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Nova Bus aspire à aller « encore plus haut »

Photo : Benoît Bilodeau –

Paul Le Houillier, président et directeur général de Nova Bus, une entreprise qui compte plus de 1 500 employés, dont quelque 1 200 œuvrant à l’usine de Saint-Eustache.

Nova Bus aspire à aller « encore plus haut »

Publié le 07/11/2025

Après avoir vécu des moments très difficiles durant et après la pandémie de la COVID-19 qui a sévi au Québec, comme partout ailleurs dans le monde, la compagnie Nova Bus, basée à Saint-Eustache et où œuvrent des travailleurs provenant de l’ensemble des Basses-Laurentides, peut maintenant aspirer à un avenir plus que prometteur dans la vente de ses différents modèles d’autobus urbains.

« On est optimiste. On a eu, oui, des difficultés après la COVID-19, en raison notamment de la chaîne d’approvisionnement, mais on avait [aussi] une bonne réputation sur le marché […] On reprend sur de bonnes bases et, là, on peut aller encore plus haut », mentionne, en entrevue exclusive, à son bureau de Saint-Eustache, le président directeur général de Nova Bus, Paul Le Houillier, entré à ce poste le 1er juin 2024.

Nouveaux employés, nouveaux contrats

De fait, en dépit d’un contexte économique incertain depuis l’arrivée de Donald Trump comme président des États-Unis et la guerre des tarifs douaniers qu’il mène contre le Canada et qui perdure, la compagnie Nova Bus, qui produit ces temps-ci environ 1 000 autobus par année, peut se vanter de connaître succès et croissance.

Depuis le début de l’année 2025, la filiale du Groupe Volvo a procédé à l’embauche de plus de 300 nouveaux employés après avoir pourtant aboli 125 postes entre février 2024 et janvier 2025. Une décision qui découlait, explique M. Le Houillier, du choix de Nova Bus de se départir, en juin 2023, de son usine de Plattsburgh, aux États-Unis, qu’elle avait ouverte en 2009, pour concentrer principalement ses efforts au Québec et au Canada où sa part de marché varie entre 50 % et 60 %, sans pour autant oublier les États-Unis.

Aussi, l’ancienne usine de General Motors dans les années 1970 et 1980 a obtenu d’importants contrats depuis le début de l’année 2025. Sans préciser la nature du carnet de commandes de Nova Bus, M. Le Houillier se montre particulièrement fier d’avoir décroché, depuis son arrivée, un contrat pour la production des 120 premiers autobus urbains entièrement électriques LFSe+ pour la Calgary Transit. L’essentiel de cette production doit débuter en 2027 dans les usines de Saint-Benoît-du-Lac (pour la fabrication de la structure en acier inoxydable des véhicules) et Saint-Eustache (pour l’assemblage des autobus).

Nova Bus compte également dans son carnet de commandes le contrat de 2,2 milliards de dollars qu’elle a remporté au printemps 2023 pour la livraison, si toutes les options deviennent applicables, de 1 209 autobus urbains à propulsion électrique à être livrés à neuf sociétés de transport membres de l’Association du transport urbain du Québec (ATUQ), dont celles de Laval et de Montréal, ainsi qu’au transporteur exo qui exploite des services d’autobus sur la Rive Nord et la Rive-Sud.

Un défi qui a interpellé Paul Le Houillier

Photo : Benoît Bilodeau
Le PDG de Nova Bus, Paul Le Houillier, en entrevue exclusive à son bureau de Saint-Eustache.

Pour Paul Le Houillier, qui occupait déjà un poste au sein du Groupe Volvo à l’international, postuler pour devenir le nouveau PDG de Nova Bus, qui compte plus de 1 500 employés, dont quelque 1 200 à son usine de Saint-Eustache, allait de soi.

« Il y a quelqu’un qui m’a avisé qu’il y avait ce poste d’ouvert; ça m’a intéressé et interpellé. Je savais qu’il y avait un besoin pour quelqu’un afin d’assurer la relance de Nova Bus après plusieurs années de difficultés. Après le COVID-19, cela a pris honnêtement presque quatre ans avant que l’entreprise se reprenne avec la chaîne d’approvisionnement. Il y avait quand même beaucoup de difficultés. Il y avait donc beaucoup d’opportunités de changements. Et ça, ce sont des situations qui m’intéressaient, car j’avais beaucoup fait de redressements, au cours de ma carrière, dans des entreprises ou des divisions qui allaient mal. Et relancer Nova Bus pour le futur, ça m’interpellait », raconte le gestionnaire âgé de 61 ans.

Une fois le poste obtenu, M. Le Houillier s’est donc attardé à ce plan de relance qui, un peu plus d’un an plus tard, produit déjà de premiers résultats, si bien que   Nova Bus a repris du poil de la bête.

« Je pense qu’on est en avance sur le plan que j’avais. Mais, il y a encore beaucoup de choses qu’on veut faire. Il y a beaucoup d’innovations à apporter. Il y a de nouvelles propulsions à créer. Il y a certainement d’autres villes, d’autres provinces et d’autres clients à trouver. Mais on est dans une bonne voie. On a fait de gros progrès et je crois qu’on a été capables de passer à travers la crise parce qu’on avait une bonne écoute de nos clients et qu’on répondait à leurs attentes du point de vue du produit même qui est très bien réputé, mais aussi notre service. Et je pense qu’où on est maintenant, on peut espérer atteindre le prochain niveau de performance », constate M. Le Houillier.

Dans ce premier bilan, M. Le Houillier n’oublie pas de souligner l’apport des employés et des syndicats. « Cela aurait été impossible sans la contribution des employés qui a été extraordinaire. Je pense qu’on a développé une attitude ‘’sans silo’’ avec un esprit de groupe. Le progrès qu’on a fait, c’est en travaillant tous ensemble dans une direction », assure-t-il

Cela dit, M. Le Houillier n’en demeure pas moins prudent, car il en est fort conscient que d’autres défis auront à être surmontés en cours de route, comme la renégociation de l’accord de libre-échange avec les États-Unis et le Mexique.

« Je pense que je suis toujours [de nature] optimiste. Je crois au transport en commun qui, à mon avis, s’avère de plus en plus essentiel. Les villes sont de plus en plus grosses. La congestion est, dans la plupart des cas, infernale. Et en plus, si on veut adresser les effets de serre et tout ce qui est pollution, y compris la pollution auditive, les autobus ont un rôle à jouer. Je vois ça essentiel au développement de toutes les villes », de conclure M. Le Houillier.