Ce sont donc 22 élèves adultes, âgés de 18 à 62 ans, atteints de déficience intellectuelle, d’un trouble du spectre autisme ou de trisomie 21, qui ont accueilli, en juin dernier, les membres de leurs familles et leurs amis pour le vernissage de cette exposition où plus d’une quarantaine de poupées de chiffons pouvaient être admirées. Les sourires et la fierté de ces élèves ont mis un terme à deux mois de travail durant lesquels leur enseignante Sophie Bergeron les a accompagnés, conseillés et encouragés.
Ces élèves proviennent de l’ensemble du territoire du Centre de services scolaire des Mille-Îles (CSSMI) et se rendent au CFCP par l’entremise du transport adapté. Le programme d’expression par les arts leur est proposé pour qu’ils puissent non pas acquérir nécessairement des capacités artistiques ou scolaires, mais bien tout simplement pour qu’ils puissent s’épanouir comme individus.
Un moyen pour s’exprimer
« Pour moi, ce programme, c’est plus qu’une simple activité de loisirs. C’est un moyen afin de permettre à ces élèves de s’exprimer, de parler d’eux, de se sentir valorisés, d’avoir un contact, via notre page Facebook ouverte à tous, avec le monde extérieur. J’en profite pour ouvrir des conversations, avoir des discussions avec eux. C’est aussi une façon pour qu’ils à s’impliquent dans leur école, qu’ils parlent devant un groupe. L’art est un prétexte pour parler de soi, se découvrir et se connaître », explique l’enseignante Sophie Bergeron qui détient un baccalauréat en arts visuels et vient d’amorcer une maîtrise en art thérapie.
Pour son plus récent projet, « Ma famille en poupées », ses élèves devaient illustrer dans un premier temps leur autoportrait en dessin et ensuite lui donner vie en poupée. Si le temps leur permettait, ce que plusieurs ont d’ailleurs réussi à accomplir, ils pouvaient aussi créer les membres de leur famille, ainsi que leur animal de compagnie.
« L’exercice de l’autoportrait en poupée ici fut difficile pour certains. Ils cherchaient parfois à se conformer à une image plaquée (à être beau ou belle comme…). De plus, ils étaient sûrement influencés, inconsciemment, par les images retouchées de la nouvelle génération », raconte celle qui enseigne ce programme au CFCP depuis quatre ans. Même s’il y a quelques nouveaux à la rentrée scolaire, la plupart reviennent d’année en année; certains sont même ses élèves depuis quatre ans.
De nouveaux projets de création à venir
Cette confiance et cette complicité, Sophie Bergeron l’explique par le fait que l’expression à travers les arts demeure toujours un exercice fascinant et touchant pour tous, et plus particulièrement, dans ce cas-ci, pour ses élèves. « Pour moi, il faut que cela leur ressemble à eux, que cela leur parle à eux », résume-t-elle, ajoutant que les parents sont aussi bien fiers de voir leurs enfants se réaliser ainsi, de les suivre sur Facebook et de pouvoir échanger avec eux sur ce qu’ils ont fait en classe.
Également, les élèves de Mme Bergeron peuvent s’attendre à des surprises pour la prochaine année scolaire, car, en quatre ans, celle-ci n’a jamais mené le même projet. « J’aime improviser avec des objets qui ne sont plus utiles et qui nous sont donnés à l’école ou par le biais de notre page Facebook. En plus de recycler, nous transformons des objets inutiles en œuvres d’art uniques! Cela prouve que nous avons tous un côté magique qui dort en nous », dit-elle, mentionnant que, à la suite des dons laissés à sa classe, « de [nouvelles] œuvres magiques » seront créés en septembre prochain en fonction « de ce qu’inspireront ces vieux objets ».
Pour voir ce que ces élèves ont accompli et les étapes de création qu’ils ont réalisée à ce jour, il suffit de consulter la page www.facebook.com/classeartcfcp.
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