Solarium III : Une fusion étonnante entre jazz et trad

S’il y a toujours eu des mélodies inspirées par leurs racines, certaines sonorités empruntées aux violoneux d’antan, au prog d’harmonium et aux chansons d’amour colorent le voyage musical que propose le quatuor.

Le batteur Léo Minville et le saxophoniste Louis Plouffe ont grandi dans le même voisinage autour de l’école La Croisée des champs à Saint-Janvier. Ils se sont côtoyés du primaire à l’université. Karl-André Rozankovic au clavier et Vincent Dessureault à la contrebasse complètent la formation. Les membres se sont rencontrés au cégep Saint-Laurent.

Après quelques jams, le groupe s’est orienté rapidement vers la composition. Leur premier album, sorti en 2020, a reçu quelques mentions prestigieuses, mais comme une pandémie frappait, ils n’ont pas joué ces pièces devant public. Leur deuxième album Aube/Nocturne sorti en 2023 s’approchait davantage du style qu’ils ont trouvé avec ce nouvel opus.

« On est quatre jazzmen et on a enfin trouvé cette identité qui nous est propre avec Solarium III. On a des influences jazz et des influences trad. Il n’y en a pas beaucoup qui combinent les deux. Une de nos plus grandes influences est le duo Jérôme Beaulieu, du groupe Misc et pianiste pour Daniel Bélanger, et François Jalbert », indique Louis Plouffe.

Solarium est leur projet principal, mais les musiciens ont d’autres projets. Léo joue avec Maude Cyr Deschênes, la gagnante de La Voix en 2024. Louis pour sa part fait la tournée avec Martin Deschamps et s’implique avec le groupe hommage aux Cowboys Fringants La grand-messe.

Léo est le fils de Nelson Minville. Il en parle d’ailleurs avec un sourire chaleureux : « J’ai un grand respect pour ce que mon père fait. Il est un parolier prolifique et excellent. Mon amour pour la musique vient de mes deux parents. Par contre, ce que je fais n’a pas vraiment rapport avec mon père. C’est un parolier, je suis un compositeur-interprète. Il a quitté la scène dans la trentaine et il aime dire qu’il est un travailleur de l’ombre. »

Pour ceux qui hésitent encore à vouloir découvrir le groupe, ils avaient des mots pour les convaincre : « Notre musique est unique en son genre. Les gens trouvent ça des fois un peu étrange la musique instrumentale. Avec Solarium, on fait un pont entre les chansons avec des paroles et l’instrumentale grâce à nos mélodies fortes », partage Louis Plouffe. « C’est unique en son genre, mais c’est très familier quand tu es québécois ou acadien », ajoute Léo.

Leur album est disponible sur les plateformes numériques et en disque physique. Ils ont d’ailleurs une opinion mitigée sur l’importance des géants du web dans l’industrie de la musique : « On est obligé de travailler avec eux malgré les pratiques qui n’ont pas de sens comme l’intelligence artificielle pour remplacer les artistes ou la recherche et le développement dans le domaine militaire. Je suis totalement en désaccord avec ça bien sûr! » déclare Louis.

« D’une certaine manière, c’est notre façon d’atteindre le public. Sans Spotify et Apple Music, comment on fait pour se faire booker dans des festivals, dans les salles ? C’est le truc le plus facile. En deux clics, tu as accès à toute la musique. Comme artiste émergeant, c’est très difficile de se passer de cette plateforme », se désole le batteur.

Solarium a d’ailleurs un message aux mélomanes pour faire une différence : « Allez voir des spectacles, achetez des albums, achetez des produits dérivés ». Solarium III est disponible depuis le 29 août. Le groupe sera en spectacle à Montréal cet automne et cet hiver. Consulter le site web de l’agence Joanne Fraser pour vous procurer des billets.