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Domaine du Petit Saint-Joseph: L’histoire d’une famille tricotée serrée

 

Domaine du Petit Saint-Joseph: L’histoire d’une famille tricotée serrée

Publié le 08/04/2015

L’histoire d’une entreprise agrotouristique, c’est souvent, très souvent même, l’histoire d’une famille. Mais, dans le cas de notre histoire, c’est une famille tricotée serrée qui a pris, il y a trois ans, le pari de se porter acquéreur d’une cabane à sucre de Saint-Joseph-du-Lac qu’elle a rebaptisée le Domaine du Petit Saint-Joseph.

Et c’est en famille, autour d’une table à l’intérieur de la cabane à sucre, que Gilles, Johanne, Cynthia et Alexandre racontent, en ce début de la saison des sucres, cette fameuse histoire qui s’enrichit d’un nouveau chapitre, mois après mois.

Car pour les Simard, c’est une toute nouvelle vie qui s’est ouverte à eux lorsque papa Gilles s’est mis dans la tête de préparer sa retraite à venir. «Je voulais bâtir quelque chose pour la famille, pour les enfants. Puis, pendant un voyage en France de ma fille, ma femme et ma mère, j’en ai profité pour regarder cela de plus près. J’ai même fait venir un banquier pour voir si cela était possible», relate M. Simard, 55 ans. Des souvenirs d’été de son enfance passée sur la ferme de son grand-père paternel, à Sainte-Anne-de-Beaupré, expliquent sans aucun doute ce choix de s’acheter une terre agricole.

Au retour leur voyage, Johanne et Cynthia, de même qu’Alexandre, ont donc été mis au courant de ce projet que caressait secrètement papa. Et tous, d’un commun accord, ont choisi de s’embarquer dans cette nouvelle vie. «Nous sommes tous partenaires», de dire, sous l’œil approbateur des autres membres de la famille, Cynthia, 28 ans, qui œuvrait jusqu’alors dans le domaine du voyage.

À l’époque, Alexandre s’apprêtait à étudier en électricité et Johanne n’était qu’à quelques années de sa retraite, après avoir œuvré 35 ans dans le milieu hospitalier. De son côté, Gilles agissait depuis une quinzaine d’années comme administrateur de projets en informatique, un boulot qu’il a choisi de conserver après l’achat de la cabane à sucre, en février 2012. Celle-ci est située rang du Domaine, à Saint-Joseph-du-Lac, sur une terre de 22 hectares, sur laquelle on y trouve 1 500 pommiers et de 2 500 entailles d’érable.

Depuis, chacun s’est réparti le travail: Gilles s’occupe ainsi de la cidrerie et, bien sûr, de la comptabilité; Johanne de la cuisine et des sous-produits; Alexandre de l’entretien des pommiers et de faire bouillir l’eau d’érable de façon artisanale; et Cynthia du développement de nouveaux marchés et de… toutes autres tâches connexes comme elle le dit elle-même. Tous ont eu à apprivoiser leurs nouvelles tâches très rapidement puisque l’acquisition de la cabane à sucre a été conclue alors que la saison des sucres se pointait déjà le bout du nez.

«Nous avons appris sur le tas, et Alexandre a eu l’aide de Philippe [Laporte], l’ancien propriétaire, pour tout apprendre sur la pomiculture et l’acériculture. D’ailleurs, Philippe vient encore faire son tour pour aider à l’occasion. Nous avions beaucoup à apprendre, et en peu de temps. Nous devions nous habituer à un nouveau rythme de vie et consacrer, et c’est toujours le cas, de nombreuses heures. C’est surprenant l’énergie et la capacité qu’on peut avoir… Nous sommes beaucoup plus à l’aise maintenant», de raconter Johanne.

Aujourd’hui, c’est donc une quatrième saison des sucres qui s’amorce pour la famille Simard qui, comme le faisaient les anciens propriétaires, propose des repas typiques de cabane à sucre. En soirée, les vendredis et samedis, les repas sont agrémentés par un trio folklorique, dont font partie Philippe Laporte, l’ancien propriétaire, et son fils Guillaume. Une centaine de personnes peuvent être accueillies à l’intérieur de la cabane, mais il faut réserver sa place avant de s’y rendre, Aussi, il est possible de prendre un repas de groupe sur l’heure du dîner, sur réservation.

De la mi-août jusqu’à la fin du mois d’octobre, la famille Simard propose du nouveau, avec une table d’hôte à base de produits de la pomme. Il faut, encore une fois, réserver à l’avance et être au moins une vingtaine de personnes à s’attabler.

Outre les produits qui étaient déjà offerts par les Laporte, la famille Simard en a introduit une quinzaine de nouveaux. Il y a notamment ces jus de pomme-rhubarbe et pomme-fraise pétillants appelés Le Petit Saint-Joseph, cette moutarde au cidre, cette sauce BBQ à base de gelée de pommes et d’érable, ou encore ces gelées, confitures aux fruits et pâtisseries.

Aussi, Gilles a élaboré, l’an dernier, son premier cidre alcoolisé (6,8 % alcool/volume), le Lougarou. «Il s’agit d’un cidre sec qui surprend, oui, à la première gorgée, mais qui se laisse apprivoiser facilement par après. Il est fait selon une méthode basque», explique le concepteur.

Une rencontre avec les Simard est donc une belle occasion de constater que, oui, encore aujourd’hui, il y a des familles tricotées vraiment serrées au Québec. C’est à tout le moins le cas au Domaine du Petit Saint-Joseph! Renseignements additionnels: [www.domainedupetitstjoseph.ca].