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Photo : Dany Baribeau –

L’entrepreneure prévoit planter plus de 140 bananiers au cours des prochains mois.

Une entreprise à l’avant-garde d’une nouvelle tendance agricole

Publié le 10/04/2025

Cultiver des fruits exotiques toute l’année au Québec, en répondant à une demande croissante de fruits frais produits près de chez soi, et tout en respectant l’environnement, c’est la stratégie payante de Myriam Claude. Son entreprise consacrée à la culture de bananes et d’autres fruits tend à devenir l’une des plus importantes à Saint-Eustache.

Éco-Verdure, une entreprise familiale ouverte depuis 38 ans s’est spécialisée dans les bassins aquatiques, jusqu’au jour où Myriam décide de changer la donne et d’en faire à sa façon. « Il y a trois ans, j’ai dit à mon père pourquoi ne pas essayer de le faire, on l’essaye puis au pire, si ça ne marche pas, on fera tout seul ».

Ce qui n’était qu’une simple expérience s’est révélé extraordinairement prometteur : « finalement, après six mois, dès que j’ai planté celui-ci, il avait peut-être deux pieds de haut. Puis en six mois, il a atteint sa maturité. »

Une impressionnante diversité

Pour l’instant, la serre ne compte que deux plants de bananiers, mais Myriam projette d’en cultiver une quantité significative. « On prévoit avoir 140 bananiers plantés en pleine terre […] dans huit mois, il va y avoir plein ».

Avec les deux plants, l’entrepreneure avait récolté six grappes de 250 bananes, pour un total de 1500 bananes qu’elle a très vite vendues. 

Outre que les bananes, l’entreprise cultive une variété impressionnante de fruits exotiques. Myriam pointe avec grande satisfaction les variétés rares de bananes qu’elle produit. Des bananes bleues, une variété naturelle sans produits chimiques.

« J’ai des fruits de la passion, des papayes, babacos qui est de la même famille que les papayes, des pommes grenade, toutes les sortes d’agrumes qu’on peut imaginer. »

Des méthodes écologiques

Éco-Verdure jouit d’une approche écologique qui la distingue. Myriam utilise les déchets de ses carpes japonaises comme engrais naturels, les transmettant à sa végétation. De cette approche, se réjouit-elle, découlent d’étonnants résultats.

« J’essaie de ne pas mettre de pesticide, d’insecticide. Ça fait que j’essaie de jouer plus avec la ventilation. Certains insectes n’aiment pas quand c’est sec. D’autres par contre, n’aiment pas quand c’est humide. On joue avec ça. »

Selon elle, c’est essentiel pour la qualité des fruits cultivés et c’est meilleur pour la santé, soutient-elle.

Photo : Dany Baribeau
En plein hiver, Myriam Claude produit des fruits exotiques rares et diversifiés

Une vision d’autosuffisance

La jeune entrepreneure n’entend pas se murer dans une vision réductrice de l’entrepreneuriat. Elle rêve grand. Son ambition va au-delà de la simple production de fruits exotiques. Elle vise une autosuffisance complète.

« Je veux avoir une épicerie locale, je veux devenir une pépinière autosuffisante ».

Pour le chauffage, Myriam entend utiliser un système de biomasse. Il s’agit de transformer ses déchets organiques en gaz naturel pour chauffer les serres. Elle se refuse à utiliser le gaz puisé du sol, ce qui, selon elle, se révèle néfaste pour la planète.

Un fort achalandage

Si Éco-Verdure détenait par le passé, une bonne fréquentation, aujourd’hui, avec les menaces des tarifs douaniers des États-Unis, la demande pour les produits biologiques a fortement augmenté, donnant ainsi un coup de pouce à la cote de popularité de l’entreprise. « Depuis qu’on dit qu’il faut acheter local, j’ai vraiment au moins 3 fois la quantité de visiteurs par jour. »

Soulignant la différence de qualité avec les produits importés, Myriam précise que les clients sont toujours impatients de goûter aux bananes locales : je n’en jette pas une. Je n’ai même pas le temps de les faire jaunir à la caisse […] Le goût est différent, c’est tellement meilleur ».

Pour Myriam Claude, ce projet dépasse largement la dimension commerciale. C’est une passion. Elle s’y adonne, précise-t-elle, parce qu’elle y prend du plaisir. « Ce n’est pas juste l’argent, je pense que la santé, elle, vaut beaucoup plus. »