Si la situation de Josée Arès n’est certainement pas des plus réjouissantes, cette dernière n’est pas la seule à vivre dans une maison construite sur des sols argileux et sablonneux à Sainte-Marthe-sur-le-Lac ou à constater des mouvements de sol, à tenter d’y voir plus clair et à effectuer des démarches pour être indemnisée.
C’est à tout le moins ce qu’il est permis de constater sur le groupe privé «Troubles de fondations SMSLL» que Mme Arès a créé au début du mois de septembre dernier sur Facebook avec Jean-François Guay. Ce sont actuellement 98 personnes qui en sont membres, toutes aux prises avec des problèmes d’affaissement (fissures dans les fondations, cas de pieutage, piscines endommagées et autres) attribuables à l’instabilité des sols.
Pour un, Jean-François Guay, qui réside sur la rue des Perdrix, près de la plage La Sablière, a dû faire pieuter sa résidence à 140 pieds de profondeur après les inondations de 2019, mais il mentionne que le problème ne date pas d’hier.
Trois autres propriétaires de la 43e Avenue, dans son secteur, ont, dit-il, eu des problèmes dès 2018 et ont été obligés de recourir, en entier ou en partie, au pieutage, et à leurs frais.
Des rues et des trottoirs de son secteur ont aussi commencé à s’affaisser ces derniers mois, jusqu’à six pouces par endroit, tout comme son terrain, dans l’année qui a suivi les travaux de redressement de sa résidence.
Un problème grandissant
«C’est grandissant comme problème. Ce n’est plus un cas, ici et là. Ça bouge, ce n’est pas normal. C’est sûr que les inondations n’ont pas aidé et ont fait gonfler le sol, mais d’après moi, il y a un plus gros problème. C’est l’usine de filtration d’eau qui, à mon avis, est en cause, car elle pompe dans la nappe phréatique qui se trouve sous notre secteur. On ne sait pas s’il y a eu des études de sol avant de construire cette usine. Si oui, est-ce qu’elles disent que c’est correct de pomper l’eau sous un quartier? Ça, personne n’en parle et la Ville n’a pas de réponse à donner quand on la questionne sur cela», mentionne M. Guay qui dit que les maisons sont devenues plus lourdes que la nappe, ce qui expliquerait pourquoi elles s’enfoncent ou subissent des dommages.
Pour appuyer ses soupçons, M. Guay signale que l’usine de filtration a fait l’objet de travaux de pieutage d’urgence au cours de l’été par la Ville. «Les travaux de la phase 4 des travaux d’endiguement, le long de la plage, ont subitement été interrompus fin juin, début juillet, pendant un mois et demi. Puis, tout a recommencé. On a appris que la Ville avait fait pieuter l’usine, car, en posant les palplanches, ça commençait à s’enfoncer», d’indiquer M. Guay.
«Avant 2014, il n’y avait pas de problème. Mais, deux ans après la mise en service de l’usine de filtration, des gens ont commencé à faire pieuter leurs maisons, et à leurs frais», d’ajouter le Marthelacquois qui, comme d’autres, voudrait bien que la Ville et son directeur général, Karl Scanlan, répondent à leurs interrogations.
«Personne n’est capable de nous donner des réponses et on m’a dit qu’on ne pouvait plus en discuter, car c’était entre les mains des assureurs. La rue s’enfonce, c’est clair et évident qu’il y a un problème. Qu’est-ce qui cause le problème? Ça va aller jusqu’où?», s’inquiète M. Guay qui ne veut pas avoir à défrayer des coûts pour un problème relié à la nappe phréatique.
D’autres cas ont été signalés par des membres du groupe Facebook, entre autres sur la 19e Avenue, la 22e Avenue, la 24e Avenue, la 28e Avenue, la 34e Avenue, sur la 37e Avenue et la 38e Avenue, au nord de la rue Louise, 40e Avenue, ainsi que sur les rues des Tourterelles, des Colibris, Provost, André-Monette, Daigneault et Champlain.
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