En entrevue, devant un cappuccino commandé dans un café lavallois (il demande au serveur s’il y a de la place alors que les lieux sont absolument déserts), Dave Gaudet est exactement le même que lorsqu’il monte sur scène: volubile, énergique, transparent et cru. Il assure et il assume.
«Je suis toujours en train d’écrire. Même en te parlant. Tout à l’heure, dans le métro, je me suis mis à penser à mes impôts et à réfléchir à un numéro sur les dettes personnelles» , de dire Dave Gaudet en improvisant des blagues très drôles sur le sujet. Un moment fascinant.
Comment faire autrement, quand il faut produire de 20 à 30 minutes de nouveau matériel deux fois par mois? «C’est créatif, j’aime ça, exprime-t-il. Mais c’est comme ça ici, comparativement au Canada anglais où tu peux faire la tournée pendant quatre ans avec les mêmes blagues. Ici, il faut produire.»
Les Drôles de soirées
Natif d’Edmonton et Québécois d’adoption (depuis 10 ans, mais il a mis deux ans à oser scéniquement le français, à en saisir la mécanique), Dave Gaudet, qui gère sa carrière en solo, a créé Les Drôles de soirées, un événement qui roule à plein depuis trois ans, au cabaret du Bar Billard Le Patriote, à Saint-Eustache.
«On a commencé à le faire une fois par mois. Là, c’est aux deux semaines et, à partir de septembre, on va le faire à toutes les semaines» , dit-il, fier de ce qu’il appelle «son bébé» , une formule qui se distingue, dit-il, en ce sens que ses invités (il en reçoit deux chaque fois) se voient offrir la scène pour un bon 30 minutes, donc deux fois plus de temps que ce qui est normalement alloué dans ce genre d’événement. «Ça leur permet de mieux maîtriser leur matériel et ça les prépare pour des spectacles d’une heure qu’ils pourront présenter dans les festivals. En même temps, ça permet au public qui les découvre de mieux les connaître.»
On parle ici d’humoristes de la relève, mais aussi d’artistes établis ou davantage connus comme Martin Perizzolo ou Michel Mpambara (eh oui! Il va mieux et reprend du collier), ou encore, des artistes, comme Silvi Tourigny (Carole aide son prochain), qui développent leur public davantage sur le Web. «De toute façon, tant qu’on ne fait pas les grosses salles en solo avec une grosse machine, on fait tous partie de la relève. Les bars, c’est l’école de l’humour» , dit-il en précisant qu’on ne parle pas, ici, de ce passage obligé en enfer qu’évoquent mains humoristes.
De fait, aux Drôles de soirées, il faut acheter un billet pour venir applaudir ceux qu’il appelle ses amis, sa gang de shop, qu’il reçoit avec plaisir dans le cadre de ce qu’il décrit comme un show de cabaret intime (160 places environ). «Le plafond est bas, il y a des petites tables rondes avec des chandelles dessus» , décrit Dave Gaudet, dont le rôle est aussi d’accueillir le public et de mettre la salle en condition, de créer l’ambiance voulue, d’installer une atmosphère qui profitera à ses invités.
Chauffé, Éclairé et Dominick Léonard
La prochaine soirée est prévue le vendredi 2 mars, et Dave Gaudet accueillera d’abord Chauffé, Éclairé, un duo formé de Manuel Potvin-Lemieux et Simon Trottier, deux jeunes de la relève qu’il décrit comme hyper dynamiques. «Je les adore, ils sont vraiment talentueux, dit-il en parlant notamment d’un numéro où l’un des deux joue un pantin manipulé par son comparse. Ça va loin! Les jokes sont pétées! Je les ai déjà invités et ils ont scoré au boutte.»
L’autre invité, c’est Dominick Léonard, un vétéran. «C’est une machine, à gags. Aux vingt secondes, il a quelque chose d’épais à te dire. C’est un génie» , dit-il à son sujet.
Outre Les Drôles de Soirées, Dave Gaudet poursuit la tournée de son deuxième spectacle solo intitulé Pas du monde, dont vous trouverez les détails sur sa page Facebook. Pour la soirée du 2 mars, au Bar Billard Le Patriote, c’est le même chemin. Vous découvrirez qu’on y présente aussi des spectacles de musique.
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