C’est le parcours de ce géant somme toute sympathique que l’auteur américain Box Brown [boxbrown.com] livre dans une «bio graphique» traduite en français sous le titre André le géant par les Éditions de la Pastèque. Il ne s’agit pas ici d’une biographie formelle, mais bien d’un récit qui raconte des passages choisis de la vie de celui qui, à l’apogée de carrière, pesait 600 livres (272 kilos) et mesurait presque 7 pieds et demi (2,30 m). En raison de sa forte taille, le lutteur racontait n’avoir jamais testé toute l’étendue de sa force de peur de blesser quelqu’un.
Le récit de Box Brown, connu pour dessiner plusieurs séries aux États-Unis qui lui ont valu des prix et des bourses, débute donc en 1958, à Molien, en France, alors qu’André, âgé de 12 ans, est déjà si grand qu’il ne pouvait entrer dans l’autobus scolaire pour se rendre à l’école. C’est plutôt un voisin qui le transportait dans sa boîte de camion. Puis, en 1969, alors qu’il est déménageur, André se fait remarquer et se fait proposer de devenir lutteur. C’est le début pour lui d’une carrière qui le rendra riche et célèbre à travers le monde. Même qu’il sera acteur dans certains films et émissions de télévision, entre autres dans Symphorien et Chez Denise, au Québec.
Amateur de longue date de lutte professionnelle, Box Brown a ici réuni plusieurs anecdotes fort intéressantes racontées par les gens qui ont côtoyé le Géant Ferré, que ce soit à Hollywood ou dans le milieu de la lutte. Le bédéiste réussit aussi le tour de force de nous faire, grâce à un dessin simple, mais efficace, aimer ce personnage, un bon vivant un peu soupe au lait, porté par l’alcool, amateur de cartes et heureux de se retrouver dans son ranch, en Caroline du Nord.
Même s’il n’est pas question d’un certain Édouard Carpentier, qui a pourtant joué un rôle important dans la carrière du Géant Ferré au Québec, cette «bio graphique» permet un intéressant tour d’horizon de la carrière et de la vie du Géant. Le récit permet aussi aux lecteurs de pénétrer dans un monde qui fascine encore aujourd’hui, même si l’on sait qu’il n’est que mises en scène et supercherie.
Difficile de ne pas aimer…