« Le 9 août 2024 est une date à retenir, parce qu’au niveau des déclarations du vendeur, on est souvent porté à connaître ces moments, comme quand il y a eu les inondations en 2017 et 2019. C’est très spécial ce qui s’est passé », avance le courtier immobilier résidentiel, Francis Rose.
Œuvrant essentiellement à Laval et dans les Basses-Laurentides, M. Rose constate que ce sont les résidences situées au bord d’un cours d’eau qui subissent les plus grands contrecoups des changements climatiques : « C’est surtout ça qui a un impact au niveau de la valeur des ventes de maisons. Tout ce qui est riverain et zones inondables, les gens ont peur de ces secteurs. Dès que j’ai une propriété qui frôle une zone inondable, il y a beaucoup moins d’acheteurs potentiels. »
« Quand des gens appellent pour visiter une propriété, c’est une question qui revient souvent et c’est fréquent qu’un acheteur potentiel ne vienne pas visiter une propriété à cause qu’elle est près, ou dans une zone inondable », ajoute-t-il. D’une autre part, il est fréquent que les banques limitent le financement accordé quand il est question d’une propriété située dans une zone inondable. « C’est beaucoup plus compliqué d’aller chercher du financement dans ce cas-là », remarque M. Rose.
D’ailleurs, la modernisation des règles sur les zones inondables du ministre Benoit Charette chamboulera certainement le secteur de l’immobilier. « On ne sait pas encore exactement ce que le gouvernement va changer au niveau des cartes, mais si des résidences se retrouvent en zone inondable [alors qu’elle ne l’était pas], c’est sûr que la valeur va aller à la baisse », prévoit M. Rose.
Puis avec les cas d’inondations qui s’accumulent au fil des années, il est plus fréquent de voir de nouvelles constructions sans sous-sol. « Ce n’est plus idéal d’avoir un sous-sol, surtout quand on est près d’une rivière. Maintenant, c’est mieux de ne plus construire de maisons avec des sous-sols et de simplement construire en hauteur. J’ai moi-même acheté ma propriété en bordure de la rivière des Mille Îles, parce qu’elle n’a pas de sous-sol », soulève M. Rose.
« La majorité du temps, quand on fait des inspections, les problèmes sont majoritairement au sous-sol, constate M. Rose. Je ne serais pas surpris de voir de nouveaux projets de développement dans la région qui se font directement sur des dalles de béton. Ça se fait déjà dans plusieurs pays et ça pourrait éviter bien des problèmes. »
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