Le besoin de robustesse était clair. Picard n’a pas hésité. Résultat : quatre ajouts d’impact. Vincent Collard, un centre de 20 ans aux saisons constantes de 25 et 28 buts. Maël Lavigne, un ailier de 6’4’’, responsable et physique. Spencer Gill, défenseur repêché par les Flyers, au profil de numéro 1. Et Bill Zonnon, l’artilleur de 83 points, sans doute la pièce maîtresse.
Tout ça, sans perdre de vue les bruits de fond alors que les rumeurs envoyant Justin Carbonneau dans la NCAA refusent de mourir. Picard reconnait évidemment l’impact de son joueur étoile : « Justin, c’est un gars qui nous rend meilleurs juste par sa présence. Il est tough à jouer contre, il a du chien et une maturité qui dépasse son âge ». Le DG parle comme quelqu’un qui s’attend à voir revenir Carbonneau dans l’uniforme de la Flotte l’année prochaine, mais il déplore la fausse impression que peuvent avoir certains joueurs lorsque les offres sont mirobolantes : « Les offres, c’est sûr qu’elles vont venir, mais il n’est pas à vendre. Justin est un morceau de notre identité, pis ça, c’est pas négociable […] certains jeunes voient les grosses offres comme une preuve qu’on les veut. Mais ici, on montre qu’on les veut autrement. On est là tous les jours, on les développe, on les pousse, on est présents », conclut Picard.
Toujours dans l’incertitude : le club semble prêt pour tous les scénarios comme en témoignent les dernières acquisitions.
Retour au bercail pour Alexandre Jacques
Au chapitre des acquisitions, la plus déterminante reste sûrement celle du nouvel entraîneur-chef, Alexandre Jacques, et pour Picard… ce n’était pas un choix par défaut. « Il a joué la game. Il communique bien. En entrevue, il était aligné avec ce qu’on cherchait », résume le DG de l’année.
Le nouveau pilote n’hésite pas à l’admettre, le talent au sein de l’équipe est indéniable, mais plus encore, c’est la culture qu’il veut ramener au cœur du vestiaire : celle d’une équipe difficile à affronter.
« Les années que j’ai été ici, on était vraiment l’équipe la plus difficile à jouer dans la ligue, pour moi c’est ça la priorité, qu’on redevienne l’équipe la plus difficile à jouer contre. »
Ce retour aux fondements de l’ADN de l’Armada passe aussi par un rappel aux jeunes joueurs de l’exemple qu’ils ont sous les yeux, au sein même de l’organisation.
« C’est primordial pour moi que les joueurs comprennent… il n’y a aucune équipe dans la ligue canadienne qui comprend autant de propriétaires. Les joueurs doivent comprendre que des Jean-Sébastien Giguère, des Ian Laperrière, des Joël Bouchard ou des Jason Pominville… c’est pas pour rien qu’ils ont eu de belles carrières dans la LNH. Personne ne travaillait aussi fort ou aussi intelligemment qu’eux. »
Jacques, qui a déjà passé huit saisons comme adjoint à Boisbriand, n’a pas perdu de temps pour faire sentir sa présence, deux jours après sa nomination, il était à Québec pour le repêchage. Là-bas, il a vu de près le travail du groupe de recruteurs. « J’ai aimé constater comment notre groupe travaille fort. Si on a l’équipe qu’on a aujourd’hui, c’est en grande partie grâce à eux. »
Quant aux joueurs repêchés : « Je connaissais déjà plusieurs joueurs dû à mon temps à l’académie Joël Bouchard. C’est le cas d’Alexis Bonin-Lallemand notamment. C’était plaisant de voir ces jeunes-là se faire repêcher ».
Bonin-Lallemand, un défenseur gaucher mesurant 6 pieds a été le premier joueur appelé par l’Armada en troisième ronde. Il jouait pour les Vikings de Saint-Eustache la saison dernière et a cumulé un total de 24 points en 40 rencontres.
L’Armada amorce donc l’été avec un effectif musclé, une direction affirmée et un entraîneur qui connaît la maison comme nul autre. Avec une base solide, une culture ravivée et une profondeur stratégique, le club semble prêt à renouer avec ce qui a longtemps fait sa force : être une équipe redoutée, respectée… et difficile à affronter.
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Hockey
Armada Blainville-Boisbriand
Olivier Picard
Alexandre Jacques