Signée par le regretté René Goscinny au scénario et Albert Uderzo aux dessins, cette aventure raconte le récit d’Astérix et d’Obélix qui, à la suite d’un pari avec les Romains, font le tour de plusieurs villes de Gaule (aujourd’hui la France), afin d’en ramener des spécialités de chacune de celle-ci. Partis ensemble, Astérix et Obélix reviendront dans leur village avec un nouveau compagnon apparu justement dans la neuvième planche de cette aventure. Astérix et Obélix sont à ce moment à Lutèce (ou Paris) et entrent dans une charcuterie pour y acheter du jambon. À la porte, un petit chien noir et blanc, de race indéterminée, les voit entrer et décide de suivre nos deux amis gaulois dans leur périple. Jamais, il ne perdra leurs traces par après. Il sera récompensé à la toute fin du récit, lors du traditionnel banquet, par une caresse d’Obélix, accompagnée d’un bel os.
Sans le savoir, Goscinny et Uderzo venaient, avec ce qui devait être un simple running gag, de créer un personnage que les lecteurs du journal Pilote, en 1963, ont immédiatement adopté. Le petit chien a donc été de l’aventure suivante et un concours a même été organisé à l’époque pour lui trouver un nom. Quatre lecteurs ont alors soumis, parmi la panoplie de suggestions (entre autres Patracourcix, Papeurdurix, Trépetix, Paindépix et Toutousansprix), le fameux nom d’Idéfix qui, aux yeux des deux auteurs, résumait à merveille l’obstination dont avait fait preuve le petit chien. Celui-ci, on le sait maintenant, deviendra l’inséparable compagnon d’Obélix qui, malgré les réticences d’Astérix, l’amènera dans les aventures qu’ils vivront par après, dont, immédiatement après Le tour de Gaule d’Astérix, Astérix et Cléopatre, dans laquelle Idéfix aura un plus grand rôle.
Pour souligner donc le 50e anniversaire de la publication du tout premier album dans lequel Idéfix a figuré, et en attendant la sortie du nouvel album d’Astérix et Obélix qui aura pour titre Le papyrus de César, prévue pour le 22 octobre prochain, la maison d’édition Albert René réédite donc cette aventure aux allures d’un véritable Tour de France, version 50 ans avant Jésus-Christ. L’album est enrichi, à la toute fin, d’un dossier spécial de 16 pages qui relate la petite histoire d’Idéfix, bien sûr, mais aussi ce qui a entouré la publication de cette fort belle aventure.
Encore une fois, c’est surtout la joie de redécouvrir tout le génie que possédait René Goscinny à l’écriture qui s’impose à la lecture de cette aventure. Et ça, malheureusement, Goscinny n’a pas eu la chance de l’exploiter comme on l’aurait souhaité, lui qui est décédé prématurément d’une crise cardiaque en 1977, à l’âge de 51 ans. Mais, son œuvre est toujours là, et il fait bon, malgré les centaines de nouveaux albums de bande dessinée qui paraissent chaque année, d’y replonger avec le plus grand plaisir!