Le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques et député provincial de Deux-Montagnes, Benoit Charette, dit se réjouir de l’adoption du projet de loi 40 de son homologue à l’Éducation, Jean-François Roberge, modernisant ainsi la gouvernance scolaire.
Rappelons que ce projet de loi abolit essentiellement les élections scolaires, transforme les commissions scolaires en centres de services et officialise une décentralisation importante de la prise de décision vers celles et ceux qui, aux dires d’un communiqué, «connaissent les élèves par leur nom» .
«Il permettra la mise en œuvre de la nécessaire modernisation de la gouvernance, dans un contexte où les dernières élections scolaires ont été marquées par un taux d’abstention record de 95 %.»
C’est donc dire que le mandat actuel des commissions scolaires francophones prend fin immédiatement. Il s’enclenchera alors une période de transition, menée par les directeurs généraux des commissions scolaires, et ce, jusqu’à la désignation de membres des conseils d’administration des centres de services.
«Le projet de loi instaure également d’importantes dispositions contribuant à reconnaître l’expertise professionnelle des enseignantes et enseignants du Québec ainsi que la participation essentielle des parents aux différentes instances décisionnelles.»
Un lien direct
M. Charette assure qu’il se chargera de la mise en place d’un lien direct avec le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, et ce, tout au long du processus de modernisation, dans le but d’assurer une mise en place adéquate des services dans la région. Une équipe du ministère accompagnera également le réseau scolaire durant cette même période.
«Je me réjouis de l’adoption du projet de loi sur la gouvernance scolaire par l’Assemblée nationale, mentionne Benoit Charette. Je suis fier que notre gouvernement ait eu le courage d’aller de l’avant avec la nécessaire modernisation de la gouvernance scolaire. Une nouvelle ère remplie de possibilités s’ouvre pour le réseau scolaire, ici et partout au Québec. Nos concitoyens pourront compter sur moi pour maintenir un lien constant entre notre communauté et mon collègue le ministre de l’Éducation afin de réussir la transition vers une gouvernance scolaire moderne et axée sur les besoins de nos élèves.»
«Derrière le rideau»
Or, cette réaction de la part de l’élu d’ici coïncide avec la parution d’un article dans l’édition de votre hebdomadaire, datée du 12 février dernier.
Ce papier paru dans les premières pages de la section «Actualité» partageait les réactions de la présidente du Syndicat de l’enseignement des Basses-Laurentides (SEBL), Nathalie Bouyer, en lien avec la convention collective des enseignants québécois, qui est actuellement en négociation.
Elle discutait également de cette fameuse loi 40 qui fut adoptée sous bâillon par l’Assemblée nationale du Québec, le vendredi 7 février, soit au lendemain de l’assemblée générale du SEBL qui se tenait à Sainte-Thérèse.
Lors d’un rendez-vous qui aura rassemblé quelque 800 enseignants de la région, la présidente signalait, d’une part, le mécontentement du syndicat et de ses membres quant aux dernières offres patronales – issues du Conseil du trésor et du Conseil patronal de négociation – pour le renouvellement de leur convention, qui sera d’ailleurs échue le 31 mars prochain.
D’autre part, elle parlait des changements apportés par cette loi 40, qu’elle jugeait être «un mal pour la démocratie» . Elle se positionnait en faveur du retrait de cette dernière.
Aux dires de la dirigeante syndicale, cette mesure prévoit bien des modifications à la gouvernance scolaire, en surface, mais toucherait également à la Loi sur l’instruction publique, et même à la convention collective des enseignants.
Selon elle et en ce sens, les conditions de travail et d’exercice des enseignants québécois seraient touchées, assurément, par ce projet de loi du gouvernement de François Legault.
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