À cette époque, l’équipe ne comptait que des joueurs juvéniles, la PDM accueillant uniquement des élèves de niveaux 4e et 5e secondaires. «Nous faisions notre recrutement dans les écoles de la région, se souvient-il, parmi les jeunes possédant les meilleures aptitudes athlétiques, mais qui n’avaient pour la plupart aucune expérience en tant que joueur de football.»
Or, pour bien performer à des niveaux supérieurs, il faut amorcer la pratique à un jeune âge. C’est alors qu’est née l’idée de former des équipes cadettes. Éric Leblanc mentionne à cet effet la formation d’une équipe de football des Centurions à l’école secondaire des Patriotes qui, rappelons-le, se nommait polyvalente Saint-Eustache (PSE) à l’époque. Nous sommes alors dans le milieu des années 1990.
Plus tard, lorsque la PDM a accueilli des élèves de 3e secondaire puis de 1re et 2e secondaires (au pavillon de Pointe-Calumet), le programme régional de football s’est établi à tous les niveaux du secondaire. On compte maintenant un total de trois équipes (une par niveau), c’est-à-dire quelque 150 joueurs et une trentaine d’entraîneurs en plus des parents et bénévoles de toute sorte. Un programme sportif comme celui du programme de football de la PDM implique, si l’on inclut les parents, quelque 500 personnes qui agissent plus ou moins quotidiennement autour de l’équipe.
«Je suis venu à l’école ici, j’ai joué au foot ici, j’ai fait mon stage comme enseignant ici et j’y suis revenu comme enseignant», dit-il. Après avoir joué au football civil à Laval, Éric a joué trois ans pour les Centurions, pour ensuite s’aligner avec l’une des plus puissantes équipes collégiales au cégep de Lennoxville, où il a gagné le Bol d’or au milieu des années 80. «C’est grâce au football que j’ai continué l’école au-delà du secondaire. Et quand tu vises quelque chose, il n’y a plus rien pour t’arrêter», d’indiquer M. Leblanc, qui est aussi convaincu que le football a permis à plusieurs jeunes de rester raccrochés à l’école. «J’ai reçu tellement de témoignages de parents!» s’exclame-t-il.
Et quels ont été ses meilleurs moments à la PDM? «Les trois championnats provinciaux que nous avons gagnés en 2005, 2008 et 2009», dit-il, soulignant les liens développés au fil des ans entre les entraîneurs et les joueurs.
Mais la réalité eut tôt fait de rattraper M. Leblanc et sa famille en changeant leur vie à jamais. Le 4 septembre 2012, il apprend que l’une de ses filles, Lorianne, est atteinte d’un cancer des os. De retour à l’école depuis janvier 2014 après avoir pris soin d’elle et de ses proches, Éric Leblanc a décidé de passer le flambeau des Centurions à une autre personne, soit Jean-Alexandre Bernier, un ex-Centurions et du Rouge et Or de l’Université Laval. «Je veux jouer mon rôle de père au maximum auprès de mes filles et je ne peux pas accomplir deux tâches à 100 %. Je suis assez honnête pour tendre le flambeau.»
M. Leblanc s’est engagé à participer au Tour CIBC Charles-Bruneau, qui amasse des fonds pour le cancer. Il doit amasser 10 000 $ pour participer à l’événement, qui aura lieu en juillet prochain. On peut faire des dons en se rendant sur le site Web [tourcibc.charlesbruneau.qc.ca], section «Dons», et en tapant son nom dans la zone de recherche.