« À ce stade-ci, rien ne nous laisse croire que la date du 17 novembre ne sera pas respectée. Il nous faut toutefois compléter la marche à blanc, qui consiste à faire fonctionner le REM comme s’il était en service, avec ses heures de pointe matinales et de fin de journée. Les essais menés ces dernières semaines et la marche à blanc en cours nous rendent confiants d’offrir le service du REM aux usagers de la Rive-Nord dès le lundi 17 novembre », a d’abord tenu à préciser, lundi dernier, par courriel Francis Labbé, directeur adjoint, relations avec les médias, pour CDPQ Infra, alors que le scepticisme des usagers sur la question est toujours bien palpable sur les réseaux sociaux.
Des navettes après 21 h 30
Selon le scénario retenu, le service à partir de Deux-Montagnes débutera, en semaine, vers 5 h 30, et le dernier départ vers la station Deux-Montagnes à partir de la station Brossard se fera à 20 h 30, et à partir de la station Gare Centrale, vers 20 h 45.
Au-delà de ces heures, le service se poursuivra à partir de Brossard jusqu’à la station Côte-de-Liesse, avec un dernier départ à 1 h en semaine. Un service de navette d’autobus sera appelé à prendre la relève après 21 h 30 entre les stations Côte-de-Liesse et Deux-Montagnes pour mener les usagers à bon port. Pour les soirs de fin de semaine, rien n’a encore été annoncé à ce moment-ci.
Cette mise en service graduelle permettra à la filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) de mener d’autres tests sur l’antenne Anse-à-l’Orme, qui doit être opérationnelle à partir du printemps 2026, tout en donnant plus de temps à ses partenaires du transport en commun de mettre en place leurs mesures de rabattement vers les stations du REM de l’Ouest-de-l’Île.
« De concert avec nos partenaires, il a semblé préférable d’intégrer les nouvelles antennes graduellement. N’oublions pas qu’à elle seule, l’antenne Deux-Montagnes représente l’ajout de 33 km de réseau, de 14 nouvelles stations et d’un nombre accru de voitures en circulation [sur le REM], en plus de lignes de rabattement par nos partenaires. Nous avons donc opté pour une mise en service progressive », d’expliquer M. Labbé, sans préciser cependant combien de temps durera cette manière de faire.
« Comme il y a encore des travaux pour l’autre portion du REM, c’est le compromis que nous avons réussi à avoir. Cela permet d’ouvrir [dès maintenant] l’antenne de Deux-Montagnes pendant les heures de travail des gens », mentionne de son côté, satisfait, le maire de Deux-Montagnes, Denis Martin, en entrevue avec votre hebdo L’ÉVEIL.
Un service gratuit d’ici la fin 2025 ?
Par ailleurs, celui-ci plaide toujours pour une gratuité du service jusqu’à la fin de l’année 2025 afin d’inciter les usagers, inquiets sur la qualité du service qui leur sera offert, à renouer avec le train presque cinq ans après la fin du train de banlieue qui les desservait.
« Cela relève plus [des dirigeants] de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM). Je dois avoir des discussions avec eux ce jeudi. Ils sont ouverts [à l’idée], ça profiterait à l’ensemble de la région, pas seulement à la Ville de Deux-Montagnes. Ce serait une bonne façon de ramener les gens sur le train, de les initier [à ce mode de transport] c’est sûr qu’avec les problèmes qu’il y a eu sur la Rive-Sud, les gens sont un petit peu craintifs. Ce serait un bon coup de leur part d’offrir cette gratuité au moins jusqu’à la fin de l’année », d’argumenter M. Martin, qui compte bien, s’il n’obtient pas gain de cause, demander l’appui des maires des villes et arrondissements que traverse le REM.
Être optimiste pour l’avenir
Cela dit, le maire réélu par acclamation pour un quatrième mandat accueille favorablement cette annonce de mise en service pour le lundi 17 novembre, mais, ajoute un peu à la blague, même si cette date lui a été confirmée, qu’il y croira vraiment lorsqu’il recevra son carton d’invitation pour l’ouverture de l’antenne Deux-Montagnes.
« C’est une bonne nouvelle pour Deux-Montagnes, pour la région. On est content que ça se fasse [la mise en service] avant l’hiver. Cinq ans [d’attente], c’est long, mais il faut quand même regarder l’ensemble. C’est un gros projet ; il y a rarement eu des projets du genre au Québec qui se sont réalisés en si peu de temps. Les dirigeants de CDPQ Infra ont peut-être mis les attentes trop hautes pour la population. Une fois que ça s’est passé, soyons optimiste pour l’avenir », de conclure M. Martin.

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