logo journal leveil
icon journal
La gestion de l’offre enfin protégée officiellement

Photo courtoisie Jean-Denis Garon –

Le député de Mirabel, Jean-Denis Garon, salue l’adoption historique de la loi protégeant la gestion de l’offre, qu’il qualifie de victoire pour les producteurs agricoles et les consommateurs du Québec.

La gestion de l’offre enfin protégée officiellement

Publié le 21/07/2025

Ça y est. Depuis le 26 juin, la gestion de l’offre pour les produits laitiers, la volaille et les œufs est protégée par la loi. Après l’échec de la dernière législature, le texte a été adopté à l’unanimité par la Chambre des communes au début du mois de juin.

C’est dans cette optique que le Sénat n’a eu d’autre choix que d’adopter lui aussi le projet de loi en troisième lecture le 17 juin dernier. « L’adoption de ce projet de loi serait sans aucun doute un geste provocateur, mais [Donald Trump] se sent si facilement provoqué, parfois pour des raisons totalement imaginaires, qu’il semble inutile de marcher sur la pointe des pieds » a tenu à mentionner l’honorable Paula Simons, une des sénatrices qui a bloqué le projet l’automne dernier.

Le député du Bloc québécois dans Mirabel, Jean-Denis Garon, célèbre cette victoire pour l’ensemble du secteur agricole et les consommateurs : « Depuis des années, le Bloc dépose et débat d’un projet de loi pour protéger intégralement notre système de gestion de l’offre lors de négociation d’accords commerciaux. À chaque fois que le Canada négocie, il gruge une partie de la gestion de l’offre et il laisse les pays étrangers voler une partie du marché dans les œufs, la volaille, les produits laitiers. »

Le député tient à rappeler ce que ça implique : « Le principe de la gestion de l’offre, c’est que l’on consomme ce qu’on produit. On contrôle la qualité, les prix sont stables et les contribuables ne subventionnent pas ces producteurs à même leurs impôts. C’est un modèle qui fonctionne et qui nous assure une bonne qualité et un prix stable. »

Si le projet de loi est mort au feuilleton avant les élections du printemps, M. Garon explique ce qui s’est passé jusqu’à l’adoption de la pièce législative : « Il y avait deux sénateurs qui ont décidé de bloquer. On a réussi à se faire entendre pendant la campagne électorale. Le premier ministre Mark Carney, au débat des chefs, s’est engagé à faire adopter le projet de loi du Bloc Québécois. Le gouvernement l’a appuyé à l’unanimité, le Sénat l’a adopté rapidement. On voit très mal comment Mark Carney pourrait se permettre d’ouvrir ce dossier à nouveau dans ses négociations avec Donald Trump. »

Pour expliquer les motivations derrière cette mesure, le député de Mirabel explique l’importance de protéger ce système dont le Canada s’est doté il y a plusieurs années pour soutenir les producteurs agricoles : « Laisser le lait américain entrer librement pour voler le marché des producteurs au Québec, ce n’est pas du libre-échange. Les Américains subventionnent grassement tous les producteurs laitiers et leur agriculture. Le Wisconsin à lui seul produit plus de lait que le Canada au complet. Il serait capable, en nous exportant leurs surplus, de tuer l’ensemble de nos fermes. Tout ça avec l’argent des contribuables américains alors que sous la gestion de l’offre, il n’y a pas un contribuable qui subventionne nos producteurs laitiers. »

Il poursuit en expliquant les particularités entre nos voisins du sud et notre propre système de gestion de l’offre : « Aux États-Unis, les personnes véganes, à même leurs impôts fédéraux, subventionnent les producteurs laitiers dont ils ne boiront jamais le lait. Rendus à l’épicerie, les consommateurs trouvent que c’est moins cher, mais ils ne se rendent pas compte qu’ils ont payé deux fois. Nous, ici, avec la gestion de l’offre, nos producteurs ont un marché garanti, on s’assure que le prix puisse couvrir leurs coûts, mais en échange, il n’y a pas un seul argent public qui s’en va vers nos producteurs. Ici c’est le buveur-payeur. Tu bois du lait, tu payes ton lait ! »

« Ça sert à quoi le bloc ? Ça sert à ne jamais abandonner sur les intérêts du Québec. Les gens, avec ce qui s’est passé avec Trump, se sont rendu compte à quel point nos secteurs économiques devaient être protégés et que personne à part nous ne les protégera » a tenu à ajouter M. Garon.

De son côté, le producteur laitier Jonathan Thérien, président de la Fête champêtre de Mirabel–Deux-Montagnes et candidat au poste de conseiller municipal pour le district 1, se réjouit de cette nouvelle loi : « On peut dire enfin ! Avec l’incertitude de l’autre côté des frontières avec les États-Unis, les producteurs sous quotas (lait, œuf, poulet et dinde) peuvent respirer. Ça fait longtemps qu’on sait que les Américains veulent avoir une plus grande part de notre marché laitier, mais la gestion de l’offre les bloquait. Je suis assez content que notre nouveau gouvernement décide d’appuyer l’initiative du Bloc. Ça prouve que l’on veut nous protéger des prochaines négociations et que l’on veut peut-être miser plus sur l’économie locale ».

« On s’est doté d’un système qui fonctionne où tout le monde est capable de bien vivre de sa production. Je ne vois pas pourquoi on mettrait ça à risque. On veut une autonomie et nous l’avons. Nos produits sont vendus ici. C’est un système qui est parfait pour les producteurs et pour les citoyens. Ça nous assure un produit de qualité, un produit fait chez nous », a déclaré la députée de Mirabel Sylvie D’Amours.

Par contre, dans une lettre de Donald Trump envoyée au Canada le 11 juillet, ce dernier affirme qu’il imposera de nouveaux droits de douane de 35 % sans vraiment détailler ce que ça impliquera. Il mentionne la gestion de l’offre dans la liste des éléments irritants. Même si la loi est adoptée, du travail reste à faire pour s’assurer de son application.