L’inauguration de cette place des Patriotes s’ajoute ainsi à la désignation, au mois de décembre dernier, de la Ville de Saint-Eustache à titre de «capitale nationale des Patriotes», tel que proclamé par la section Jean-Olivier-Chénier de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJBM). Cette désignation coïncidait alors avec le 175e anniversaire de la bataille de Saint-Eustache.
«Saint-Eustache a été témoin de l’un des événements marquants de l’histoire du Québec. L’issue immédiate de cette bataille a été malheureuse pour les protagonistes qui y ont laissé leur vie ou qui ont été emprisonnés, ou même exilés. Mais, rétrospectivement, nous pouvons affirmer que l’événement a permis de faire avancer la cause. Nous devons beaucoup à ces gens qui ont eu le courage de tout risquer pour leurs idéaux», a déclaré le maire de Saint-Eustache, Pierre Charron, aux nombreux invités réunis à l’occasion de cette cérémonie d’inauguration.
«En nommant officiellement la place des Patriotes à Saint-Eustache, nous avons voulu réitérer l’importance que ces personnes ont eu pour l’histoire de notre ville, ainsi que les gestes héroïques qu’elles ont posés. Nous avons aussi voulu faire en sorte que les générations à venir en saisissent toute la portée», a ajouté, de son côté, la conseillère municipale Nicole Carignan-Lefebvre, au nom du Comité des biens et des sites patrimoniaux qu’elle préside.
Située donc devant la mairie eustachoise, rue Saint-Louis, dans le Vieux-Saint-Eustache, la place des Patriotes est ornée de grands oriflammes aux couleurs inspirées du drapeau des Patriotes – le vert, le blanc et le rouge – , le tout placé sur la façade de l’ancien couvent Notre-Dame. Aussi, un mot-clé est inscrit sur chacune des bannières de pavoisement. Ce sont, dans l’ordre, «Saint-Eustache», «1837», «Patriotes», «Rébellion», «Liberté» et «Démocratie».
Deux petites bannières indiquent également l’entrée de la place des Patriotes, alors que des fanions ont été installés sur des lampadaires dans le périmètre immédiat où s’est déroulée cette historique bataille du 14 décembre 1837, sur la rue Saint-Louis, de la rivière du Chêne au couvent Notre-Dame.
Aussi, il est bon de rappeler, pour ceux et celles qui se passionnent pour l’histoire des patriotes, que l’ancien couvent Notre-Dame devenu mairie de Saint-Eustache en 1986 abrite depuis quelques années déjà l’urne funéraire ayant contenu les restes du docteur Jean-Olivier Chénier durant plusieurs décennies. Cette urne peut être vue dans une des fenêtres du premier étage du bâtiment, côté ouest.
Enfin, une exposition permanente raconte le contexte sociopolitique élargi, soit à partir des années 1827, de ce conflit qui a mené à la bataille de Saint-Eustache dix ans plus tard. Cette exposition, qui aborde donc affrontements, arrestations, décès, répressions et réclamations, est présentée à la Maison de la culture et du patrimoine (manoir Globensky), située au 235, rue Saint-Eustache, à quelques minutes de marche de la place des Patriotes.