Le monde du cirque a beaucoup changé depuis le début des années 1980, alors qu’une vingtaine de saltimbanques menés par Gilles Ste-Croix et Guy Laliberté ont assis, depuis la petite municipalité de Baie-Saint-Paul, située dans la région de Charlevoix, les bases de ce qui allait devenir le Cirque du Soleil et réinventé, par la même occasion, l’art circassien.
Les spectacles « Bon Voyage » du Cirque Éloize et « Luzia » du Cirque du Soleil témoignent éloquemment, 45 ans plus tard, de cette couleur particulière que possède le monde circassien au Québec, toutes troupes confondues.
Histoire, cirque et technologie avec « Bon Voyage »

Présenté une première fois l’an dernier, « Bon Voyage », à l’affiche jusqu’au dimanche 17 août prochain dans l’ancienne gare Dalhousie, dans le Vieux-Montréal, où le Cirque Eloize a ses bureaux et ses studios, se veut un spectacle bilingue immersif naviguant entre histoire, cirque et technologie.
Pendant une heure, sans entracte, les spectateurs, qui seront d’ailleurs appelés à se déplacer d’une salle à l’autre, sont entraînés dans le Montréal de la fin du XIXe siècle pour revivre le premier départ transcanadien en train, de la gare Dalhousie à Vancouver, effectué en 1886. Ils auront pour guides cinq circassiens (Ilse Baryschniko, Alexis Bernatchez, Yan Imbault, Rose Munger et Kaity Mussio) qui auront à conjuguer entre rappels historiques, prouesses physiques, poésie et humour, le tout baigné par des projections 360 degrés où se mêlent découpures de journaux d’époque et reconstitutions des lieux évoqués.
Les spectateurs rassemblés dans la petite salle sont, eux, qu’ils soient assis ou debout, aux premières loges de ce spectacle, à quelques pieds à peine des artistes lorsque ceux-ci exécutent leurs numéros de cerceau aérien, de contorsion le long de lampadaires et accrochage de cheveux, de diabolo. Certains spectateurs feront même partie, à certains moments, partie intégrante du spectacle.
Du cirque « nouveau genre » qui, même s’il peut déconcerter à quelques occasions, compte tenu de ce tout ce qu’il y a à voir de tout côté, s’avère surtout ingénieux, informatif et rempli de beaux numéros exécutés avec grâce.
L’esprit du Mexique avec « Luzia »

D’un tout autre genre, le spectacle « Luzia », 38e production du Cirque du Soleil, de retour sous le grand chapiteau du Vieux-Port de Montréal jusqu’au dimanche 24 août, neuf ans après avoir été présenté au même endroit, est l’occasion, lui, de s’en mettre plein les yeux et les oreilles avec des costumes flamboyants et colorés, des numéros époustouflants et une trame sonore livrée en direct par une chanteuse – Majo Cornejo – et sept musiciens.
Le spectacle « Luzia » raconte, en différents tableaux, la rencontre d’un voyageur avec la culture, la nature et la mythologie d’un Mexique traditionnel et contemporain. Guidé par la lumière (‘luz’ en espagnol) et la pluie (‘lluvia’), ce voyageur découvrira, tout comme le public rassemblé autour de la scène circulaire durant près de deux heures (incluant l’entracte), des personnages étonnants et diversifiés qui, oui, iront d’une pétarade de prouesses à couper le souffle.
On pense ici à ce numéro de roue Cyr exécuté pour la première fois sous la pluie alors qu’une trapéziste s’élance à travers un rideau d’eau ou encore à celui de ce contorsionniste capable de positions inimaginables qui font frissonner le commun des mortels. Et que penser du numéro de balançoires russes dans lequel les artistes virevoltent d’un bord à l’autre sans frémir et celui de l’équilibriste qui défie, alors qu’il se trouve à six mètres au-dessus de la scène, la gravité ? Il n’y a pas de doute : la magie du Cirque du Soleil et de ses 47 artistes sur scène opère du début à la fin.
Au final, deux spectacles certes bien différents, mais qui se rejoignent tout de même, car, dans les deux cas, ils permettent aux jeunes et aux moins jeunes de s’émerveiller et de se laisser porter par le rêve. Ce qui est le propre du cirque !
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