Jamais Claude Lamontagne et sa femme Gaëtane Trahan Lamontagne, un couple d’octogénaires, n’auraient imaginé que le projet d’endiguement dévoilé en septembre 2019 par la Municipalité de Pointe-Calumet se traduirait, deux ans plus tard, par l’expropriation de leurs deux terrains et maison situés au 100, 30e Avenue. Pourtant, ils devront bel et bien quitter les lieux de façon définitive le 7 septembre prochain.
Et dans une ultime tentative pour que cela ne se produise pas, le couple ainsi que deux voisins possédant des terrains non construits qui seront également exproprié, demandent à nouveau au gouvernement du Québec d’imposer un moratoire «pour faire la lumière sur tout ce qui se passe depuis un certain temps à Pointe-Calumet» dans le cadre de ces travaux d’endiguement.
Dans une lettre datée du 16 mai dernier et adressée à la ministre Marguerite Blais, et qui vient d’être réexpédiée à son collègue Christian Dubé, ses signataires écrivent notamment qu’il «faut empêcher le désastre économique et écologique en voie de réalisation. Il s’agit de la destruction de grands arbres, de haies, d’un milieu de vie aménagé par ses propriétaires riverains respectifs depuis plus de 40 ans et de la destruction d’une résidence permanente d’un couple de plus de 82 ans dotée d’une cave en béton armé hydrofuge avec ses infrastructures sanitaires conformes aux règles de l’environnement».
Ce couple, ce sont Claude Lamontagne, 82 ans, et Gaëtane Trahan Lamontagne, 83 ans, des résidents de la Rive-Sud, qui se sont portés acquéreurs d’un premier lot sur la 30e Avenue, aux abords du lac des Deux-Montagnes, en 1975 et d’un deuxième en 1979 et sur lequel on y trouvait un chalet qui a été la proie des flammes en 1985. Une nouvelle résidence y a été construite et les travaux à cet effet ont été complétés en 1989.
Opposés depuis plus d’un an au projet d’installation d’un mur de palplanches sur leurs terrains situées entre la 32e Avenue et la 27e Avenue, le groupe de propriétaires riverains demandent plutôt à ce que le projet initial d’une digue sur la bande riveraine du lac des Deux-Montagnes soit respecté.
La position de la Municipalité
Du côté de la Municipalité de Pointe-Calumet, la directrice générale Chantal Pilon a fait savoir, par courriel, à l’invitation de votre hebdo L’ÉVEIL, que «nous avons essayé de discuter avec eux [les propriétaires] et nous avons toujours reçu une fin de non-recevoir de leur part. […] Les deux terrains expropriés sont déjà non conformes à la construction et ne le seront jamais. L’expropriation fait partie de nos compétences municipales. Et, pour sécuriser l’entièreté du territoire de la municipalité, c’est malheureusement un choix qui était de mise».
Également, Mme Pilon précise que «si Mme Trahan Lamontagne [et son mari] ne voulaient pas se faire exproprier par la Municipalité, [ils] auraient dû contester! Ce qu’ils n’ont pas fait.» L’avis d’expropriation en question, précisons-le, a été reçu par le couple le 27 avril dernier.
En raison de la décision de la ministre Blais de suspendre ses activités pour quelques semaines, la lettre qui lui avait été acheminée a, en date du 17 août dernier, été réexpédiée au ministre Christian Dubé, à qui l’on demande «de la confier à une personne attentionnée de son équipe […] afin qu’elle puisse en faire le suivi approprié.»
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