Réunis à la mairie de Saint-Eustache, le mardi 17 juin dernier, les différents intervenants associés à ce projet ont, en effet, confirmé la création d’une centrale d’appels d’urgence exclusivement dédiée à la prise de ces appels et qui sera pleinement opérationnelle d’ici quelques jours.
Cette antenne distincte, aménagée dans des locaux adjacents à la centrale actuelle, vise, comme on l’a souligné, « à améliorer la gestion des urgences dans les communautés nordiques en centralisant les ressources et les opérations sur un site distinct ».
« Ça change la vie des gens »
L’annonce de ces nouveaux aménagements s’est déroulée en présence d’Ian Lafrenière, ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuits, Pierre Charron, maire de la Ville de Saint-Eustache, Ron Bowles, directeur général de l’Administration régionale Kativik (un gouvernement local qui couvre entièrement le Nunavik), Shaun Longstreet, directeur adjoint du Service de police du Nunavik, et Thierry Vallières, directeur du Service de police de la Ville de Saint-Eustache.
À l’heure actuelle, ce sont cinq villages nordiques qui sont desservis par cette centrale d’urgence dédiée au Nunavik. D’ici la fin de l’année, deux autres communautés s’ajouteront à la liste, ce qui permettra de desservir à ce moment 56 % de la population du Nunavik. Une couverture complète des 14 villages du territoire inuit est prévue pour 2029.
« Ma compréhension, en offrant une telle centrale, c’est que les gens du Nunavik sont probablement plus à l’aise de communiquer avec les répartiteurs. Ce n’est pas le milieu qui reçoit l’appel, c’est quelqu’un d’indépendant. Il n’y a pas de parti pris, il n’y a pas de liens familiaux, et ça, je pense que ça peut amener une sécurité fort importante aux gens qui appellent ou qui veulent dénoncer une situation. Peu importe c’est quoi », s’est félicité le maire Pierre Charron lors de cette conférence de presse.
Tout en saluant la belle collaboration de la Ville de Saint-Eustache dans ce projet, le ministre Lafrenière a tenu, de son côté, à remercier les répartiteurs pour leur travail. « Vous faites partie de la décision, du pourquoi le centre a été établi ici. C’est parce qu’on avait du personnel qui était qualifié, qui était volontaire et qui fait un travail qui est incroyable. On compte beaucoup sur vous. Vous amenez un réel changement, car ça change la vie des gens. J’en suis bien heureux », a-t-il laissé savoir.
Également, Ron Bowles et Shaun Longstreet ont témoigné de l’importance qu’a cette centrale d’appels pour leur communauté. « Notre but, au Service de la police du Nunavik, est d’offrir le même niveau de service que nous voyons dans n’importe quel autre service de police au Québec. Et ce projet, c’est l’une des choses qui nous y amène. J’ai bien hâte de voir ce projet être effectif dans nos 14 communautés. Et aussi, nous voulons avoir des fonds à long terme pour nous assurer que le projet continue année après année », a notamment mentionné M. Longstreet, ajoutant qu’une prochaine étape, avec l’arrivée de la fibre optique, sera d’avoir accès au 911 pour un appel d’urgence, ce qui n’est pas le cas actuellement, car les Inuits doivent plutôt signaler un numéro de 10 chiffres.

Une belle collaboration a permis la réalisation de ce projet qui prend dorénavant un caractère permanent
Formation et séjours de familiarisation pour les répartiteurs
Selon les données fournies par le directeur du Service de police de Saint-Eustache, ce sont 60 000 appels par année, pour une population de 14 000 habitants, provenant du Nunavik que les répartiteurs de la centrale d’appels d’urgence traiteront une fois les 14 villages desservis. À titre de comparaison, la centrale d’appels dédiée au territoire de la MRC de Deux-Montagnes en reçoit 75 000 par année pour une population de 106 000 habitants.
Aussi, avec ce déploiement à venir, le nombre de répartiteurs qui seront affectés à la centrale d’appels du Nunavik passera de 12 à 24. Pour la MRC de Deux-Montagnes, 15 répartiteurs sont nécessaires pour traiter les appels.
En plus d’avoir à portée de la main un lexique des mots les plus importants pour communiquer rapidement avec les policiers inuits, les répartiteurs reçoivent une formation de huit heures de l’Université Laval sur la culture du Nunavik. Ils seront aussi appelés à se rendre au Nunavik pour se familiariser encore plus avec cette réalité et ainsi être en mesure, à leur retour, de mieux desservir ceux et celles qui les appelleront.
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Thierry Vallières
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