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Première à la CSSMI: Il n’y aura plus de cellulaire à l’école secondaire d’Oka

Photo courtoisie –
Le personnel de l’école secondaire d’Oka a décidé de retirer les cellulaires de l’établissement dès septembre prochain.

Première à la CSSMI: Il n’y aura plus de cellulaire à l’école secondaire d’Oka

Publié le 12/07/2024

Dès septembre, l’école secondaire d’Oka devient une école sans cellulaire pour offrir aux élèves un meilleur environnement éducatif tout en favorisant les liens sociaux. C’est la première école du Centre de services scolaire des Mille-Îles à apporter ce changement à son code de vie. 

Cette décision majeure a été prise par l’ensemble des employés de l’école lors de la séance du conseil d’établissement, le 21 mai dernier. C’est à la suite de la directive du ministre de l’Éducation Bernard Drainville visant à bannir les cellulaires dans les salles de classe en décembre 2023 que la situation fait réfléchir le personnel. 

« Les élèves sortaient quand même leur téléphone étant donné qu’ils étaient pas mal accros. Ils sont nés avec ça dans les mains, alors on dirait qu’ils ne savaient pas comment faire autrement. C’est peut-être drastique, mais avec un adolescent, il prend ce que tu lui donnes. Alors on ne leur donnera rien et on va le gérer », soulève Isabelle Martel, directrice de l’école secondaire d’Oka, qui remarque également que la situation s’est intensifiée depuis la pandémie. 

Réapprendre à socialiser

« De plus en plus, on avait des élèves seuls, dans leur bulle, qui jouaient à leurs jeux », révèle la directrice qui souhaite que cette décision permette de renforcer la socialisation des jeunes. Le personnel constatait aussi l’impact des réseaux sociaux sur la violence et l’intimidation au sein de l’établissement. « On a eu à gérer des crises en lien avec des situations qui se sont passées sur TikTok, regrette-t-elle. C’est un fléau de société présentement et nous, on s’y attaque. »

Outre les bienfaits liés à la socialisation, le retrait des téléphones cellulaires permettra, entre autres, d’améliorer la concentration des élèves, d’optimiser leur créativité et de les former vers une utilisation plus responsable du numérique.  « Il y en a des dépendances, c’est réel. Alors, il doit avoir un sevrage. Éventuellement, ils vont réaliser que finalement ils n’en n’ont pas vraiment besoin et ils vont arriver à bien gérer ça », fait valoir Mme Martel.

Déconnecter pour mieux connecter

« Ils doivent apprendre à faire autrement et il est là le grand défi. Mais on a déjà plein d’activités et plein d’idées en tête », ajoute la directrice. Même si la nouvelle n’a été que récemment annoncée aux élèves et à leurs parents, le personnel est déjà prêt à affronter la rentrée scolaire qui se fera, pour la première fois, sans cellulaire. 

Grâce à un comité non-cellulaire constitué de psychologues, de technicien en éducation spécialisée, de professeurs et bientôt d’élèves, l’école prévoit ajouter, entre autres, des paniers de basketball et des tapis pour permettre aux jeunes de se rassembler à l’extérieur sur le terrain. Puis tous les vendredis, les élèves danseront sur l’heure du dîner. 

« Au secondaire, c’est là qu’ils développent leur personnalité et ce qu’ils vont devenir. En ce moment, on n’a pas accès à eux et on a hâte d’avoir accès à eux », appuie Mme Martel, confiante des bienfaits qui attendent les élèves dès cet automne.