu et&#8230; sauver le monde. Une longue histoire qui comporte, bien sûr, des situations cocasses et de nombreux clins d’œil fort amusants, au final, à lire.