Cette séance, convoquée par le ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire (MAMOT), visait à entendre les citoyens sur le projet de décret que souhaite adopter le gouvernement du Québec à la suite des inondations printanières. Pas moins de six fonctionnaires avaient été délégués pour expliquer ce décret.
Mais, les quelques 500 citoyens présents n’en avaient cure de cette consultation, et souhaitent plutôt obtenir, enfin, réponses à leurs questions; certains d’entre eux n’ayant pas encore réintégrés leurs résidences après en avoir été évacués.
C’est le cas de Dave Byers et de son épouse Heather Brown, des résidents de la 13e Avenue, à Deux-Montagnes, qui ont été contraints de quitter précipitamment leur domicile, le 6 mai dernier, quand l’eau s’y est dangereusement infiltré.
«L’eau montait encore et encore. La maison n’était plus sécure et nous l’avons d’évacuée à 5 h le matin. Nous avons, depuis, enlevé les murs et les plafonds endommagés, mais nous résidons toujours dans une maison que nous avons louée à Pointe-Calumet. Nous attendons encore que le gouvernement nous verse notre indemnité. On ne sait pas si nous devons démolir. C’est difficile de ne pas être dans notre maison, de ne pas connaître l’avenir», de témoigner ce couple de personnes âgées, peu avant le début de cette séance.
Des témoignages de la sorte, le maire de Deux-Montagnes, Denis Martin, dit en entendre plusieurs depuis un mois.
«Les gens sont fatigués, en détresse. Ils n’ont aucune réponse. Je suis conscient que plusieurs municipalités ont été touchées, mais il faut aider ces gens-là», de commenter celui-ci.
La députée provinciale de Mirabel, Sylvie D’Amours, présente comme d’autres politiciens, avoue avoir été «chamboulée» par le spectacle qu’elle a vu et exige plus que jamais d’avoir des «réponses claires».
«Les libéraux avaient pourtant promis, au printemps dernier, que les choses iraient rapidement. Cependant, hier soir, on n’était toujours pas en mesure de dire aux sinistrés s’ils pourront se reconstruire ou combien d’argent en compensations ils recevront. Il est plus que temps qu’on leur dise clairement ce qu’il va se passer et qu’on leur donne les réponses qu’ils attendent tous depuis des mois», a-t-elle fait savoir au lendemain de cette séance par voie de communiqué de presse.
Bref, rien n’était encore réglé pour ces sinistrés au sortir de cette rencontre, certains ayant même quitté avant la fin en affirmant que le «gouvernement rit de nous».
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