Si les discussions entourant ces nouvelles conventions collectives ont pris tout ce temps à ce jour, c’est qu’il a fallu d’abord, précise, en entrevue téléphonique, Stéphane Paré, conseiller syndical pour le SCFP, régler le dossier de l’équité salariale pour lequel « le travail [de rattrapage] n’avait pas été fait depuis plusieurs années »; expliquant pourquoi les négociations pour un nouveau contrat de travail n’ont débuté qu’au mois d’avril 2023.
L’impasse malgré plusieurs journées de négociation
Presque un an plus tard et malgré une douzaine de journées de négociation pour chacun des deux groupes d’employés, en présence de représentants syndicaux et d’un consultant mandaté par la Ville de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, sauf pour les deux dernières auxquelles a assisté le directeur général Jacques Brisebois, l’impasse persiste toujours puisque la Ville « n’a démontré aucune ouverture » durant celles-ci, aux dires du SCFP. La Ville n’a aussi pas répondu aux offres globales de règlement déposées les 5 et 12 décembre derniers par les deux unités syndicales.
« [Il s’agissait d’offres] qui reflètent ce qui est offert sur le marché du travail dans le monde municipal et qui [respectent] le taux d’inflation des dernières années dans la grande région de Montréal », tient à préciser , dans un communiqué de presse, Johanne Parent, présidente des cols blancs de Sainte-Marthe-sur-le-Lac.
« La frustration des syndiqués augmente de jour en jour. Une grève entre le 7 et le 12 février a [même] été discutée. Mais cette date a [finalement] été écartée, car les membres ne désiraient pas empêcher les enfants d’avoir leur carnaval d’hiver. La patience s’effrite cependant », mentionne, dans ce même communiqué de presse, Marc-Antoine Lucas, président des cols bleus de Sainte-Marthe-sur-le-Lac.
Rappelons que les deux groupes d’employés ont enclenché, fin novembre et début décembre, une grève des heures supplémentaires – permettant, précise la partie syndicale, l’entretien des patinoires lors des quarts de travail des cols bleus – afin d’exprimer « leur ras-le-bol ». Le syndicat des cols bleus et la Ville s’étaient précédemment entendus sur les modalités du maintien des services essentiels, ce à quoi ne sont toutefois pas assujettis légalement les cols blancs.
La Ville demande de « l’ouverture »
Si quelques « technicalités » restent à régler pour certains groupes d’employés, c’est surtout le volet monétaire, incluant le principe de l’inflation, qui pose problème. Le SCFP a proposé 17 % d’augmentation pour la période du 1er janvier 2020 au 31 décembre 2024, soit un contrat d’une durée de cinq ans.
Le SCFP a d’ailleurs demandé au ministère du Travail du Québec à ce que les rencontres de médiation se déroulent avec les deux groupes d’employés en même temps puisque les demandes salariales sont similaires.
Invitée par courriel à commenter la situation, la Ville de Sainte-Marthe-sur-le-Lac s’est contentée d’une brève réponse. « Depuis l’arrivée en poste du conseil [en novembre 2021], nous avons fait plusieurs actions concrètes et sommes ouverts à la discussion. Nous allons conserver nos commentaires pour le moment, comme nous voulons laisser place à la médiation. Nous avons confiance que le processus aidera à arriver à une entente », peut-on lire dans le courriel reçu en début de semaine.
« Nous voulons sincèrement en venir à une entente avec les cols blancs et les cols bleus. Pour y parvenir, nous souhaitons que ces derniers fassent preuve d’ouverture. Pour sa part, la Ville a constamment fait preuve de souplesse afin de conclure des ententes, et ce, afin de maintenir la qualité des services auxquels s’attendent les Marthelacquoises et les Marthelacquois. De plus, dans le cadre de la négociation, il faut absolument tenir compte de nos objectifs de saine gestion et de respect de la capacité de payer des contribuables », avait cependant fait savoir, dans un communiqué de presse émis en janvier dernier, le maire Robillard dans une rare déclaration écrite sur le sujet.
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