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Arianne Collin nommée à la tête de la CCI2M pour sauver le navire

Photo : Arianne Collin –

Arianne Collin est déterminée à insuffler une nouvelle vision à la Chambre de commerce et d’industrie de Deux-Montagnes.

Arianne Collin nommée à la tête de la CCI2M pour sauver le navire

Publié le 12/12/2025

La Chambre de commerce et d’industrie de Deux-Montagnes est en difficulté. C’est une évidence. Les employés se ruent vers d’autres cieux plus cléments, et les activités d’envergure s’annulent, faute de bras. Conscient de cette dérive, le conseil d’administration fait le choix d’Arianne Collin.

Il espère que son dynamisme, sa vision stratégique et son leadership collaboratif donneront un nouvel élan à l’organisation.

La nouvelle recrue a posé ses valises à la Chambre de commerce et d’industrie de la MRC Deux-Montagnes le 8 décembre dernier. Ancienne directrice de bureau de circonscription, ex-conseillère en affaires publiques et agente de chambre de commerce et d’industrie, Mme Collin est considérée comme une experte en relations gouvernementales et en affaires publiques.

C’est un choix stratégique, calculé, qui doit déterminer l’avenir d’une chambre secouée par l’instabilité et minée par la perte de confiance d’une frange de ses membres et de ses partenaires. Arianne Collin est, aux yeux du CA, le sauveur. La solution. Le remède qui fera passer le mal qui ronge l’institution. Mais y parviendra-t-elle ? Saura-t-elle redresser la barre de la CCI2M et la sauver du naufrage ?

Le Conseil d’administration mise surtout sur la solide expérience en gestion, en planification et en relation avec la communauté que possède Mme Collin. La haute direction a foi en son parcours dans le milieu politique et au sein d’une autre chambre de commerce. Ces expériences, écrit le président du Conseil, Clément Charest, ont permis à Arianne Collin « de développer une compréhension fine des enjeux économiques régionaux, ainsi qu’une grande capacité à mobiliser les acteurs du territoire ».

Une nouvelle vision

Arianne Collin hérite d’une chambre très affaiblie. Elle devra reconstituer l’équipe, fidéliser le personnel et restaurer la confiance des uns et des autres envers cette organisation qui, jadis, fut nommée chambre de commerce et d’industrie de l’année par la Fédération des chambres de commerce du Québec.

Elle veut établir une nouvelle vision. Une vision différente de celle de son prédécesseur Normand Yargeau. Celui-ci était perçu au départ comme un sauveur après le passage éclair de Marie-Ève Grégoire, mais, au fil du temps, le conseil d’administration en était venu à juger son approche de gouvernance « traditionnelle ». « On repart avec une vision qui est peut-être plus actuelle et qui est davantage en adéquation avec les besoins du terrain », affirme la nouvelle directrice.

Madame Collin reconnaît que l’organisation traverse actuellement une période de turbulence, mais elle considère cette situation normale, expliquant que l’ancien directeur général, François Chalifour, a occupé son poste pendant « un bon bout de temps, ce qui assure une stabilité ». « Quand quelqu’un comme ça quitte, après, c’est normal que l’instabilité puisse créer de la mouvance autant au travers du CA que des membres », affirme la responsable, estimant qu’un temps d’adaptation est nécessaire afin de rebâtir la confiance envers une nouvelle vision.

À la reconquête des partenaires et des membres

Arianne Collin s’engage à prendre les mesures nécessaires pour assurer le bon fonctionnement de l’organisation. Elle rappelle que le rôle de directeur général consiste à faire des propositions, mais que c’est le conseil d’administration qui entérine les grandes décisions et la vision globale de la Chambre.

« On prendra les mesures pour s’assurer que tout le monde fonctionne bien et qu’on ait une vision stratégique commune et qui intègre la vision de tout le monde. On va devoir travailler en collaboration, c’est certain ».

Arianne Collin, nouvelle DG de la Chambre de commerce et d’industrie de Deux-Montagnes.

Pour restaurer la confiance ébranlée, elle veut établir un contact direct avec les membres ainsi qu’avec les partenaires. « Je pense que ça va être vraiment une démarche très terrain d’aller parler avec les gens, d’aller leur donner confiance », affirme-t-elle. Elle veut stabiliser l’équipe, multiplier les rencontres avec les membres et négocier avec les partenaires froissés par l’annulation d’événements. Les renouvellements d’adhésion ont déjà repris, assure-t-elle.

Une nomination bien accueillie par la communauté d’affaires

Michel Goyer, ancien directeur de la CCI2M de 2006 à 2015, croit qu’il s’agit d’un choix éclairé. Toutefois, il propose d’observer l’évolution de Mme Collin dans les prochaines semaines, estimant qu’elle possède l’intelligence nécessaire pour identifier les transgressions aux règles de gouvernance en place.

« Est-ce qu’elle va avoir la force et l’appui de certains membres du conseil, jusqu’à [ce] qu’il y ait une assemblée générale pour l’appuyer ? » interroge-t-il, exprimant des doutes quant aux marges de manœuvre dont la nouvelle recrue disposera si les pratiques actuelles se maintiennent.

M. Goyer souligne l’existence de « mauvaises manies » au sein de l’organisation, où des décisions sont prises par deux ou trois personnes seulement. Il s’interroge sur la poursuite de ces pratiques qu’il juge problématiques, craignant qu’Arianne Collin ne se retrouve « menottée » dans ses actions.