Ils entendent contraindre les administrateurs à rendre des comptes aux membres concernant la situation financière de l’organisme.
Selon Michel Goyer, ancien directeur de la CCI2M et membre du groupe, l’organisme n’a pas tenu son assemblée générale annuelle dans le délai prescrit de quatre mois suivant la clôture de son exercice financier du 30 juin 2025, contrevenant ainsi aux règlements généraux. La chambre serait incapable de produire des états financiers audités, estime M. Goyer.
« L’Assemblée générale annuelle doit se tenir dans les quatre mois de l’exercice financier lorsqu’elle se termine. Le dernier exercice financier était le 30 juin 2025. Normalement, un bon conseil d’administration aurait fait une assemblée générale annuelle dans les quatre mois », justifie Michel Goyer.
Problème de gouvernance
Pour l’ex-DG de la CCI2M et actuel membre à titre de président de patrimoine culturel du Vieux-Saint-Eustache, la gouvernance du conseil d’administration demeure l’un des principaux problèmes de l’organisme. Selon lui, le conseil n’existerait que sur papier. « Ce que je constate et ce que j’entends, c’est que le conseil d’administration ne prend aucune décision. C’est trois, quatre personnes à l’intérieur d’un bureau de direction qui prennent les décisions », déplore-t-il.
Et pour cause, M. Goyer révèle avoir été contacté pour occuper le poste de directeur général par intérim après le départ de Normand Yargeau, à raison de deux jours par semaine. Cependant, il affirme qu’aucune résolution du conseil d’administration n’avait été adoptée pour cette embauche. « La personne qui m’a appelé, c’était justement l’avocat [du conseil d’administration]. Il était censé connaître tout, mais il n’y avait aucun mandat du conseil d’administration », dénonce-t-il.
Michel Goyer va plus loin, remettant en question les capacités du président Clément Charest à diriger la Chambre.
Le conseil d’administration ne compterait actuellement que six membres, dont l’un ne participerait plus aux réunions sans avoir formellement démissionné, rapporte-t-il.
Michel Goyer propose un nouveau conseil d’administration avec des gens qui connaissent le bien-fondé de la gouvernance d’un conseil d’administration. Il propose aussi l’élaboration d’un plan stratégique et la modification des règlements généraux pour les adapter au Code civil.
« Et à l’intérieur du conseil d’administration actuel, il y a un avocat, et lui, il n’a pas l’air trop préoccupé [par] les règlements généraux, il les interprète peut-être à sa façon, mais les règlements généraux, en principe, c’est appuyé sur le Code civil », soutient-il.
« On n’est pas en train de passer le bulldozer. Ce qu’on veut, c’est de rétablir une gouvernance qui a de l’allure », insiste-t-il.
Rien ne va
Michel Goyer se dit préoccupé par la situation de la Chambre de commerce et d’industrie de Deux-Montagnes. Citant des sources qu’il dit fiables, il révèle que l’organisme devrait 75 000 $ en rapports trimestriels non produits de TPS, TVQ et déductions à la source depuis un an.
« Quand on est administrateur, la seule chose qui doit nous préoccuper au départ, à part de faire du bénévolat bien sûr, c’est de s’assurer que les DAS soient envoyées au gouvernement, que les TPS soient remboursées au gouvernement, les TVQ soient remboursées au gouvernement. C’est la règle de base », explique-t-il.
« Quand le président mentionne que tout va bien, je suis obligé de dire, ou bien il est menteur, ou bien il se met la tête dans l’eau et il ne veut pas voir ce qui se passe », déclare-t-il, faisant écho aux déclarations de Clément Charest dans le journal l’Éveil sur la situation de la chambre. M. Goyer déplore, par ailleurs, le départ massif des employés, et l’instabilité au sommet de l’institution.
Nous avons contacté le président du Conseil d’administration, M. Clément Charest, qui n’a pas donné suite à notre demande.

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