Une petite marche dans les rues situées tout près de l’actuelle gare Grand-Moulin permet effectivement de constater que le paysage change de semaine en semaine. De petites maisons unifamiliales, mises en vente et rapidement rachetées par des promoteurs, font maintenant ou feront place à des duplex ou triplex, mais surtout à des immeubles de plus de cinq logements, selon la superficie du terrain disponible.
Densifier le territoire
Ce «boom» dans le secteur de la construction résidentielle, le premier depuis le développement du Coteau Deux-Montagnes, dans les années 1980 et 1990, n’est évidemment pas étranger à la venue du REM à Deux-Montagnes, mais aussi à l’obligation qu’a maintenant la Ville de densifier son territoire, avec l’entrée en vigueur du Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PDAM) de la Communauté urbaine de Montréal (CMM) et l’instauration d’aires TOD autour des gares.
Les élus de Deux-Montagnes ont d’ailleurs adopté, en juin 2019, un nouveau règlement qui définit les hauteurs maximales des bâtiments permises dans l’aire TOD (Transit Oriented Development) de Grand-Moulin et les zones où celles-ci seront appliquées, permettant donc la construction de ces nouveaux immeubles. Dans ce secteur, mis à part une bande terrains située au sud de la rue Cedar et à l’est de la 8e Avenue, ils ne pourront excéder quatre étages.
«C’est la CMM qui nous demande de densifier de 40 à 60 logements l’hectare. À titre d’exemple, dans les autres municipalités de la MRC de Deux-Montagnes, c’est en moyenne 22 logements l’hectare», d’expliquer le directeur général de la Ville de Deux-Montagnes, Benoit Ferland, précisant qu’une bonne dizaine de chantiers sont en cours de construction sur le territoire ou le seront bientôt.
Un exemple de densification (chemin d’Oka, face à la 11e Avenue)
Photo tirée de Google Map – Avant: deux petites maisons unifamiliales occupaient les deux lots.
Photo Benoît Bilodeau – Après: trois nouveaux immeubles de huit logements remplacent dorénavant les deux maisons unifamiliales.
Les promoteurs y trouvent leur compte
Et malgré les retards dans l’échéancier du REM, ajoutée à l’obligation qu’ils ont de verser une redevance unique de 10 $ le pied carré habitable pour toute nouvelle construction (incluant les garages souterrains) de plus de 700 000 $ se situant dans un rayon de 1 km des futures stations du réseau, appelée la «taxe du REM», les promoteurs semblent y trouver leur compte.
Comme par exemple Les Immeubles Bouchard Girard qui ont complété, l’été dernier, la construction d’un bâtiment de 42 logements sur le chemin d’Oka, à la hauteur de la 8e Avenue, à proximité de l’hôtel de ville. «Dans ce cas-ci, la redevance s’est élevée à 400 000 $; une somme qui n’aurait pas été versée si l’immeuble avait été construit à Saint-Eustache ou Sainte-Marthe-sur-le-Lac», d’illustrer M. Ferland, ajoutant que ce nouvel immeuble, appelé Le Boréal, rapportera autour de 80 000 $ de taxes à la Ville, plutôt que 15 000 $ comme c’était le cas avec les deux anciens restaurants qui se trouvaient sur ces terrains.
Félix-Antoine Marcotte, du Groupe Quantum, est un autre entrepreneur qui juge que «cela en vaut tout de même le coup» que de construire dans le secteur de Grand-Moulin. Celui-ci est actuellement à construire un immeuble de huit logements sur deux lots situés à l’intersection des rues Nationale et Saint-Jude, immédiatement aux abords de la voir ferrée. Il s’agit de son septième projet de construction à Deux-Montagnes. Du nombre, il y a un autre immeuble de huit logements déjà complété et situé un peu plus loin sur la rue Saint-Jude où, tout à côté, il dispose aussi d’un autre terrain prêt à accueillir un nouveau bâtiment.
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