Cette reconfiguration n’a toutefois pas ébranlé l’ardeur des quatre fondeurs eustachois puisque tous ont atteint leur objectif. L’aguerri Richard Giroux a mérité sa 12e Barre Or à sa 25e participation et le jeune vétéran Pierre-Marc Girard a enlevé sa 6e Barre Or à sa 12e présence. Quant aux recrues, Lyne Jarry et Marc Sourdif, ils se sont adjugé une médaille de bronze dès leur première apparition. La seule ombre aura été l’absence de leur copain Yves Paquin pour des raisons de maladie.
Conditions difficiles, température idéale
«J’ai beau vieillir, mais cette année a été une de mes meilleures, a commenté Richard Giroux. La neige était rare dans la première section et il fallait une lampe frontale pour ne pas trébucher sur des endroits à découvert au départ à 5 h 30. Les conditions étaient ensuite bonnes, sauf dans quelques côtes où il fallait enlever nos skis.»
Malgré une condition physique impeccable, Giroux a admis avoir peiné dans les six derniers kilomètres. «J’ai été pris de fatigue vers la fin et l’eau sucrée me tombait sur le cœur. J’ai dû me contenter d’eau ordinaire pour finir», raconte-t-il. Il faut dire que les coureurs des bois couchent à la belle étoile et que notre homme s’était réveillé en pleine nuit sans pouvoir se rendormir. Quant à Pierre-Marc Girard, son manque d’entraînement lui a valu une première journée difficile. «J’étrennais de nouveaux skis et bottes et je me suis ramassé avec des ampoules. J’ai bien failli abandonner, mais comme l’ambiance au camp or est tellement stimulante, j’ai changé de bottes le lendemain et j’ai pu terminer en meilleure forme», affirme-t-il.
Deux recrues et le bronze
Lyne Jarry a été littéralement soufflée dès ce premier départ. «J’ai eu le sentiment d’être seule dans toute cette masse de skieurs. De voir toutes ces lampes frontales se mouvoir dans un silence total est tout à fait impressionnant», mentionne-t-elle. Elle avoue avoir passé une nuit presque blanche entre les deux journées de compétition. «Mes colocs ronflaient, dit-elle en riant, mais c’est surtout le stress qui m’a gardée éveillée. Malgré cela et grâce aux encouragements et à l’appui de Marc, j’ai eu ma médaille de bronze.» Elle se dit «euphorique» à la suite de son expérience, mais compte d’abord profiter du moment avant de songer à l’an prochain.
Marc Sourdif qui avait déjà fréquenté l’épreuve comme randonneur libre s’est dit surpris de la facilité relative avec laquelle il a skié le Marathon. «Sauf pour les premiers kilomètres, les conditions étaient idéales. Notre entraînement et le respect de notre rythme nous ont permis de franchir les points de contrôle bien à l’intérieur des temps», a dit celui qui a hérité d’une ampoule à peine les 30 premiers kilomètres franchis. «Un pansement sur le bobo, une bonne nuit de sommeil et rien n’y a paru le lendemain. Nous avons franchi le dernier point, 30 minutes avant le temps limite», a conclu Sourdif qui arbore fièrement sa médaille de bronze depuis dimanche et prévoit récidiver pour obtenir sa médaille d’argent.