Mais voilà, ce retour sur scène, qui s’accompagne aussi d’un retour sur disque, n’aurait pu jamais se produire si, au mois de mai 2014, Jacques Michel avait choisi de ne pas se présenter à Rouyn-Noranda où les organisateurs du Festival des guitares du monde en Abitibi-Témiscamingue avaient décidé de lui rendre hommage.
«Quand on m’a appelé pour m’inviter, j’ai dit aux gens que je ne chantais plus en spectacle depuis une trentaine d’années et que je ne souhaitais pas du tout remonter sur scène. Ils ont accepté. Mais, sur place, j’ai vite constaté que tout le monde chantait. Cela en était gênant. J’ai donc dit que j’allais chanter trois chansons, mais qu’il me fallait des musiciens. On m’a présenté les frères Savard, Marco et Yves, deux autres natifs du coin, comme moi. Nous avons répété une heure et demie, et le lendemain, je chantais ces trois chansons. J’ai littéralement lévité. Je n’avais jamais eu autant de plaisir. Pendant deux ou trois jours, je flottais, me disant que j’allais redescendre les deux pieds sur terre. Eh bien, non!» de relater Jacques Michel.
Ce plaisir, le natif de Sainte-Agnès-de-Bellecombe, en Abitibi, voulait donc le retrouver à nouveau, coûte que coûte. Et en compagnie des deux frères Savard, avec lesquels ce plaisir de jouer de nouveau avait justement pris naissance. Après avoir discuté avec quelques producteurs, après avoir pris conscience qu’il y avait, oui, de l’intérêt, ce dont il n’était pas sûr à 100 %, Jacques Michel a donc accepté l’offre d’Audiogram et d’effectuer une tournée, et non un seul spectacle comme il l’avait d’abord envisagé. Et avec cela de retourner en studio pour y enregistrer un nouvel album, un 18e en carrière. Il y reprendra en version folk acoustique, accompagné des frères Savard, quelques-uns de ses grands succès, des chansons moins connues et deux nouvelles. L’album, qui doit sortir le mardi 19 mai prochain, aura pour titre Un nouveau jour.
«Moi, ma seule condition, c’est que je ne voulais m’occuper de rien. Aussi, je ne voulais pas me retrouver dans des festivals. Tout ce que je voulais, c’était chanter pour avoir du plaisir, mais chanter aussi dans de petites salles», relate celui qui, depuis son retrait volontaire, est monté une seule fois sur scène, en 2004, à Montréal.
Pour les plus vieux, ceux qui ont plus de 40 ans, Jacques Michel, c’est bien sûr l’auteur de chansons qui ont marqué, dans les années 1960 et 1970, la scène musicale québécoise. Pour les plus jeunes, ceux qui ont 40 ans et moins, les chansons de Jacques Michel connues sont celles que d’autres ont reprises, comme Sylvain Cossette avec Pas besoin de frapper pour entrer ou Wilfred LeBouthillier avec Amène-toi chez nous. Il y a aussi, en 2004, Un nouveau jour va se lever qui est devenue la chanson thème de l’émission Star Académie.
Ce retour à la scène, c’est donc par pur plaisir que Jacques Michel l’effectue. Et aussi avec une nouvelle approche. «Avant, je chantais fort pour chanter fort. C’était, semble-t-il, l’époque qui voulait cela. Mais je me suis rendu compte que je n’avais pas besoin de faire cela, que les paroles étaient en soi assez fortes pour tout dire», indique celui qui, le temps de cette tournée, délaissera momentanément la voile, une grande passion qui l’a même amené à traverser l’océan Atlantique en 2012.
Celui qui aura 74 ans le 27 juin anticipe déjà beaucoup ce plaisir qu’il retrouvera à compter du jeudi 14 mai prochain. «C’est sûr que j’ai très hâte de faire ce spectacle, de retrouver cette adrénaline, de retrouver le public», de conclure un Jacques Michel pour le moins enthousiaste et pour qui, oui… un nouveau jour va se lever!
Aux dernières nouvelles, des billets pour ce spectacle étaient toujours disponibles au Service des arts et de la culture de la Ville de Saint-Eustache, dont les bureaux sont situés au 275, rue Saint-Eustache, tout à côté du Centre d’art La petite église, dans le Vieux-Saint-Eustache. Renseignements et billetterie: 450 974-ARTS (2787) ou [www.lapetiteeglise.com].