Bloc sanitaire : Isabel Mattioli revient à la charge

Aussi, après être intervenue sur cette question au cours des dernières années, des derniers mois et plus récemment lors des séances ordinaires tenues en juillet et en août, elle demande maintenant à ce que le conseil municipal qui sera élu le 2 novembre prochain fasse de ce dossier une priorité lorsque viendra le temps de préparer le budget de l’année 2026 de la Ville de Saint-Eustache.

Pour appuyer sa démarche, la conseillère indépendante a fait circuler au cours de l’été une lettre qu’ont signée une vingtaine de commerçants du Vieux-Saint-Eustache. Selon ce qu’en sait Mme Mattioli pour en avoir discuté avec, ces commerçants en ont assez de gérer le va-et-vient de visiteurs qui souhaitent utiliser les toilettes de leurs commerces. L’élue a d’ailleurs déposé cette lettre d’appui à ses collègues du conseil municipal lors de leur séance ordinaire du mois de juillet.

La situation actuelle

Actuellement, deux toilettes chimiques, disposées dans une case de stationnement située à l’arrière de la mairie, sont mises à la disposition du public, mais l’été seulement. Aux yeux de la conseillère du district de la Seigneurie, de telles toilettes ne constituent pas une solution viable, surtout lors des périodes de canicules.

Celle-ci croit qu’un bloc sanitaire avec des toilettes publiques, des lavabos, des abreuvoirs et même des douches pour les itinérants pourrait être aménagé sur une parcelle de terrain située à l’arrière immédiate du stationnement de la mairie de Saint-Eustache, sans pour autant toucher à l’arbre qui se trouve à cet endroit.

« Il y a plein de villes dans le Québec, des villes plus petites que nous, qui ont des toilettes publiques. Je ne comprends pas qu’une ville aussi grande que la nôtre, aussi populaire que la nôtre, avec autant de visiteurs, avec une descente de bateaux, qu’on n’ait pas de toilettes publiques. On a la mairie, on a l’église, mais les soirs, les fins de semaine, ce n’est pas ouvert. Les gens se rabattent sur les commerces du Vieux-Saint-Eustache pour aller aux toilettes », a fait valoir, lors de cette séance du mois de juillet, Isabel Mattioli.

Une question de temps ?

La conseillère municipale du Vieux-Saint-Eustache, Michèle Labelle, a alors pris la parole pour mentionner qu’il était « très probable que ce projet se concrétise l’année prochaine ». « On est vraiment rendus là […] J’en ai déjà d’ailleurs parlé à Julie Ladouceur [copropriétaire du café/sandwich pour emporter et de la boutique Ladouceur du terroir]. Elle est au courant de ça. On a même prévu de mettre la signalisation en attendant pour dire aux gens où ils peuvent aller. C’est une question de temps, tout simplement », a indiqué, toujours lors de cette séance du mois de juillet, Mme Labelle.

Son collègue Daniel Goyer, conseiller municipal sortant du district des Érables, a renchéri en disant que la Commission des services techniques et des changements climatiques qu’il préside avait commencé « à regarder la problématique dans son ensemble, parce que, avec l’arrivée des vélos BIXI, cela va engendrer un « achalandage nouveau » à l’arrière de la mairie et de l’église.

« On ne me tient pas au courant »

Lors de la séance ordinaire du mois d’août, la conseillère municipale Isabel Mattioli est revenue sur la question, étonnée de ce qu’elle avait entendu le mois précédent. « C’est quand même drôle. Ça fait plusieurs années que j’en parle du bloc sanitaire à l’arrière de la mairie. J’ai même fait la demande à l’ajouter dans le budget pour cette année. Il n’y a rien eu là-dessus. Tout d’un coup, on me dit qu’il y a un projet là-dessus. C’est drôle que je n’aie pas été mise au courant à ce moment-là », a-t-elle fait savoir.

Le maire Pierre Charron est alors intervenu pour préciser que l’option de la Maison du citoyen était toute récente et qu’il ne pouvait pas en faire état en juillet dernier. Il a aussi mentionné que la Ville de Saint-Eustache pourrait mettre la main sur le local occupé actuellement par les Trouvailles d’Eustache (un comptoir de vente de marchandises usagées situé à l’arrière de l’église) s’il devait se libérer. « On sait que c’est envisagé, alors on a communiqué avec la Fabrique pour dire que la Ville était intéressée à avoir le local parce qu’il y a des toilettes là », a révélé M. Charron.

Isabel Mattioli insiste, en entrevue téléphonique, sur le fait qu’elle aurait aimé qu’on la tienne au courant de l’évolution de ce dossier puisqu’elle en parle depuis qu’elle a été élue en 2017, d’abord au sein de l’équipe du maire Charron, puis après l’avoir quittée au printemps 2021 et avoir été réélue en novembre 2021. « C’est la moindre des choses que la personne qui propose une idée ou qui soumet quelque chose, et qui a en plus le soutien de commerçants, soit tenue au courant. C’est une situation que je trouve déplorable. Depuis que je suis indépendante, on ne me tient pas au courant. Il faut que j’apprenne tout par les procès-verbaux », de conclure l’élue qui, comme ses collègues, prendra part, le lundi 29 septembre, à une toute dernière séance du conseil municipal avant la tenue des élections du 2 novembre.