Le maire de Saint-Colomban et nouveau président du Conseil de préfets et des élus des Laurentides (CPERL) Xavier-Antoine Lalande est au front dans ce dossier.
Ce dernier affirme que les Laurentides sont « sous-financées et classées généralement 15e-16e région per capita en fonction de l’argent envoyé dans les hôpitaux et les écoles. On constate toujours que les Laurentides sont sous-traitées. Quand le projet de la carte électorale est sorti, c’était clair que, dû à la croissance démographique dans les Laurentides, tout pointait vers la création d’une nouvelle circonscription dans la région. »
Il rappelle d’ailleurs que « puisqu’il y a eu beaucoup de mouvements politiques au provincial, le gouvernement a voté la loi suspendant le redécoupage de la carte électorale. »
De son côté, la députée des Plaines Lucie Lecours est déçue : « Ce qui est dommage est que l’ensemble des partis politiques étions d’accord avec la loi 59 adoptée de façon unanime qui reportait l’arrivée d’une nouvelle carte électorale. La carte qui était proposée en 2023 n’était pas acceptable en termes de représentation des régions éloignées et des grandes régions. Et ainsi, nous avons décidé de mettre ça sur la glace et de revoir les critères que nous allons proposer à la CRÉ. »
La représentativité en jeu
Le cœur de l’enjeu pour Xavier-Antoine Lalande est la représentativité : « On a toujours été attaqués financièrement et là, on se faisait attaquer au niveau de nos droits politiques, nos droits d’être représentés à Québec de manière équitable. » Après avoir étudié leurs recours, ils ont découvert de la jurisprudence dans d’autres provinces. « C’est la défense du droit fondamental d’être représenté convenablement » qui motive l’élu municipal.
L’option privilégiée par le CPERL et la plupart des régions du Québec est l’ajout de deux nouvelles circonscriptions et d’attendre avant la dissolution des deux autres prévues en Gaspésie et dans l’est de Montréal.
Il reste deux étapes pour la Commission de la représentation électorale (CRÉ). La deuxième carte a été déposée le mercredi 3 décembre. Un débat de cinq heures était ainsi prévu pour l’étudier à l’Assemblée nationale. Des recommandations seront formulées afin que la nouvelle carte soit adoptée d’ici février. Après son adoption, une période de six mois est nécessaire pour qu’elle soit effective lors de prochaines élections.
« J’ai pris connaissance du rapport déposé la semaine dernière et cette autre proposition ne répond pas plus aux besoins de notre population. Pour le moment, la décision n’est pas prise [de faire appel] », mentionne la députée des Plaines.
Des élections au printemps?
Quatre options semblent sur la table pour le gouvernement provincial : contester l’appel et amener le dossier en cour suprême ; travailler avec la CRÉ et le Directeur général des élections pour des correctifs mineurs à leur travail ; déposer une nouvelle loi qui viendrait encore suspendre le redécoupage de la carte électorale ; déclencher des élections hâtives afin que la période de six mois ne soit pas complétée. Il y aurait donc des élections selon la carte électorale de la dernière élection générale.
Mme Lecours reconnaît que « les Laurentides ont un enjeu de croissance de la population depuis plusieurs années. Ma circonscription (Les Plaines) est elle-même née en 2018 d’une réalité : la population décide de s’expatrier en première, deuxième ou même troisième couronne. »
Elle n’a toutefois pas voulu commenter les rumeurs d’élections hâtives. Elle rappelle que « les élections au Québec se font à date fixe et je continuerai de travailler pour représenter les citoyens qui m’ont élue aux dernières élections jusqu’aux prochaines ».

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