Aussi, les six familles en question, qui ont d’ailleurs mis en ligne une pétition dans le but de recueillir le plus d’appuis possible, réclame de ce même gouvernement qu’il «offre à tous les sinistrés de Sainte-Marthe-sur-le-Lac la possibilité de quitter leur propriété, et ce, en bénéficiant d’un dédommagement tenant compte de la valeur foncière de leur propriété avant les inondations» .
«Les citoyens inondés avaient pourtant acheté leur propriété dans un secteur zoné «non inondable» , zonage établi par la Ville et approuvé par le gouvernement du Québec. Ce zonage est d’ailleurs à risque d’être bientôt modifié à titre de «inondable» , ce qui aggraverait considérablement la perte de valeur des propriétés inondées et compromettrait leur revente» , précise d’ailleurs la pétition qui, à ce jour, a recueillie 2 168 signatures.
Une situation exceptionnelle
«Ce que nous voulons, c’est que le gouvernement reconnaisse le caractère exceptionnel de la situation que nous vivons. L’actuel programme d’aide aux sinistrés ne répond pas aux besoins spécifiques des sinistrés de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, les laissant avec des pertes financières importantes et un stress quotidien» , d’expliquer, en entrevue, Myriam Sabourin, dont la résidence située sur la 18e Avenue, à Sainte-Marthe-sur-le-Lac, a été inondée.
Ses quatre enfants, son conjoint et elle-même n’y habitent toujours pas et ont d’ailleurs dû louer une résidence dans le secteur de Saint-Augustin, à Mirabel, en attendant, comme plusieurs autres, que les travaux puissent être entrepris. «Il y a des centaines de ménages qui ne savent pas s’ils vont partir ou rester et rénover. On ne peut se permettre d’attendre des mois. Nous en sommes à l’étape de savoir ce qu’on fait pour la suite des choses. On veut savoir» , d’ajouter Mme Sabourin.
Et la suite des choses, aux yeux de Mme Sabourin, comme elle l’a exprimé à Québec, en conférence de presse, c’est que les sinistrés ne soient pas les seuls à porter toutes les conséquences de ce qu’ils ont vécues. «Il y a eu tout le stress, la peur, le soir où on a quitté, mais aujourd’hui, maintenant, ce qu’on vit, c’est plus les casse-têtes financiers, la perte de valeur de nos maisons, la perte d’énormément de biens, et le programme gouvernemental qui nous est offert présentement ne répond pas à nos besoins» , a-t-elle dit au sortir d’une rencontre avec la ministre Geneviève Guilbault.
Mme Sabourin, tout comme des membres des autres familles sinistrées qui ont initié cette pétition ont, en effet, eu l’occasion de rencontrer, le mercredi 28 mai dernier, en fin d’avant-midi, à Québec, la ministre de la Sécurité publique pour la sensibiliser à leurs revendications. «Nous avons senti une ouverture de sa part et elle a reconnu que la situation à Sainte-Marthe-sur-le-Lac est particulière. Elle n’a cependant pas pris d’engagement concret pour le moment» , raconte la Marthelacquoise.
Support de la députée St-Pierre
Plus tôt, Mme Sabourin et son groupe avaient obtenu le support de la députée Christine St-Pierre, porte-parole de l’opposition officielle en matière de sécurité publique et ex-ministre responsable de la région des Laurentides. À la période de questions, Mme St-Pierre a, en effet, interpelé la ministre Guilbault pour l’enjoindre à modifier l’actuel programme d’indemnisation et lui demander à rencontrer les familles qui s’étaient déplacées à Québec. Ce qui a été fait.
«Nous sortons satisfaits de la rencontre. La ministre s’est engagée à vraiment prendre en compte la situation de ces sinistrés de Sainte-Marthe-sur-le-Lac qui vivent une situation tout à fait particulière. Aujourd’hui, ce sont leur vie qui se retrouve en suspens. Le nouveau programme est mal adapté à leur réalité» , a plaidé, en conférence de presse par après, la députée libérale de l’Acadie qui demande donc au gouvernement de reconnaître la valeur des maisons des sinistrés marthelacquois.
«On a des gens de classe moyenne, ce ne sont pas des personnes riches. Et M. Legault a dit qu’il ne voulait pas payer pour des riches, mais ce n’est pas des riches qui sont ici. Et il y a des exemples ailleurs dans le monde. Au New Jersey — il y a eu des reportages à CBC, Radio-Canada — on a donné la valeur des maisons, et je pense que ça, c’est plus juste» , a, enfin, signalé Mme St-Pierre.
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