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Vives inquiétudes budgétaires au Collège Lionel-Groulx

Photo : Reine Côté –

Philippe Nasr, le directeur général du Collège Lionel-Groulx, garde l’espoir que le gouvernement fasse preuve d’ouverture à la demande des établissements collégiaux.

Vives inquiétudes budgétaires au Collège Lionel-Groulx

Publié le 29/11/2024

Dans une démarche commune avec d’autres établissements collégiaux, le Collège Lionel-Groulx demande au gouvernement de lui redonner l’autonomie nécessaire pour gérer en fonction des besoins de son milieu.

Dans une lettre diffusée le 19 novembre dernier, les présidences des conseils d’administration de 40 cégeps expriment leur appréhension entourant l’avenir des services et du soutien aux étudiantes et étudiants.

Le Collège Lionel-Groulx est inquiet. Depuis quelques années, il est aux prises avec une forte croissance de sa population étudiante.

L’établissement accueille 7500 étudiants actuellement et anticipe une forte augmentation d’ici 2029. Pour l’année en cours, on relève un manque à gagner de 8,8 millions de dollars par rapport au montant attendu et approuvé initialement, ce qui limitera entre autres le développement de certains programmes d’études, le remplacement d’équipement informatique et l’enrichissement de la bibliothèque.

« Cela menace notre capacité à offrir des programmes d’études de qualité et un milieu de vie adéquat. Les cégeps jouent un rôle crucial dans la formation de la relève et dans le développement socioéconomique des régions. En restreignant nos moyens, nous risquons de compromettre notre capacité à répondre aux besoins actuels et futurs de notre communauté, tant sur le plan pédagogique que sur celui de l’innovation », souligne Philippe Nasr, directeur général du Collège Lionel-Groulx.

Extraits de la lettre

 « Alors que la demande en main-d’œuvre qualifiée ne cesse de croître, le gouvernement impose des mesures qui étouffent la capacité des cégeps à répondre aux réalités locales. Chaque cégep possède des particularités uniques, influencées par les besoins économiques et les ressources de son milieu. Le Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue ne vit pas les mêmes réalités que ceux de Baie-Comeau, Montmorency ou Rosemont. Pourtant, ces spécificités locales sont ignorées dans une approche centralisée qui ne laisse que peu de marge de manœuvre à nos établissements », soulève-t-on dans cette lettre commune.

« Le gel du recrutement applicable au personnel administratif n’offrant pas de services directs aux étudiants, en vigueur depuis le 1er novembre 2024, entraînera des répercussions néfastes sur le déroulement des activités essentielles à la réussite de nos étudiants : ce sont des techniciens en informatique, des préposés à la sécurité, des concierges ou encore des cuisiniers que nous ne pourrons pas recruter. En réduisant ces ressources, nous compromettons le fonctionnement de nos établissements et mettons en péril la qualité de l’encadrement pour les étudiants », poursuivent les signataires.

« La centralisation excessive des décisions et les restrictions budgétaires empêchent nos cégeps de jouer pleinement leur rôle. Nous ne pourrons plus innover ni répondre efficacement aux besoins de nos étudiants si chaque initiative est freinée par une bureaucratie éloignée des réalités du terrain. Cette gestion centralisée compromet non seulement la qualité de l’enseignement supérieur, mais aussi l’accessibilité à ce dernier », insiste-t-on en termes de conclusion.