logo journal leveil
icon journal
Labonté de la pomme: Une entreprise agrotouristique respectée de tous en 10 ans d’exploitation

Nathalie Labonté et Sylvain Mercier

Labonté de la pomme: Une entreprise agrotouristique respectée de tous en 10 ans d’exploitation

Publié le 13/05/2014

En seulement presque 10 ans, Nathalie Labonté et Sylvain Mercier peuvent se vanter d’être passés du statut de citadins à celui d’agriculteurs aguerris en développant à Oka une entreprise agrotouristique reconnue par leurs pairs, comme en font foi les prix reçus jusqu’à ce jour, et les 52 000 visiteurs enregistrés l’an dernier qui y découvrent un endroit champêtre des plus charmants et des produits de la pomme et du miel de qualité.

Cette entreprise, c’est Labonté de la pomme, verger et miellerie, que Nathalie Labonté et Sylvain Mercier ont mise sur pied en 2004, après que ceux-ci aient eu un coup de cœur pour un verger situé dans le rang de l’Annonciation, à Oka. Étudiante alors en production agricole au Centre de formation agricole de Mirabel (CFAM), Nathalie Labonté, qui travaillait dans une garderie familiale, souhaitait, avec son mari qui œuvrait dans une imprimerie, donner un nouveau tournant à sa vie.

Plus particulièrement, Nathalie Labonté renouait, du coup, avec la tradition familiale, amorcée à la fin de 19e siècle quand l’un de ses ancêtres est arrivé à Oka comme colon pour y défricher une terre de 135 arpents. Avec ce retour aux sources, la femme âgée de 42 ans et sa famille représentent donc une cinquième génération de cultivateurs dans la lignée familiale, que ce soit comme producteurs laitiers, de pommes et de petits fruits.

Mais, partir de Laval pour s’installer à Oka n’aura pas été de tout repos pour le couple. Celui-ci a, en effet, dû faire face à l’adversité dès la première récolte, à l’été 2005, une année qui avait été caractérisée par des gelées qui n’ont pas pardonné. Résultat: de petites pommes se sont retrouvées dans les arbres, impropres à la revente en raison des normes exigées. Aussi, faute de visibilité, à peine 2 000 visiteurs se sont déplacés cette année-là pour cueillir des pommes et autres fruits cultivés sur place. «Oui, ç’a été bien difficile. Il a fallu être tenaces et croire en ce que nous faisions», racontent Nathalie et Sylvain.

Dès l’année suivante, la question de la visibilité a été réglée avec la mise en ligne d’un site Web qui a contribué à ce que 10 000 personnes visitent le verger. Au début, le couple s’en tient à la production des pommes, puis des poiriers, pruniers et cerisiers s’ajoutent. Ensuite, à partir de 2009, de premiers produits font leur apparition, comme les beurres, dont aux pommes et à l’érable, aux pommes et à la menthe, ainsi qu’aux pommes et cerises, les compotes et les gelées. Aussi, l’entreprise possède 30 ruches d’abeilles, permettant de transformer le miel sous différentes formes.

Depuis 2011, le verger-miellerie a, par ailleurs, tout en ajoutant une plus grande variété de produits, introduit deux cidres pétillants non alcoolisés, l’un aux pommes, l’autre aux pommes et cerises. «Comme plusieurs pomiculteurs produisent déjà bon nombre de cidres alcoolisés, nous cherchions à nous démarquer en offrant aux femmes enceintes, aux conducteurs désignés ou encore à ceux qui ne prennent tout simplement pas d’alcool, une boisson festive et de qualité. Le succès que nous connaissons avec ces deux cidres prouve que nous avons trouvé notre niche», disent avec fierté les deux producteurs.

Il faut savoir que les deux cidres sont traités de la même façon que les cidres alcoolisés, exception faite du processus de fermentation. Aussi, fait à souligner, chaque bouteille est gazéifiée à la main, une à une, dans un frigidaire. Cela permet d’avoir de petites bulles fines, comme celles des champagnes, un signe de qualité. La production des cidres se fait d’octobre à décembre, une fois la saison extérieure terminée. Cette année, ce sont 2 500 bouteilles de cidre aux pommes, ainsi que 1 500 bouteilles de cidre aux pommes et cerises, qui ont été produites sous l’œil avisé de Sylvain Mercier, âgé de 46 ans.

En plus de ces produits, l’entreprise propose aux visiteurs, durant la période de l’autocueillette, un comptoir de restauration où pizzas, baguettes gratinées et soupe à l’oignon gratinée sont au menu. Les clients commandent leur plat à l’intérieur, puis l’apportent à l’extérieur pour le faire cuire dans un four au bois. Le pain aux pommes farci et gratiné est également un délice à découvrir une fois sorti du four! Notons, au passage, que le comptoir de restauration est placé sous la responsabilité de Maryline Mercier qui, à 17 ans, gère une équipe de 12 personnes.

Toujours durant la saison des pommes, qui s’étend d’août à octobre, le verger-miellerie Labonté de la pomme dispose d’un fumoir au bois de pommier à l’extérieur, dans lequel saucisses au porc, pommes, bacon glacé au miel et miel du rucher, mais aussi pieds de poulet glacés au miel, sont aromatisés lentement. Ici, c’est la jeune Alexandra Mercier, 15 ans, la cadette de la famille, qui en a la charge. Celle-ci a d’ailleurs mérité, au printemps dernier, le titre de Relève touristique régional de l’année 2014 aux Grands Prix du tourisme des Laurentides.

Et ce n’est pas le seul honneur que l’entreprise a reçu. Elle a remporté trois Grands Prix du tourisme au niveau régional, en 2011, 2012 et 2014. Elle était d’ailleurs en nomination, mardi soir (hier), pour un Grand Prix au niveau national. En 2013, Nathalie Labonté et Sylvain Mercier ont mérité chacun une médaille d’excellence dans le cadre de l’Ordre national du mérite agricole du Québec.

En 10 ans, donc, c’est une entreprise aujourd’hui respectée de tous que les deux anciens citadins ont développée. Sans aucun doute, un certain Oliver Wendell Douglas et sa femme Lisa, que l’on pouvait voir dans l’émission Les arpents verts, seraient bien fiers d’eux!

Renseignements additionnels: [www.labontedelapomme.ca].