Ce deuxième tome des aventures d’El Spectro, Trans-Amazonie (Le Lombard), est d’ailleurs dédié à Jean Gratton, le papa de Michel Vaillant, un pilote de course automobile français «sans peur et sans reproche», créé en 1957 et qui a vécu à ce jour pas moins de 70 aventures. Il est aussi dédié à Paul Frère, un ancien pilote automobile belge, et Maurice «Pétoulet» Trintignant, un ancien pilote de course automobile français et premier Français de l’histoire de la Formule 1 à gagner un Grand Prix, celui de Monaco en 1955.
Voilà donc pour l’entrée en matière. Dans cette deuxième aventure, le scénariste Frédéric Antoine et le dessinateur Yves Rodier nous entraînent cette fois au Zalcaro, un petit pays fictif d’Amérique du Sud. Après avoir remporté le Grand Prix de Monaco, devançant, entre autres, à la ligne d’arrivée, un certain Michel Vaillant, El Spectro est invité par le gouvernement zalcarien et son président Guerrero pour disputer la course automobile Trans-Amazonie en compagnie de personnalités du cinéma et du sport. La course ne sera pas aisée, d’autant plus que la forêt que les pilotes devront traverser dévore, semble-t-il, les hommes qui s’y aventurent afin de se venger de ceux qui ont construit cette route trans-amazonienne. Mais voilà, comme si cela n‘était pas suffisant, parmi les participants, il y a aussi un certain Crâne Noir, également un lutteur de lucha libre qu’El Spectro a vaincu dans le passé et qui s’était apparemment suicidé à la suite de sa défaite. Revenu d’entre les morts, le fameux Crâne Noir souhaite profiter de cette course pour prendre sa revanche sur El Spectro.
Après un premier récit tout en action, voici un deuxième récit encore tout en action, parsemé ici et là de touches d’humour, de petits clins d’œil fort sympathiques et d’éléments de réflexion. Le style «Maurice Tillieux» des années 1960 est toujours bien perceptible, mais s’avère aussi moderne. Un récit haletant, plein de rebondissements, pour ne pas dire de vrombissements, que l’on prend grand plaisir à lire… à grande vitesse!