Orchestre symphonique de Montréal: Shoka (Analekta) – [www.osm.ca/fr] – Même si l’Américain Kent Nagano a des racines japonaises, trois générations le séparent du «pays du Soleil-Levant» de ses ancêtres puisque sa famille s’est installée en Amérique à la fin du XIXe siècle. Puis, un jour, Kent Nagano entendit sa femme chanter un air enfantin à sa fille Karin Kai qui avait alors trois ans. Pour le maestro de l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM), la découverte de ces chants du passé, écrits à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, composés sur des musiques occidentales, a ravivé son intérêt pour ses racines japonaises. Même plus, ils sont devenus source d’inspiration d’un projet qui, 12 ans plus tard, se concrétise avec la parution d’un CD dédié à ces chants japonais pour enfants, appelés «shoka». En tout, le directeur musical a rassemblé 22 chants mis en musique et revisités par le célèbre compositeur Jean-Pascal Beintus. À ce projet s’ajoutent la réputée Diana Damrau ainsi que le Chœur des enfants de Montréal constitué ici de 33 jeunes voix. Ce retour aux sources de Kent Nagano nous permet ici de découvrir de fort jolies mélodies enfantines à la fois mystérieuses, puisqu’elles proviennent d’un pays qui l’est tout autant, mais aussi envoûtantes et gracieuses.
Betty Bonifassi: – Betty Bonifassi (L-A be) – [http://bettybonifassi.com] – On l’a découverte à l’occasion du film d’animation Les Triplettes de Belleville, sorti en 2003, puis avec DJ Champion et plus récemment avec le duo Beast. Dès les premiers moments, c’est bien sûr sa très grande et puissante voix qui avait séduit. Pourtant, la chanteuse montréalaise née à Nice n’avait pas encore à sa feuille de route un album bien à elle. C’est maintenant fait avec la sortie de cet album éponyme sur lequel elle a choisi de rendre hommage aux Afro-American prisoners’ songs des années 1920 du sud des États-Unis et aux chants que les esclaves africains ont créés afin de soutenir la cadence de travail inhumaine qui leur était imposée. Betty Bonifassi s’est inspirée du travail de l’ethnomusicologue et collectionneur de musiques américaines Alan Lomax (1915-2002) pour faire une relecture de ces chants que celui-ci avait archivés. À la fois blues, soul, funk, électro et rock, mais surtout portées par cette extraordinaire voix qui est sienne, la chanteuse propose 12 chansons, dont deux originales, qui font honneur à ces esclaves africains qu’il ne sera plus possible d’oublier après l’écoute de cet album.
Ben L’Oncle Paul: À coup de rêves (Dep-Universal Music France) – [www.benlonclesoul.com] – Devenu une nouvelle star de la musique soul en France, d’abord en se faisant connaître à son Myspace, puis avec EP de six reprises et un premier album éponyme vendu à 450 000 exemplaires, Ben L’Oncle Soul, un métisse dans la jeune vingtaine, s’amène avec un nouvel album. Enregistré avec Monophonics, un groupe de soul-funk californien entre San Francisco et Paris, le nouvel album carbure à nouveau à la sauce soul des années 1960 que les maison de disques Stax et Motown ont contribué à populariser. Mais, aussi Ben L’oncle Sam a aussi choisi de puiser dans un répertoire un peu plus large, à la fois rock, pop et chanson française. Mais, une chose demeure, la voix du chanteur, chaude à souhait qu’il fait monter aisément dans les aigus, est bien présente sur cet album qui compte 11 pièces, surtout des compositions originales, dont cinq interprétées en français, de même que trois pièces en bonus. Les amateurs de soul sont ici servis à souhait!
Hôtel Morphée : Rêve américain (Audiogram) – [www.hotelmorphee.com] – Après un premier album bien reçu par la critique et qui lui a valu des nominations au gala de l’ADISQ dans la catégorie Album alternatif de l’année, ainsi que pour le titre convoité de Révélation de l’année, le quatuor montréalais est déjà de retour avec un deuxième album. Cette fois-ci, 11 pièces, dont le premier extrait Dernier jour, accrocheur à souhait, qui explosent grâce à l’abondance de violons aussi méconnaissables que lascifs, les guitares abrasives et la force brute des rythmes. Voilà ici un album plus pop, plus rock que le précédent qui saura se démarquer dans le paysage munisical québécois. Et on aime ça!