Dans cette série, le scénariste né en 1964 à Marseille a pris pour départ la ville de New York et l’a transposée en univers parallèles, où celle‑ci devient New Byzance, New Harlem et New York, trois villes qui donnent d’ailleurs le titre des trois sous‑séries d’Uchronie[s]. Chacun de ces trois univers a fait l’objet d’une trilogie, donc neuf albums au total parus entre 2008 et 2010, le tout complété par un dixième album intitulé tout simplement Uchronie[s], paru celui‑là en 2011.
Voilà que Corbeyrand récidive avec ses «uchronie[s]» par le biais d’un nouveau cycle de sa saga et une intrigue se déroulant cette fois dans les villes de New Beijing, New Moscow et New Delhi. Le cycle indien, celui de New Delhi donc, a aussi la particularité d’être dessiné par le Québécois Louis Lachance. Né en 1965, celui‑ci a surtout œuvré dans les comic books pendant une dizaine d’années pour Claypool Comics, puis dans l’illustration. En 2012, il est revenu à la bande dessinée, francophone cette fois, avec la série jeunesse Les Topinambus (Guérin), ainsi qu’avec New Delhi.
Dès les premières pages du premier tome de New Dehli (Glénat), le lecteur se retrouve dans la grouillante New Delhi. Dans cette réalité, le peuple indien est celui qui domine la planète, mais son gouvernement est désespérément à la recherche de solutions pour pallier les pénuries d’eau, d’énergie et de nourriture. Il y a surtout ces yogis d’élite qui pratiquent l’exploration dimensionnelle, dont Abha, 20 ans. Il y a aussi sa sœur, Lakshmi, 15 ans, qui rêve de la rejoindre. Pour en faire partie, Lakshmi aura cependant une mission: surveiller sa grande sœur Abha soupçonnée d’avoir eu un contact avec un sujet surveillé, ce qui lui est interdit. La suite des évènements ne leur sera pas facile…
Le lecteur a ici droit à un récit qui, combiné aux titres de New Beijing et New Moscow, tient bien la route et à un nouveau cycle d’uchronies qui n’est pas sans intérêt. Quant à notre Québécois, disons, sans chauvinisme, que celui‑ci s’en tire fort bien.