Pas plus tard que la semaine dernière, la Ville affirmait avoir un plan. Mais les citoyens n’y croient plus. Certains affirment même, sur les réseaux sociaux, vouloir quitter Sainte-Marthe-sur-le-Lac tellement ils sont exaspérés de cette situation. Il faut dire qu’ils n’en sont pas à une première brassée de lavage à jeter à la poubelle. Certains craignent même pour leur santé.
«À chaque fois, la mairesse nous dit qu’elle va travailler avec la Chaire de la polytechnique, comme si c’était une bonne nouvelle, mais à chaque fois rien ne change», rage Julie Pelletier, une citoyenne de Sainte-Marthe-sur-le-Lac qui a décidé de prendre ce dossier en main. Depuis le mois d’août, dit-elle, qu’elle travaille à temps plein afin de trouver des solutions, son métier d’enseignante ayant été mis sur pause en raison de la COVID-19.
«Aussitôt que la demande est plus élevée, par exemple le matin lorsque les citoyens prennent leurs douches, ça précipite le manganèse dans les conduits et fait en sorte que les gens ont de l’eau colorée, le matin, mais aussi au cours de la journée, en tout temps ! Et ça touche vraiment tous les secteurs de Sainte-Marthe», de dire Mme Pelletier, qui a d’ailleurs recueilli des informations depuis l’été prouvant que la problématique s’étend à l’ensemble de la municipalité. Une carte géographique est disponible sur la page Facebook «Eau potable Sainte-Marthe-sur-le-Lac» sur laquelle les citoyens se vident le cœur depuis l’été, en publiant des photos de leur eau et en se relançant à savoir qui aura la plus brune.
Un conseiller veut que ça cesse
Conseiller municipal à Sainte-Marthe-sur-le-Lac depuis 2005, François Robillard a annoncé, en septembre, qu’il briguerait la mairie de Sainte-Marthe-sur-le-Lac lors des prochaines élections municipales. Il fera sûrement de l’eau et de la digue ses principaux chevaux de bataille.
Selon lui, «la mairesse [Me Sonia Paulus] manque de transparence dans le dossier de l’eau».
«Les citoyens ont divulgué plus d’informations pertinentes en quelques mois que la ville au cours des dernières années. La mairesse se targue d’avoir un plan d’intervention et d’être transparente, mais tout a été fait en réaction à l’implication de citoyens marthelacquois. La mairesse n’a jamais été proactive dans le dossier», lance M. Robillard avant d’ajouter que «Me Paulus a perdu la confiance des citoyens en tentant de minimiser le problème».
«Inviter les experts autour d’une table pour connaître leur point de vue et répondre aux questions des citoyens serait un bon début pour contrer la désinformation! Cela serait beaucoup plus efficace et professionnel que le dernier communiqué émis par la ville».
Désinformation
Dans ce communiqué daté du 16 octobre, auquel fait référence François Robillard, la Ville de Sainte-Marthe-sur-le-Lac prévient ses citoyens que «plusieurs informations erronées et inexactes» circulent actuellement dans les médias et sur les réseaux sociaux au sujet de la dangerosité de l’eau potable. À cet effet, écrit le Service des communications, «la Ville de Sainte-Marthe-sur-le-Lac tient à rassurer la population et à rappeler que les normes sur le traitement de l’eau potable imposées par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques sont entièrement respectées».
«Par ailleurs, poursuit-on dans le communiqué en question, la Direction de Santé publique (DSP) du CISSS des Laurentides nous a confirmé que jamais il n’a été demandé à un citoyen de procéder à un recensement sur les problèmes de santé au sein de la population. Pour la DSP, les renseignements obtenus par un «recensement maison» ont peu de valeur scientifique réelle et peuvent surtout inquiéter inutilement la population. Une étude de ce type demande une méthodologie différente et des protocoles très stricts.»
La Ville de Sainte-Marthe-sur-Lac affirme collaborer avec le CISSS des Laurentides afin de caractériser la situation et de déterminer des solutions.
«Comme c’est le cas avec la pandémie de la COVID-19, conclut-on, la prolifération de fausses informations peut créer de l’anxiété au sein de la population, nous invitons donc les Marthelacquoises et Marthelacquois à s’informer sur l’eau potable à même les sources officielles d’information, soit la Ville de Sainte-Marthe-sur-le-Lac et la DSP du CISSS des Laurentides. Ils peuvent en outre consulter la foire aux questions et les analyses d’eau à cette page sur notre site Web».
MOTS-CLÉS
Sonia Paulus
eau
eau colorée
François Robillard
École Polytechnique
Sainte-Marthe-sur-le-Lac