L’émission mettait en scène, au départ, 11 pâtissiers amateurs, retenus parmi quelque 5 000 candidats. Chaque semaine, ceux-ci devaient revisiter un classique, relever une épreuve technique, pour terminer avec une épreuve créative sur un thème qui leur était imposé. Et chaque semaine, un candidat était éliminé.
Quatre candidats sont toujours en lice, dont justement Carl Arsenault, le tout premier candidat «étranger» à prendre part à ce concours. Celui-ci a réussi un exploit peu banal en se taillant une place pour cette grande finale des plus convoitées qui mettra un terme à un long marathon de huit semaines.
C’est que chacune des émissions, d’une durée de deux heures et plus lorsque diffusée à la télé, a représenté presque huit heures de tournage à chaque semaine.
«Les émissions ont été enregistrées de la fin avril à la fin de juin à Montfort-L’Amaury, une commune située près de Versailles. Chacune des émissions était enregistrée sur deux jours. C’était de très longues journées. C’était très demandant», de raconter, vendredi dernier, Carl Arsenault quelques heures avant de s’envoler pour la France.
Celui-ci qui a grandi tout près de l’école Horizon-Soleil, dans le quartier des Îles, à Saint-Eustache, va, en effet, regarder cette huitième et dernière émission de la quatrième saison de Le meilleur pâtissier en compagnie des concurrents qui étaient sur la ligne de départ.
Deux fois plutôt qu’une
Comment un Québécois s’est-il retrouvé de la sorte sous les feux de la rampe en France?
«J’ai été sommelier pendant sept ans à la Délégation générale du Québec à Paris et j’étais un spectateur assidu de l’émission. Mon ami m’a inscrit et j’avais été choisi pour la troisième saison. Mais, en raison d’un conflit d’horaire, j’ai dû me retirer. Puis, pour la quatrième saison, le producteur m’a rappelé et m’a convaincu de reprendre tout le processus. J’ai à nouveau été retenu. Mais, à ce moment, j’étais revenu vivre à Montréal, mais j’ai été en mesure de participer au tournage», raconte celui qui, actuellement, est maître d’hôtel au restaurant Léméac.
«C’est ma mère [aujourd’hui décédée] qui m’a transmis cette passion. J’aime bien être ordonné, précis et rigoureux. Et la pâtisserie demande tout cela. Mais, bien sûr, le fait de résider à Paris m’a permis d’apprécier encore plus les desserts», mentionne le finaliste qui n’en est d’ailleurs pas à une première participation à une compétition à l’international.
Une chaîne sur YouTube
La grande finale est donc venue et, même si Carl Arsenault en connaît déjà l’issue, il a bien hâte de la visionner en compagnie des 10 autres concurrents avec lesquels de nombreux liens ont été tissés.
«Aussi, c’est toujours intéressant de voir le montage final, car nous n’avons pas vu encore cette émission», d’indiquer Carl qui, s’il l’emporte, aura droit à la publication du livre de ses plus belles recettes.
La tâche sera cependant difficile puisque lui et les trois candidats devront revisiter le gâteau le plus complexe de la pâtisserie française: le Saint-Honoré, préparer un Princesstarta, un gâteau venu de Suède créé en 1930, et, comme ultime épreuve, réaliser une version modernisée du gâteau glacé de Noël.
«Pour moi, je suis déjà gagnant avec cette participation à la grande finale», de confier Carl Arsenault qui a même créé sa chaîne YouTube – Carl is Cooking – sur laquelle il montre, et en français, comment concocter des desserts.
Et même si celui-ci ne l’emporte pas, il pourra se vanter d’avoir connu la consécration en ayant été choisi à deux reprises comme le meilleur chef de la semaine, dont lors de la septième émission alors qu’il a préparé une gigantesque tarte au sucre pour 150 personnes, ornée d’un drapeau québécois!
«Pour ce dessert, j’avais bien évidemment décidé de rendre hommage au Québec! C’est grâce au Québec que je suis venu vivre en France durant plus de sept ans… C’était ma façon de remercier ma province pour tout ce qu’elle m’a donné», de dire celui qui fait la fierté de son père, Raymond.
Légende Carl Capture d’écran 1
Crédit photo: Carl is Cooking – YouTube
Carl Arsenault dans l’une des vidéos que l’on peut visionner sur sa chaîne YouTube, Carl is Cooking.